Fabrication du vaccin "Sinovac" en Algérie : Un autre fruit de la diplomatie scientifique

Publié par Dknews le 26-07-2021, 18h05 | 369

Le projet de fabrication en Algérie du vaccin chinois "Sinovac" anti-Covid 19, qui entrerait en production dès septembre prochain, permettrait à l'Algérie d'entrer "de plain-pied dans une nouvelle ère dans le cadre du transfert de savoir-faire au même titre que ce qui se fera avec le partenaire stratégique russe", estime l'expert en géopolitique, Arslan Chikhaoui.

La récente visite officielle en Algérie du conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères de Chine, M. Wang Yi, confirme le soutien irrévocable de la Chine à l'Algérie dans ses efforts de développement, a indiqué, Arslan Chikhaoui dans une contribution publiée par le quotidien l'Expression.

Cette mission de haut niveau est liée particulièrement au projet de fabrication en Algérie du vaccin chinois "Sinovac" anti-Covid 19, qui entrerait en production dès septembre prochain, avec des ambitions affichées de ne pas se limiter, au conditionnement du produit, mais de faire de la recherche et développement (R&D). "Un transfert de savoir-faire au même titre que ce qui se fera avec le partenaire stratégique russe et qui permettrait à l'Algérie d'entrer de plain-pied dans une nouvelle ère", indique l'expert.

L'Algérie étant une des portes d'entrée à l'Afrique, la Chine est en train de consolider sa position d'allié stratégique avec l'Algérie dont les relations bilatérales datent de plus de 60 ans et remontent à son soutien à la guerre pour l'indépendance du pays, relève l'expert. De plus, la Chine, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, demeure un levier stratégique de la diplomatie algérienne. "Tout laisse penser qu'à l'avenir immédiat la Chine va supplanter les autres partenaires de l'Algérie, sur les plan économique et commercial et vraisemblablement sur le plan financier", a-t-il soutenu.

Selon l'expert en géopolitique, "la diplomatie scientifique engagée par la Chine au début de la crise sanitaire de la Covid-19, en 2020, avait permis à l'Algérie de mieux appréhender la situation, grâce à un "Early Warning" et à une coopération amicale renforcée avec la Chine pendant que d'autres étaient devenus plutôt centriques".

"Dans la crise sanitaire actuelle, la Chine met en action sa diplomatie scientifique de lutte contre la pandémie, pour promouvoir ses services, ses produits et ses programmes de formation, comme elle le faisait autour des Nouvelles Routes de la Soie par le biais de sa diplomatie économique et commerciale", explique l'expert. A cet égard, Arslan Chikhaoui assure que la Chine "ne va ménager aucun effort pour se positionner comme le pays meneur de la sortie de crise et proposer, notamment aux pays émergents et aux pays en développement des solutions médicales et paramédicales, industrielles, logistiques, technologiques, économiques et par corrélation des solutions financières pour redynamiser leurs économies".

Estimant également que "la Chine ne pourra certainement pas s'imposer partout", du fait de l'opposition de certains pays, l'expert en géopolitique pense que, "d'autres, par contre, vont renforcer leurs liens avec elle, comme l'Algérie, l'Italie, la Serbie, le Pakistan, le Cambodge et d'autres encore, qui ont communiqué positivement sur l'assistance et la gestion de crise par la Chine, ce que Pékin a désigné comme étant des amitiés solides comme le fer".

Quant à la relation entre la Chine et la Russie, l'expert explique que le rapprochement stratégique observé depuis à peu près sept ans ne semble pas être remis en cause par cette pandémie. A propos de la stratégie du Smart Power, M. Chikhaoui souligne que Pékin envisage de sortir gagnant de cette crise sanitaire. "En étendant son influence, la Chine, se concentrera de plus en plus sur les Brics et les pays émergents et en développement, notamment, du continent africain, et pendant ce temps, les Etats-Unis renoueraient, lentement et difficilement avec leurs alliés, dans une Europe où persisteront des sujets (Brexit, Iran, Moyen-Orient, Libye, etc.) de divergences, voire même de tensions".

Une nouvelle forme de "bipolarité" s'installe dans le temps pour atteindre son apogée durant la prochaine décennie pendant laquelle des crises de 3e et de 4e générations (sanitaire et digitale) vont s'enraciner et devenir, par la force des choses, des préludes à des conflits de faible intensité, selon l'expert.