Cour d'Alger : poursuite des auditions dans les affaires de montage automobile et du financement occulte de la présidentielle 2019

Publié par DK NEWS le 12-01-2021, 18h21 | 11

Le procès des accusés dans les affaires de montage automobile et de financement occulte de la campagne électorale du candidat à la Présidentielle d'avril 2019, Abdelaziz Bouteflika, s’est poursuivi lundi après-midi à la Cour d’Alger par l’audition de l’homme d’affaires, Mohamed Bairi, poursuivi pour "incitation d'agents publics à exploiter leur influence et blanchiment de revenus criminels".

Interrogé par le président de l’audience sur les avantages dont il a bénéficié dans le cadre de son projet d’investissement (céramique sanitaire) dans la wilaya de Bouira, l'accusé a précisé n’avoir bénéficié d'aucun avantage, arguant que le dossier "n'a même pas été étudié par le Conseil national de l'investissement (CNI)".

Concernant le transfert du projet de céramique de Ouled Hedaj, dans la wilaya de Boumerdes, vers Bouira, l’accusé a dit que le terrain qu’il a obtenu à Boumerdes se trouvait dans une zone d'activité et qu’il n’était pas possible d’y réaliser un projet de ce type en raison de son impact sur la population et l'environnement.

C’est pourquoi "j’ai déc idé de transférer l'investissement vers Bouira et de réaliser une usine de montage automobile sur le terrain que j’ai obtenu", a-t-il ajouté, niant connaître personnellement l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb.

Sur le financement de la campagne électorale de l’ex président, M.cBaïri a répondu n’avoir pas participé au financement et que l’ancien président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad (également poursuivi dans ces deux affaires) ne lui a pas demandé de financier la campagne.

l’audience de la matinée a été consacrée à l’audition de Alouane Mohamed, membre de la commission technique du montage des véhicules au ministère de l’Industrie qui a reconnu « ses responsabilités techniques » dans l’étude des dossiers des opérateurs, indiquant que la commission ne s’est pas opposée aux décisions de l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, également accusé dans cette affaire.

L’homme d’affaires, Ahmed Maazouz a, lui aussi, été auditionné par visioconférence depuis la prison de Constantine.

Il a révélé avoir présenté à la direction de campagne de l’ex président un chèque d’un montant de 39 milliards de centimes et a accusé l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia d’ «avoir détruit ses investissements dans le montage des véhicules à Sétif en 2008 ».

Lors d'ue confrontat ion avec l’homme d’affaires Ahmed Maazouz, Ahmed Ouyahia, qui se trouve à la prison d’Abadla (Béchar) a reconnu avoir suspendu, en 2008, les activités du montage des véhicules de Maazouz ainsi qu’un autre opérateur, car se faisant «en dehors des cadres de l’Etat ».

Sont poursuivis dans ce dossier qui a été reprogrammé après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés, les deux anciens premiers ministres, Ouyahia et Sellal, les anciens ministres de l'industrie Youcef Yousfi, Bedda Mahdjoub et Bouchouareb Abdeslam, ainsi que l'ancien ministre des Transports, Abdelghani Zaalane.