La présence de la femme dans les syndicats, nécessaire pour faire aboutir ses revendications (syndicalistes)

Publié par DK NEWS le 11-10-2021, 18h54 | 9

Des syndicalistes ont été unanimes à souligner, dimanche à Alger, "l'importance" de la présence de la femme travailleuse dans des syndicats qui représentent l'endroit idéal pour faire aboutir ses revendications, exprimer ses préoccupations, promouvoir ses droits et préserver sa dignité dans le monde du travail".

La présence de la femme dans un syndicat "est un impératif pour faire aboutir ses revendications, exprimer ses préoccupations, promouvoir ses droits et préserver sa dignité dans le monde du travail", a souligné la présidente de la commission des droits de la femme relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Samia Salhi au 1e jour de la session de formation (10-14 octobre), organisée par le groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) en faveur des travailleuses du groupe.

Lors de cette session de formation placée sous le thème "le rôle et missions du partenaire social dans la gestion des relations de travail au sein de l'entreprise" et organisée en partenariat avec la Fédération nationale des matériaux de construction, bois et liège et la commission nationale des droits de la femme de l'UGTA, Mme Salhi a souligné que le secteur des matériaux de construction étant un secteur "masculin par excellence" a connu récemment "une hausse" dans le nombre d'éléments féminins et ce de par l'association de la femme à l'action syndicale.

Elle a estimé, dans ce sens, que parler de l'adhésion de la femme à l'action syndicale en de pareilles circonstances marquées par l'impact de la pandémie du nouveau coronavirus sur le secteur économique, notamment le secteur du bâtiment impose à toutes les entreprises d'engager une réflexion sur les solutions permettant de préserver les postes d'emploi, d'autant que tous les indicateurs mondiaux révèlent la perte de 200 millions de postes d'emploi depuis le début de la pandémie, avec le risque de perdre encore 100 millions de postes d'emploi, selon la Confédération syndicale internationale (CSI).

Elle a salué la teneur de l'article 40 prévu dans la Constitution de 2020 stipulant que "l'Etat protège la femme contre toutes formes de violence en tous lieux et en toute circonstance dans l'espace public, dans la sphère professionnelle et dans la sphère privée". La syndicaliste a estimé que la situation générale des femmes en Algérie "est en nette amélioration" et "connaît une évolution remarquable par rapport à la situation héritée au lendemain de l'indépendance".

En 1966, les femmes travailleuses ne représentaient que 3%, contre un taux de 17,4% à l'heure actuelle, a-t-elle fait savoir. En dépit de ce progrès, l'accès aux postes de responsabilité ne représente que 9%, a-t-elle observé, soulignant qu'il s'agit exclusivement de postes intermédiaires.

Elle a estimé que le chemin vers l'égalité au travail "reste long et difficile nécessitant la conjugaison des efforts et la collaboration entre femmes travailleuses et cadres dans divers secteurs et au sein même de la société". Le SG de la Fédération nationale des travailleurs des matériaux de construction, bois et liège, Mohamed Boudrioua a affirmé que la formation "est une condition sine qua non pour permettre aux travailleurs de s'acquitter pleinement de leur rôle et d'établir un dialogue social sain au sein des entreprises et des sociétés".

Selon lui, l'inaccessibilité pour les travailleurs du code du travail définissant leurs relations avec le patronat "entrave le dialogue social", ce qui mène le partenaire économique à travailler selon ses propres normes sans s'intéresser à la loi régissant les relations du travail. Concernant la session de formation destinée aux travailleuses du groupe GICA, le même responsable a précisé que la Fédération et la centrale syndicale leur donnent aujourd'hui l'opportunité de s'intéresser aux lois à caractère social en vue "d'éliminer les faux problèmes qui couvrent les véritables questions intéressant l'économie nationale".

Cette session, poursuit l'intervenant, touchera 105 participants répartis en 5 groupes pendant quatre jours chacun de façon périodique, en commençant avec le premier groupe consacré aux femmes travailleuses à travers les filiales du groupe GICA au regard de la spécificité des problèmes sociaux de cette catégorie.

Au sujet du congé maternité, la syndicaliste Souad Cheriet a déclaré que l'action sur le terrain a révélé qu'il y avait des travailleuses qui n'en avaient pas bénéficié en raison de l'article 32 du décret exécutif 84-27, le qualifiant d'"obstacle" pour les mères travailleuses qui les empêchent de bénéficier de leur droit.

Elle a appelé à l'abrogation de cet article qui porte préjudice à la carrière professionnelle de la travailleuse car privée de la réparation matérielle, outre la perte de qualité, indépendamment de l'ambiguïté de la nature de la relation entre l'employeur et l'employée et entre celle-ci et l'assureur", ainsi que la non comptabilisation du congé maternité pour la retraite.