République démocratique du Congo Experts de l'ONU : libération d'un journaliste après trois semaines de détention

Publié par DK NEWS le 13-10-2021, 15h33 | 4

Le journaliste congolais, Sosthène Kambidi, arrêté le 20 septembre dans le cadre d'une enquête sur le meurtre de deux experts de l'ONU en 2017 en République démocratique du Congo, a été libéré, mardi, selon des sources concordantes citées par des médias locaux. 

Une ordonnance de mise en liberté provisoire a été signée en sa faveur par le parquet militaire et lui a été remise à l'issue d'une audience publique qui s'est tenue à Kananga, chef-lieu du Kasaï central. 
"Le journaliste a pu rentrer chez lui, mais le texte (...) stipule qu'il ne doit pas quitter Kananga et qu'en cas de "voyage essentiel", il doit solliciter une autorisation du ministère public", précisent les mêmes sources. 
Depuis son arrestation, la justice militaire cherchait notamment à savoir comment Sosthène Kambidi était entré en possession d'une vidéo de l'exécution des experts. 
Il avait indiqué en audience publique qu'il la tenait d'un avocat qui lui-même disait l'avoir obtenue d'autres personnes. Sosthène Kambidi était donc en bout de chaîne, a souligné son avocat, Me Domini que Kambala, qui avait déposé plusieurs demandes de remise en liberté ces dernières semaines, en s'indignant du fait que le journaliste, entendu comme "renseignant" (témoin), puisse être détenu. 
Les autres personnes interrogées au procès à propos de cette vidéo, dont un vidéaste, Israël Ntumba, restent en revanche détenues, a précisé Me Kambala. 
Correspondant au Kasaï central de l'AFP et du site congolais d'information Actualite.cd, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, avait été arrêté le 20 septembre à Kinshasa, puis transféré à Kananga, où se tient depuis quatre ans le procès du meurtre des experts onusiens Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, suédoise. 
Selon la version officielle des autorités de l'époque, ils ont été exécutés le 12 mars 2017 par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l'armée régulière. Ce crime est aussi entouré de soupçons de duplicité de la part d'agents de l'Etat.