Le Maroc, seul pays à ne pas avoir ratifié la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples

Publié par DK NEWS le 22-10-2021, 14h03 | 41

Le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a indiqué jeudi que le Royaume du Maroc restait le seul pays africain qui n'a pas ratifié la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, après 40 ans de son adoption par l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

Intervenant à l'occasion de la célébration du 40è anniversaire de l'adoption de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, organisée par le CNDH, M. Lazhari a précisé que cette charte affirmait directement dans son préambule la lutte contre décolonisation, car étant l'un des devoirs fondamentaux des Etats africains, d'autant plus que l'autodétermination est la base des droits de l'homme, ajoutant que "54 pays africains sur 55, ont ratifié la charte, à l'exception du Royaume du Maroc".

L'intervenant a également souligné que la charte africaine appelait les pays africains à intensifier leurs efforts en vue de lutter contre la discrimination raciale, le sionisme et les bases étrangères hostiles.

Le président du CNDH a en outre rappelé qu'une grande partie de la décolonisation dans le continent a été réalisée, mais la dernière colonie reste le Sahara occidental, ajoutant "cette dernière ne jouit pas encore des droits prévus par la charte, sachant que le Sahara occidental est l'un des pays fondateurs de l'Union africaine (UA) ayant ratifié la charte, ce qui explique la fuite et l'absence du Maroc parmi les pays qui l'ont ratifiée".

         L'occupation marocaine ne parvient pas à mater la résistance sahraouie 

De son côté, le président de la Commission sahraouie des droits de l'homme (CONASADH), Abba Al Hassain Salek s'est demandé s'il était possible de parler de droits de l'homme et des peuples au regard d'une "occupation étrangère barbare, oppressive et injuste", s'interrogeant "l'occupation en elle-même n'est-elle pas un déni complet et une violation de tous les droits et les pactes et de toutes les lois humaines et divines ?".

"L'occupant marocain a allié entre l'image de l'ancien colonialisme +la France et l'Espagne" et l'implantation des colonies +l'expérience israélienne+ et la ségrégation raciale, mais a échoué à mater la résistance sahraouie", a-t-il dit.

"Le Maroc, soutenu par la France, veut hypothéquer la cause sahraouie par la lutte d'influences et le redéploiement dans la région", a-t-il mis en garde.

Rappelant les pratiques répressives exercées contre le peuple sahraoui, le responsable sahraoui a indiqué que ces pratiques se poursuivent toujours  par "le pillage des richesses naturelles sahraouies et la complicité de pays et de sociétés internationales en violation flagrante des décisions de la Cour de justice européenne".

M. Abba Al Hassan Salek a souligné que le Sahara occidental occupé "souffre aujourd'hui d'une offensive colonialiste et raciste inédite visant tout le peuple sahraoui", citant le cas de la famille de Sultana Khaya à Boujdour occupée et du journaliste et détenu politique dans les prisons marocaines Mohamed Lamine Abdine Hedi ainsi que de Yahia Mohamed El Hafedh.