Stratégie algérienne en Afrique du nord et au Sahel : «Notre arme, c’est la paix !»

Publié par O. Larbi le 11-07-2014, 18h31 | 77

La situation en Afrique du Nord et au Sahel a été au centre du Forum de DKNews qui a entendu les interventions des docteurs Ahmed Mizab, président de la commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation nationale, son collègue et ami Yahia Benhennia et le professeur Mézilakh Achour de l’Université Alger 1.

L’intitulé de la conférence était : «  Le rôle de l’Algérie dans la réalisation de la paix et le développement du Sahel ».

Le docteur Mizab a mis l’accent sur les difficultés rencontrées par les Etats du Sahel, l’affaiblissement de l’Etat, la faiblesse de l’action politique, les déséquilibres économiques, le chômage et l’insécurité, le terrorisme, les trafics d’armes et de drogue. Ces   conditions sont autant de menaces sur l’avenir de ces nations et de leurs populations.

La stratégie algérienne 

Dans ce contexte, la diplomatie algérienne se déploie avec pour objectifs : « De faire de la paix au Sahel une action concertée, de lier paix et développement, rétablissement  de l’autorité de l’Etat. Cela est possible, à terme, puisque les nations de cet espace ont les mêmes visions » explique M. Mizab.

S’appuyant sur l’exemple algérien et la mise en œuvre de la politique de réconciliation nationale depuis 2005, il attire l’attention « sur les changements positifs dans tous les domaines, notamment dans la sphère politique et sociale.

Traduisant les objectifs en défis à relever, le docteur Mizab énumère : « Le travail politique et diplomatique vient en premier, ensuite, le renforcement de l’Etat de droit, le pacte social ou la paix sociale pour le développement économique et la lutte contre le terrorisme, la grande criminalité transfrontalière et le trafic d’armes. »

L’Algérie partenaire

Loin de se satisfaire des félicitations d’origines diverses qui saluent ses actions, l’Algérie « agit en partenaire, concerné, intéressé par la réalisation des objectifs de la paix dans la région sahélienne. Cela est conforme à sa philosophie politique, à sa démarche de fond : l’édification de l’Etat national, le développement, la paix intérieure et la sécurité. »

Contre-feux

Le docteur Benhennia a mis à l’index les forces centrifuges qui déstructurent les Etats du Sahel en agissant sous le voile de la religion, des différends ethniques et des intérêts égoïstes de nations étrangères à l’Afrique.

« Tous ces éléments concourent en réalité à freiner la stratégie algérienne de paix et de réconciliation nationale dans cet espace. La paix à laquelle œuvre l’Algérie met en danger les actions des prédateurs des richesses du Sahel, leur emprise sur les populations par la misère et son cortège de déficits en santé, éducation, sécurité et menaces sur le droit de vivre. »

L’indépendance alimentaire

Le professeur Mezilakh Achour, de l’Université Alger1 a orienté son intervention sur l’indépendance alimentaire comme condition du développement de la société sahélienne dans un espace sécurisé, avec des Etats stabilisés et renforcés par l’action politique des partis , l’action démocratique de la société civile :

« L’espace Afrique du Nord-Sahel peut subvenir aux besoins alimentaires de ses populations. L’autonomie de chacun de ses pays est possible si tous les atouts sont exploités en commun. »

Compter sur soi

Les contributions de l’Algérie aux progrès du continent reçoivent les satisfécits des grandes nations et des organisations internationales sur la base des initiatives concrètes sanctionnées par des résultats positifs qui donnent sa chance à la négociation.

Il apparaît que c’est aux Africains eux-mêmes de mettre toutes les chances de leur côté. C’est la leçon de la politique algérienne. 
Sa meilleure arme : la paix.