Mali : Interdiction d'une manifestation contre la présence des forces françaises pour raisons sanitaires

Publié par DK NEWS le 20-01-2021, 19h49 | 4

Les autorités maliennes ont interdit une manifestation initialement prévue mercredi à Bamako contre la présence des forces françaises dans le pays et ce pour des raisons liée à l'épidémie de Covid-19, ont rapporté des médias locaux. 
La manifestation, au monument de l'Indépendance, lieu traditionnel de rassemblement dans le centre de la capitale, "n'est pas autorisée à cause des mesures (de lutte contre le) Covid-19", a déclaré Daniel Dembélé, directeur de cabinet du gouverneur de Bamako. 
Les dirigeants du collectif formé d'organisations de la société civile, de partis politiques et d'activistes qui avait appelé à manifester se sont réunis mercredi matin pour "définir leur stratégie". 
Selon des médias maliens, plusieurs membres du Conseil national de la Transition (CNT) figurent parmi les organiseurs de ce rassemblement prévu devant le Monument de l’Indépendance dans la capitale malienne. 
Le CNT a été mis en place quelques mois après les évènements ayant conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020, dans le but de remett re le pouvoir graduellement à un gouvernement civil. 
Parmi les mouvements citoyens qui appellent au départ des troupes françaises figure " Yèrèwolo debout sur les remparts" avec, à sa tête, Adama Ben Diarra, membre du CNT. Adama Ben Diarra, l'un des initiateurs du rassemblement annoncé pour mercredi, a accusé l'armée française de faire de "la promenade et du tourisme sur le territoire malien", déplorant que les principaux objectifs de la venue de l'armée française au Mali, à savoir la lutte contre le terrorisme "n’ont jamais été atteints". 
Le rassemblement prévu mercredi à Bamako a été décidé après la multiplication des bavures des troupes françaises sur le territoire malien, la plus spectaculaire d'entre elles ayant eu lieu le 3 janvier courant lorsque des hélicoptères de l'armée française ont effectué des frappes aériennes ciblant le village de Bounti, au centre du Mali où 20 civils ont été tués. Les victimes des tirs français célébraient un mariage, selon l'association malienne peule Tabital Pulaaku. Cet épisode a exacerbé le sentiment anti-français au Mali et au Sahel de manière générale, ainsi que la colère de la population qui, à travers des associations telles que la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH), exige l'ouverture d'une enquête indépendante. En tout, 5100 soldats français sont déployés au Mali dans le cadre de l'opération "Barkhane" qui vise à neutraliser les groupes terroristes dans ce pays et dans la région du Sahel.