La France "doit reconnaître ses crimes coloniaux abominables" perpétrés en Algérie, ont souligné les intervenants au cours d’une rencontre organisée dimanche à la maison de la culture Nouar Boubaker d’Oum El Bouaghi à l’occasion de la journée nationale de l’émigration et du 60ème anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961. Dans sa communication intitulée "Les crimes du colonialisme français entre vérité historique et reniement arbitraire", Youcef Nadjaoum, enseignant à l’université Larbi Ben M’hidi d'Oum El Bouaghi, a indiqué que "les crimes de la France coloniale en Algérie sont abominables et la France actuelle doit reconnaître ces crimes, avérés et documentés par les Algériens et les non Algériens".
La France, a-t-il dit, est également tenue de "restituer à l’Algérie ses archives et les crânes de ses martyrs et admettre que l’Algérie est un Etat dont l’histoire est très ancienne", affirmant que "l’on ne peut pas taire l’histoire". Le chercheur en histoire, Kamel Bounaâsse de Souk Ahras, a mis l’accent dans son intervention intitulée "l es massacres du 8 mai 1945, modèle type des crimes coloniaux en Algérie" sur l’horreur des crimes coloniaux, estimant que ces massacres effroyables ont été, ainsi que l’affirment nombre d’historiens, une des causes du déclenchement de la révolution libératrice algérienne. Intitulant sa conférence "les crimes d’octobre 1961 au regard de la loi", Soulef Boukehil, avocate près la Cour d’Oum El Bouaghi a souligné le caractère inique des lois et des pratiques coloniales qu'elle considère comme étant un autre aspect de l’oppression colonialiste. Initiée conjointement par la maison de la culture Nouar Boubaker et l’association locale Rawassi pour la culture et les arts, cette rencontre culturelle et historique a donné lieu également à des lectures poétiques et littéraires animées par des écrivains et des poètes venus de nombre de wilayas du pays .