Cuba : L'économie en débat au Parti communiste

Publié par DK NEWS le 18-04-2021, 15h56 | 4

Surmonter la pire crise économique en 30 ans et affronter la "subversion" d'internet: les délégués du Parti communiste se penchent samedi et dimanche sur les défis qu'affronte Cuba, à la veille du départ à la retraite de Raul Castro. Représentant les "plus de 700.000 militants" du parti unique, selon les médias officiels, sur une population de 11,2 millions d'habitants, quelque 300 délégués de toutes les provinces du pays sont réunis à La Havane pour ce congrès historique, démarré vendredi et organisé à huis clos. Ils sont répartis en trois commissions de travail: l'une consacrée à l'économie, la deuxième à "l'activité idéologique et le travail sur les masses" et la troisième au parti et sa politique de promotion de dirigeants. La plus grande urgence est économique, alors que le PIB s'est effondré de 11% en 2020, sa pire chute depuis 1993, sous l'effet du renforcement de l'embargo américain, en vigueur depuis 1962, et de la pandémie de coronavirus.
Vendredi, dans son dernier grand discours à la tête du parti, Raul Castro a appelé à "dynamiser le processus d'actualisation du modèle économique et social" qu'il avait lancé en 2008 a vec une prudente ouverture au secteur privé et aux investissements étrangers. Il a dénoncé "la médiocrité et l'improvisation", "l'excès de bureaucratie" et "la corruption", dans cette île aux pénuries récurrentes, qui doit importer 80% de ce qu'elle consomme, faute de production locale suffisante.
"La structure productive (du pays) n'arrive pas à satisfaire la demande de la population", a reconnu samedi le Premier ministre Manuel Marreo, qui préside l'un des groupes de travail. "Cette question n'est pas seulement une priorité, c'est une question de sécurité nationale", a-t-il insisté.Mais, dans l'ouverture au privé, "il y a des limites qu'on ne peut pas franchir, car les conséquences seraient irréversibles et conduiraient à des erreurs stratégiques, à la destruction même du socialisme et donc de la souveraineté et l'indépendance nationales", a affirmé vendredi Raul Castro.