Culture

Arts plastiques Entretien avec le peintre Abdenour Hamri : « notre magnifique pays est une source inépuisable d’inspiration »

Publié par Djamel BOUDAA le 26-10-2021, 21h37 | 48
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 Dans cet entretien, Abdenour Hamri, un peintre talentueux comptant à son actif des dizaines d’œuvres et présent sur la scène artistique depuis plusieurs années, présente son travail tout en soulignant sa prédilection pour la peinture à l’huile et mettant en exergue le choix de ses thèmes.

DK News- Comment êtes-vous venu à la peinture? 
AH- J’ai dès ma plus tendre enfance été attiré par les couleurs et commencé à gribouiller puis à l’âge de douze ans, j’ai commencé à dessiner.
Je dessinais des fleurs.
Il y avait une émission à la télévision nationale que je ne ratais jamais ; c’était une émission animée par une dessinatrice qui initiait les enfants au dessin.
DK News – Vous avez gardé des dessins de cette époque- là ? AH- Malheureusement non.
Mais mon premier dessin, je me rappelle qu’il a tellement plu à ma tante qu’elle l’a gardé.
DK News- A quel âge avez-vous décidé que le dessin était votre voie ? 
AH - C’est au CEM que j’ai pris conscience de ma passion pour le dessin car on avait des cours d’éducation artistique.
Mon professeure m’a beaucoup encouragée car elle a remarqué les dessins que je réalisais.
Elle s’est rendu compte que je ne dessinais pas comme les autres enfants à qui elle donnait un sujet libre alors qu’à moi, elle me donnait un objet à dessiner et elle me demandait de le recopier.
Une fois le dessin achevé, elle le gardait.
Par ailleurs, elle m’obligeait à assister à tous les cours et n’admettait pas que je m’absente.
Je pense qu’elle a découvert chez moi le don du dessin et m’a mis sur cette voie.
Aujourd’hui, je lui suis très reconnaissant de m’avoir fait découvrir le monde merveilleux et passionnant des arts plastiques.
DK News – Vous avez intégré ensuite la Société des Beaux-arts ? 
AH – Effectivement, je me suis inscrit à la Société des Beaux-arts où j’ai eu de très bons professeurs qui se sont intéressés à mon travail et m’ont appris le travail avec les crayons de couleurs, l’aquarelle, la gouache et la peinture à l’huile.
J’ai appris aussi le portrait, la nature morte et les paysages.
J’ai bénéficié, je pense, d’une formation complète dans le domaine des arts plastiques.
Après cela, un ami, l’artiste Chouaïb Zouaoui m’a présenté au regretté grand plasticien Mohamed Laraba, l’un des spécialistes du Clair-obscur, qui s’est intéressé à mon travail et m’a beaucoup aidé.
Mohamed Laraba, un plasticien généreux à qui je dois beaucoup, m’a énormément aidé.
Il m’orientait, je travaillais chez moi puis je me rendais à son atelier, lui montrais mon travail, il le critiquait et il me corrigeait les défauts.
C’est grâce à lui que je maîtrise la peinture et le clair-obscur.
DK News – Une fois sûr de vous et que vous avez réalisé des œuvres, vous avez décidé de les faire connaître au public ? 
AH – Une fois les techniques maîtrisées et ayant quelques tableaux, j’ai décidé que j’étais prêt à les partager avec le public.
Je me rappelle que mes tableaux furent présentés pour la première fois à l’occasion d’une exposition qui s’est tenue au Palais de la culture Moufdi Zakaria.
J’ai eu un peu le trac mais ça s’est bien passé.
Ensuite, j’ai participé à une exposition organisée à l’Hôtel El Aurassi, où nous étions quatre artistes peintres, suivie d’une autre au siège de la Fondation Asselah.
DK News – Vous avez aussi exposé dans d’autres wilayas avec la Direction de la Culture d’Alger? 
AH – Effectivement, j’ai exposé en dehors d’Alger, dans toutes les wilayas grâce à la Direction de la Culture de la wilaya d’Alger, qui nous invitait régulièrement.
C’est ainsi que non seulement cela m’a permis de montrer mon travail mais aussi de découvrir davantage la richesse du patrimoine national et de connaître et d’apprécier le travail d’autres artistes.
Lors de ces semaines, dans chaque wilaya, je présentais des œuvres dont le thème est en rapport avec le patrimoine local, c’est-à-dire, le paysage, les monuments, les costumes traditionnels.
Avec la Direction de la Culture de la wilaya d’Alger, j’ai aussi animé des ateliers en direction des enfants dans le cadre de la manifestation culturelle « Lecture en fête».
DK News – Votre technique de prédilection est la peinture à l’huile? 
AH – Effectivement, c’est ma technique préférée ; j’ai compris dès mes débuts que c’est la technique qui me convenait le mieux.
Avec la peinture à l’huile, on exprime mieux les couleurs, les fonds et même les formes.
Mais j’aime aussi le crayon.
Je dessine toujours au crayon malgré que je pratique constamment la peinture à l’huile.
Le crayon c’est la base de tout.
On ne peut pas peindre sans savoir dessiner.
Quand on maîtrise le crayon, on maîtrise toutes les autres techniques.
DK News - Pour les thèmes, vous aviez commencé par la reproduction ? 
AH – Comme tout artiste, j’ai commencé à reproduire des objets, des natures mortes, des paysages.
Puis un jour, j’ai décidé de choisir mes sujets et de les peindre.
Mon premier thème réalisé était la Casbah.
J’étais jeune et pas timide, je me suis installé et j’ai travaillé sur place.
Puis après, optant pour la discrétion, j’ai décidé de faire des croquis et une fois arrivé à la maison, je travaillais sur toile.
DK News – Dans vos œuvres, on retrouve plusieurs thèmes. Quels sont vos thèmes préférés ? 
AH- Bien entendu, l’incontournable Casbah, qui a été dessinée et peinte par un très grand nombre d’artistes.
Une façon de rendre hommage à ce site classé patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO.
Et aussi des paysages, aussi bien champêtres que marins.
Les monuments constituent aussi mes thèmes favoris.
J’ai peint aussi des portraits de femmes des différentes régions du pays portant le riche costume traditionnel et parées de bijoux finement réalisés par nos habile artisans.
Il me faut souligner que notre magnifique pays est une source inépuisable d’inspiration.
DK News : Pourriez-vous nous parler de votre palette ? 
AH – Je pense que ma palette a évolué.
Elle change en fonction du thème et de l’endroit où je me trouve.
Quand je suis par exemple au Sud en train de peindre un paysage, je n’utilise pas les mêmes couleurs que pour un tableau que je peins à Alger.
DK News – et le support ? Vous peignez sur la toile et parfois le carreau de faïence ? 
AH – A mes débuts, étant adolescent et n’ayant pas les moyens, je peignais sur le bois.
C’était économique.
Puis ayant plus de moyens, j’ai commencé à peindre sur la toile, un support classique qui a une durée de vie plus longue.
Il y a des toiles qui datent des années mille cinq cent et même mille quatre cent et elles sont assez bien conservées.
Quant à la céramique, c’est mon gagne-pain mais je lui donne un cachet artistique.
DK News- Abdenour Hamri est un artiste peintre figuratif. Vous arrive-t-il d’aller vers d’autres styles? 
AH - J’ai débuté dans le figuratif et je suis toujours dans cette tendance mais j’ai fait aussi du surréalisme.
Les tableaux surréalistes que j’ai gardés chez moi, je ne les ai pas montrés encore au public.
Mais je les exposerai un jour.
DK News : A l’atelier, sis à la Maison de l’artisanat de Oued Koriche, vous avez accroché des œuvres sur divers sujets ? 
AH – Effectivement comme vous pourrez le constater, il y a des tableaux sur divers thèmes, réalisés toujours avec la peinture à l’huile, ma technique de prédilection.
Il y a des paysages, des natures mortes et un tableau évoquant la fantasia.
Je choisis mes thèmes en fonction de l’inspiration du moment.
Vous pourrez aussi voir qu’il y a aussi des pièces réalisées sur le support céramique.
Ce sont des compositions, des pièces d’art.
DK News – Depuis combien de temps, vous n’avez pas exposé ? 
AH – Je n’ai pas exposé depuis environ sept années.
Ma dernière participation à une exposition a eu lieu à M’Sila.
J’ai présenté une nature morte et un paysage de la région.
Je pense exposer en individuel, je n’ai pas suffisamment d’œuvres, ou plutôt une collection complète à présenter mais cela viendra Incha Allah.

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