Commerce et ramadhan - Contrôle : des chiffres qui parlent...

Publié par Saïd Abjaoui le 28-06-2014, 19h56 | 80

Chaque année, à la veille du Ramadhan, les pensées des ménages vont inévitablement vers les prix à la consommation, et évaluent leurs capacités à acheter. L’évaluation n’est généralement pas optimiste, car le mois de la piété est mis à profit par des spéculateurs pressés d’accéder aux gains faciles et immédiats.

 Le Forum de DK News a estimé que le moment est propice pour obtenir des éclaircissements sur la politique de contrôle des prix en invitant  le directeur du commerce de la wilaya d’Alger, à savoir M. Bouras Mimoun ainsi que le président de l’association des consommateurs, à savoir M. Mahfoud Harzelli.  

La direction du commerce dépend organiquement du ministère du Commerce, tandis que sur le mode opératoire, elle se soumet aux instructions de la wilaya,  ce qui est tout à fait normal compte tenu que le ministère de l’Intérieur est l’interface entre les populations et les institutions, ce qui est normal également du fait que le ministère de l’Intérieur a des missions à la fois de souveraineté et de développement. 

Le directeur du commerce a pour partenaires les organes liés à l’acte du commerce, à savoir les organisations « agriculture », et l’association des consommateurs, ou plutôt les associations  des consommateurs car ces dernières sont nombreuses. 

Les premières conditions à réunir le sont déjà pour donner l’impulsion à la fonction de contrôle et garantir son application. La première est la volonté politique.  Celle-ci est exprimée par le Président à diverses reprises. La deuxième est l’existence de l’instrument juridique.  La loi 90/31 qui autorise l’association de consommateurs à se déclarer partie civile  en déposant plainte auprès de la justice. Pour le moment, selon les dires du président de l’association des consommateurs, le dialogue est placé comme prioritaire pour éviter de parvenir à un dépôt de plainte  auprès de la justice. Jusque-là, ça marche.

Le directeur du commerce  ne peut remettre en cause la spécificité de l’Algérie en la matière. Tous les pays musulmans en période de Ramadhan connaissent la même situation. La problématique est la même. Il suffit de consulter l’internet pour voir que les problèmes liés au Ramadhan sont les mêmes. La priorité de l’approvisionnement individuel au-delà des besoins,  celle des prix se pose dans les mêmes termes. Ce sont les mêmes produits qui subissent la tension chaque année. Au regard des statistiques, les prix des produits alimentaires augmentent à la veille du mois de Ramadhan et durant les deux premières semaines, puis  se stabilisent pour ce qui concerne les produits alimentaires tandis que la tension va se reporter sur les tenues vestimentaires.

La direction du commerce est en permanence axée sur le contrôle du marché et exerce particulièrement le contrôle sur les prix des produits réguliers. Les produits régulés sont le lait, le pain, tout ce qui n’est pas soumis à la loi du marché. On sait que l’économie de marché favorise la compétition par les prix et par la qualité. 
Pour ce qui concerne les prix réglementés, la main de la direction du commerce est lourde. Elle l’est lorsque les commerçants ne se soumettent à la mise en demeure qui leur est adressée.

Sur 105 314 interventions de janvier au mois de mai, 12983 fermetures ont été réalisées 
Les statistiques des services hygiène mentionnent que leurs interventions se sont traduites par 170 mises en demeure et 159 fermetures.Faudrait il donner tous les chiffres ? Dernièrement, a été menée une opération destruction des ramifications sur les trottoirs des commerçants installés.  449 interventions  se sont soldées par 343 mises en demeure.

Dans le secteur de la restauration,  il y eut 1921 interventions, avec des mises en demeure pour les uns et des fermetures pour d’autres. Il faut relever que le contrôle des prix ainsi que le contrôle d’hygiène sont également opérés par des brigades d’hygiène des APC et également par les services de la Gendarmerie qui font un travail des plus méritants.  Toutes les enquêtes parviennent à la direction du commerce qui joue un rôle de coordination.

Concernant donc les interventions de dégagement des trottoirs encombrés par les commerçants qui ont un registre du commerce, celles-ci ont été opérées. Mais, les trottoirs ne sont pas occupés uniquement par des commerçants légaux, mais également par ceux qui sont engagés dans le commerce informel. 
Le commerce informel est appelé à disparaître par son intégration, légale dans le secteur du commerce. Ainsi, le directeur du commerce nous apprend que 16 marchés actuellement en construction par l’entreprise bâtimétal seront prochainement livrés. Les commerçants qui exercent dans l’informel seront intégrés et accompagnés.