Tunisie : L'économie en perte de compétitivité durant la période 2011-2019

Publié par DK NEWS le 07-02-2021, 16h11 | 9

 Le taux de croissance moyenne en Tunisie s'est limité à 1,6%, durant la période 2011- 2019, contre 4,4 % entre 2000 et 2010, a indiqué samedi l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).
Dans un rapport établi sur la compétitivité de l'économie tunisienne publié sur son site internet, l'ITCEQ a relevé la situation de l'économie tunisienne au cours de la dernière décennie, et ce, en se référant à un ensemble d'indicateurs reflétant de multiples facettes de la compétitivité du pays.
Ainsi, l'Institut a évoqué une baisse "sensible" de l'effort d'investissement durant la période 2011-2019 en raison de "l'instabilité politique, sociale et économique".
Cette situation s'est amplifiée avec l'arrivée de la pandémie de la Covid-19 et son impact sur l'activité économique tant sur le plan interne qu'au niveau mondial.
Les prévisions pour les années 2020 et 2021 tablent sur des taux d'investissement respectifs de 13% et 14 % (contre 24,6% en 2010).
Pour ce qui est des IDE, ils ont connu une baisse durant la période 2011-2019 pour atteindre un taux moyen de 2, 4% du PIB (contre 4,2% entre 2000-2010).
Même constat pour le déficit courant qui s'est aggravé, en raison de l'accroissement du déficit commercial (passant de 7,5% en 2011 à 13,1% du PIB durant cette année) et pour l'épargne nationale brute, dont le taux moyen n'a pas dépassé les 10,8% du RNDB (Revenu national disponible brut) sur la période 2011-2020 (contre 21,5 % durant la décennie précédente).
Cette baisse a été particulièrement importante en 2020, durant laquelle ce taux s'est réduit de plus de 50% pour se situer à 4,6%.
Idem pour le taux de liquidité du marché boursier, qui a sensiblement baissé depuis 2015 (passant à 39% en 2019, contre 57% en 2014), en raison de manque de confiance des investisseurs dans le marché et des instances qui le régulent, et de l'absence de diversification des instruments financiers.
L'Institut a fait ressortir, en outre, une perte de parts de marché sur l'UE, dans la mesure où leur niveau est passé de 0,62% en 2010, à 0,55% en moyenne durant la période 2011- 2016 et à 0,51% en 2017 et 2018.
A cela s'ajoute la hausse du taux de chômage pour atteindre en moyenne 16,2% durant la période 2011-2019 (contre une moyenne de 13,5 % sur la période 2000-2010).