La compagnie aérienne filiale de Sonatrach connaît sous la direction de M. Khelil une évolution remarquable : de société mixte Air Algérie-Sonatrach à sa filialisation en tant que compagnie chargée du transport des travailleurs du secteur pétrolier et parapétrolier avec des liaisons avec les bases-vies et les aéroports de destination des clients, Tassili Airlines a sollicité du ministère des Transports l’autorisation d’exploiter des lignes sur le réseau domestique.
Ce passage a consacré son statut juridique de compagnie commerciale, autonome, dotée de l’autorité morale. Ce qui signifie que ses résultats, son fonctionnement, sa gestion dépendent de l’activité de ses travailleurs et des services offerts.
« Tassili Airlines est solide et a des ressources, avec une trésorerie qui a doublé en 3 ans » précise son P-DG. L’actionnaire est donc tranquille de ce côté-là.
Grandir
Fayçal Khelil et ses collaborateurs voyant toujours plus loin et plus haut ont, sur la base de l’expérience, estimé que le réseau « spécialisé » pouvait s’étendre pour devenir un réseau domestique complémentaire de la compagnie nationale « Air Algérie » en desservant les escales lointaines comme Tamanrasset, Adrar, Béchar, Djanet.
Cette complémentarité ne gêne en rien le premier pavillon national qui garde ses étapes notamment à l’international. Les accords obtenus, Tassili Airlines a un réseau domestique de 20 destinations.
Les prix sur ses lignes intérieures sont calculés sur la base de ceux pratiqués par les autres compagnies.
Cette démarche pour s’investir dans le travail domestique s’est imposée dès lors qu’il fallait rentabiliser les capacités disponibles sur les aéronefs de l’entreprise : il fallait avoir d’autres clientèles pour être rentable.
Pavillons
Il existe des accords entre compagnies aériennes qui prévoient la possibilité d’autoriser un deuxième pavillon sur leur territoire. C’est le cas entre l’Algérie et la France, avec la Turquie et l’Italie.
Exploitant cette disposition des accords, Tassili a demandé aux pouvoirs publics de l’autoriser à s’impliquer dans le transport aérien international. Sur la base de l’expérience de location de ses avions et équipages à une agence de voyages spécialisée dans les vols charters, Tassili a transporté durant l’été 2013 des Algériens de Grenoble à Jijel et Béjaïa.
« Le succès fut tel que de nombreuses demandes sont parvenues à l’agence de toutes les régions de France. C’est ce qui a fait mûrir l’idée de se développer à l’international. Le partenaire français nous autorise à travailler sur Marseille, Lyon, Strasbourg, Metz, Nantes et Montpellier.
Les villes algériennes sont Oran, Chlef, Constantine, Béjaïa, Sétif, Alger : le client a l’impression de se trouver dans un avion taxi qui le transporte de son domicile à son adresse. A des prix fixés par Tassili soit 99 euros le vol aller ou retour et 200 euros pour l’aller-retour. Le service exigé est impeccable avec en plus un catering (repas servis durant le vol) », se félicite Fayçal Khellil.
Adhésions, audits, contrôles
Tassili Airlines a adhéré aux règlements de l’aviation internationale notamment à celle des aviations arabes, bientôt à l’association internationale des aviations des pays d’Afrique. Elle a demandé et obtenu un audit de l’IATA qui a montré que la compagnie est respectueuse des normes internationales en matière de sécurité.
Métier de base et travail d’avenir
M. Khelil tient à ce que la compagnie se concentre sur son métier de base : transporter ses clients dans les meilleures conditions possibles. La réservation « peut être confiée à des groupements internationaux pour peu que la certitude de récupérer dans notre argent soit garantie. »
Fayçal Khelil veut que Tassili s’investisse plus dans le travail aérien qui est un domaine où la concurrence en Algérie est nulle «un marché inépuisable» selon lui. Cet exposé clair, qui fait en même temps l’histoire d’une compagnie nationale qu’on peut qualifier de citoyenne, à juste titre, et la perspective de son développement futur est exemplaire du management de long terme.
