« Une constitution sociale et politique pour 50ans ! »

Publié par O. Larbi le 12-07-2014, 18h02 | 48

Le président de la commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’Homme a été l’un des premiers interlocuteurs du ministre d’Etat, chef de cabinet du Président de la République pour contribuer par des propositions au débat sur la révision de la Constitution.

Me Farouk Ksentini, avant de répondre aux questions des journalistes, a tenu à se féliciter de la qualité de l’écoute et s’est dit «impressionné». Intervenant «sur la question de l’indépendance de la justice condition fondamentale, nécessaire pour la démocratie et l’instauration de l’Etat de droit, j’ai rencontré des points de convergence et d’accord avec la démarche globale de révision de la Constitution. »

Régime présidentiel

« Je suis pour ma part en faveur d’un régime présidentiel, d’un Etat fort avec à sa tête une personnalité qui réunit toutes les qualités pour conduire les affaires de la Nation » soutient-il.

Regrettant le repli sur elle-même de l’opposition, «dont la qualité de ses représentants est indéniable», il considère que «tout le spectre des acteurs sociaux a été sollicité, ce qui fait que d’une certaine manière les idées de l’opposition ont pu être exposées», sans ignorer que la démarche inclusive prend en considération les opinions en dehors du cadre initial.

Sociale et politique

Telle sera la Constitution qui sera adoptée avant la fin de l’année «sans doute car il  faut aller vite. Cette Constitution, je la souhaite sociale et politique comme le projet en fait état. Le texte sera très élaboré, sérieux ; il doit répondre au présent immédiat et aux exigences du futur de l’Algérie de façon à fermer la porte à toute modification.»

Consensuelle, pérenne

L’idée de consensus tient au fait que les propositions de tous les participants seront prises en considération dans une dynamique de «cohabitation des idées» précise Me Ksentini.
Le consensus suppose l’égalité entre les parties prenantes et conséquemment la fin du consensus si l’une des parties s’en éloigne. 

Le consensus est une force si chacun accepte l’autre, tous les autres et s’engage à soutenir les positions pertinentes des uns et des autres même quand elles empiètent sur ses propres «intérêts» ; ce cadre du vivre-ensemble est social au premier degré, il devient politique dès lors que la majorité érode les positions radicales, «extrémistes». 

C’est pourquoi «la réconciliation nationale a sa place dans la Constitution révisée» selon Farouk Ksentini.