Suivi médical et auto- surveillance vont de pair

Publié par O. L. le 14-07-2014, 19h03 | 128

Le professeur Racim Khodja, chef de service de gynécologie de l’EPH de Bologhine a animé un débat sur  La gestion du diabète chez la femme enceinte et la conduite à tenir pour éviter les anomalies chez le bébé et la maman ».

La femme diabétique peut avoir des enfants mais la grossesse diabétique reste à risque. La transmission du diabète de la mère à l’enfant (hérédité) est possible, et le déséquilibre glycémique est dangereux pour le fœtus.

Ainsi posé le problème est de mettretous les atouts en faveur d’une grossesse « normale » : « Un suivi médical  constant s’impose et les femmes doivent s’y soumettre pour mesurer leur glycémie, contrôler leur alimentation et suivre leur traitement à chaque étape dès la conception, lors de la gestation et de l’accouchement puis  en allaitant».

Rétinopathie ou hypertension sévères les femmes diabétiques sont des facteurs de dissuasion de procréer.

Préparer la grossesse, un impératif

 Quand la femme est diabétique (type 1 ou 2) et veut un enfant, elle doit s’y préparer, avant même la conception ! C’est pourquoi on dit que cette grossesse dure 12 mois : 3 mois avant, pendant la grossesse et jusqu’à l’accouchement, afin de créer les conditions de sécurité pour la mère et l’enfant.
 

La grossesse de la femme diabétique expose le fœtus dès les premiers mois d’où l’obligation à faire plus d’efforts pour équilibrer le diabète.  Il est donc  conseiller d’en parler au médecin ou gynécologue.
« Le problème d’une éventuelle transmission de la maladie inquiète les femmes diabétiques : leur enfant sera-t-il  également diabétique ?

Les médecins estiment que « l’hérédité est faible pour le diabète de type 1, de l’ordre de 3 à 4%. Elle est plus forte pour le diabète de type 2 : de l’ordre de 30 à 40%. D’où la nécessité de surveiller l’enfant, particulièrement quand il aura atteint l’âge adulte pour lui inculquer d’emblée de bonnes habitudes hygiéno-diététiques ».

La grossesse est par nature diabétogène

La grossesse déclenche un diabète gestationnel chez les femmes qui ne sont pas diabétiques, ou révéler un diabète ancien passé inaperçu.

« La grossesse soumet l’organisme à des fluctuations de glycémie avec des effets de déséquilibre glycémique dangereux pour la mère diabétique et le fœtus. » lit-on dans les articles  à ce sujet.

Tendances au cours 
de la grossesse
Le premier trimestre est souvent marqué par des hypoglycémies, de nouvelles hormones se manifestent, les nausées perturbent les repas, etc.
Le troisième trimestre se traduit souvent par des besoins en insuline multipliés parfois par 2 qu'il faut compenser par des injections d'insuline pour que les glycémies restent normales. Dans les toutes dernières semaines, c'est l'inverse, les besoins en insuline peuvent baisser un peu : en cause le vieillissement du placenta et une consommation sans doute plus importante du glucose par le bébé.

Risques et suivi médical

« La mère et l’enfant sont exposés aux mêmes complications : macrosomie (poids du bébé supérieur à 4kg). La femme diabétique doit s’engager sur un processus de contrôle et de surveillance stricts de sa glycémie, avec une série d’examens renforcés qui faciliteront l’accouchement et permettront au bébé comme à la maman d’être en bonne santé.», observe-t-on.

Pour un suivi optimal d'une grossesse diabétique, il est recommandé de s'entourer de spécialistes (gynécologue, diabétologue, échographiste...).
Le rythme cardiaque du bébé doit être particulièrement surveillé. Un bon régime alimentaire est à trouver avec le diabétologue pour chaque moment de la grossesse.

Insuline

Le diabète étant la maladie chronique qui se manifeste avec le déficit d’insuline produite par le pancréas, le suivi médical  sera de conserver l’équilibre de la glycémie « car les besoins en insuline augmentent beaucoup vers le sixième mois de la grossesse, pour quasiment doubler en fin de grossesse. »

 Le suivi est d’autant plus exigé que le bébé peut présenter des risques : augmentation de son poids  avec souffrance fœtale et risque de mort dans le ventre de la mère.

« Après l’accouchement, les hypoglycémies peuvent être fréquentes chez la mère : les besoins en insuline diminuent et l’allaitement consomme beaucoup de calories. 

Le risque principal pour le nouveau-né est l’hypoglycémie qu’il faut surveiller dès les premières symptomes» signalent les spécialistes. La grossesse de la femme diabétique est, certes, à risques, mais l’encadrement médical et la vigilance familiale et de la femme enceinte sont absolument nécessaires.