Pas de baisse de la demande en pétrole et gaz avant 2030 (PDG de Total)

Publié par DK NEWS le 24-02-2021, 16h31 | 13

 Le groupe pétrolier Total n'anticipe pas de baisse de la demande d'hydrocarbures avant 2030, a déclaré mardi son PDG Patrick Pouyanné précisant que l'entreprise envisage d'augmenter sa production quotidienne durant cette période.
S'exprimant lors de la conférence "International Petroleum Week" sur l'industrie du pétrole qui se tient par visioconférence, M. Pouyanné a affirmé que le groupe Total n'anticipe pas de baisse de la demande en pétrole et gaz avant 2030".
En conséquence, Total envisage de passer sa production quotidienne d'équivalent pétrole et gaz de 3 millions de barils actuellement à 4 millions d'ici 2030, grâce au renfort attendu du gaz naturel liquéfié (GNL) et du renouvelable, a-t-il précisé.
Le groupe français reste cependant "très fière de produire du pétrole", a souligné M.Pouyanné, indiquant que l'économie mondiale était encore largement dépendante de l'énergie fossile.
"La transition énergétique doit être faite, mais elle prendra du temps car les énergies renouvelables sont coûteuses à mettre en œuvre", a précisé le patron du géant énergétique, qui s' est engagé à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Mais s'il reste "prudent" pour l'année en cours, M. Pouyanné attend une augmentation des rentrées d'argent de Total puisqu'une augmentation du prix du baril de 10 dollars apporte 3,2 milliards de flux de trésorerie" à l'entreprise, a-t-il souligné encore une fois.
Or le baril de Brent, la référence européenne, est passé d'un peu plus de 35 dollars début novembre, juste avant l'annonce des vaccins contre le Covid-19, à 65 dollars ces jours-ci.
Le sujet du "pic pétrolier" ("peak oil" en anglais) est largement discuté au sein de l'industrie, beaucoup d'acteurs se demandant si la demande va vraiment rebondir ces prochaines années au-delà d'un maximum qui aurait été atteint en 2019.
Depuis, la pandémie a fait plonger la demande d'hydrocarbures, et la transition énergétique mine les perspectives à long terme.
Pendant longtemps, les experts ont cherché à déterminer le moment où les réserves mondiales de pétrole commenceraient à décliner.
Aujourd'hui, ils s'interrogent surtout sur le moment où c'est la demande qui commencera à basculer.
En attendant, les finances des majors ont souffert l'an dernier.
Total a par exemple annoncé au début du mois une perte nette de 7,2 milliards de dollars en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019 , en raison de dépréciations et des cours bas du pétrole du fait de la crise sanitaire.
Ses concurrents européens et américains ont partagés des résultats semblables.
Le groupe a par ailleurs comme projet de marquer sa diversification au-delà du pétrole en adoptant un nouveau nom : Total Energies.
Présenté à l'occasion des résultats annuels ce mois-ci, il sera proposé aux actionnaires au printemps.