Tchad : Amnesty exhorte la junte à arrêter l'intimidation contre les voix dissidentes

Publié par DK NEWS le 12-10-2021, 14h38 | 22

Amnesty International a exhorté lundi l'armée, au pouvoir au Tchad, à "arrêter la campagne d'intimidation contre les voix dissidentes" et à "protéger la liberté d'expression", deux jours après des manifestations dispersées par la police à coups de gaz lacrymogènes. 

Les rassemblements de samedi, à l'appel de Wakit Tama, une plateforme de partis d'opposition et de membres de la société civile qui réclame un pouvoir civil, avaient été interdites par les autorités, à cause de risques de "troubles à l'ordre public". Mais plusieurs centaines de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale N'Djamena. 
"Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes, blessé plusieurs personnes et arrêté des dizaines de manifestants qui ont été libérés le jour même", a déclaré dans un communiqué Abdoulaye Diarra, chercheur Afrique centrale à Amnesty International. Selon l'ONG, l'accès à internet était ralenti durant la manifestation. 
"Ces apparentes restrictions à internet durant la manifestation doivent faire l'objet d'une enquête et les Tchadiens doivent pouvoir accéder et échanger librement des informations en ligne", a poursuivi M. Diarra. Le 20 avril, en annonçant la mort du maréchal Idriss Déby Itno qui venait d'être déclaré réélu chef de l'Etat après 30 années au pouvoir sans partage, son fils, le général Mahamat Déby, avait été proclamé par l'armée chef de l'Etat, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 14 autres généraux fidèles à son père.