Soudan : Grande manifestation à Khartoum, appels à éviter la violence

Publié par DK NEWS le 30-10-2021, 17h14 | 7

Les opposants au coup de force mené la semaine passée par l'armée au Soudan s'apprêtent à organiser, ce samedi à Khartoum, une démonstration de force pour "remettre la transition démocratique sur les rails", alors que les appels à la retenue se multiplient pour "éviter un nouveau bain de sang".
"Les militaires ne nous dirigeront pas, voilà notre message. Et la +manifestation du million+ promise sur les réseaux sociaux et dans des graffitis sur les murs de Khartoum --n'est qu'un premier pas", explique une militante soudanaise citée par des médias. Le slogan principal de ses opposants est qu'il n'y a "pas de retour en arrière possible" après la révolte qui a renversé en 2019 le président Omar al-Bachir, après 30 ans au pouvoir. Depuis cinq jours, les Soudanais sont entrés en "désobéissance civile". "Nous n'avons plus peur", martèle une autre opposante. Car pour les manifestants qui promettent aussi des défilés de la diaspora à l'étranger, samedi est une redite de la "révolution" de 2019. Ainsi, les manifestants ont décidé de dire non au général Abdel Fattah al-Burhane qui a dissous lundi les institutions du Soudan et arrêté la plupart des dirigeants civils. En prévision des manifestations de samedi, les forces de sécurité étaient en grand nombre dans les rues et bloquaient les ponts reliant la capitale, Khartoum, aux villes voisines. Elles ont établi des points de contrôle dans les rues principales, pour parer à d'éventuels débordements de la situation, selon des correspondants de presse sur place. Dans ce contexte, les appels à éviter la violence se multiplient. Ainsi, l'envoyé spécial du Royaume-Uni pour le Soudan et le Soudan du Sud, Robert Fairweather, a exhorté la sécurité soudanaise à "respecter la liberté et le droit d'expression" des manifestants. "Manifester pacifiquement est un droit démocratique fondamental. Les services de sécurité et leurs dirigeants seront responsables de toute violence envers les manifestants", a-t-il déclaré sur Twitter. Vendredi, les Etats-Unis ont exhorté l'armée à "la retenue", tandis que le secrétaire général de ONU Antonio Guterres a enjoint "les militaires à ne pas faire davantage de victimes". Pour sa part, le chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan (MINUATS), Volker Perthes, a appelé vendredi les forces de sécurité soudanaises à respecter le droit de manifester pacifiquement: "Nous demandons aux forces de sécurité de respecter le droit de manifester pacifiquement et à s'abstenir de recourir à la violence", a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant dans le même temps les manifestants à s'"engager vers la paix et à éviter la violence".  Le responsable de l'ONU a, en outre, promis de "déployer tous les efforts pour un dialogue constructif et global entre toutes les parties afin de remettre le processus pacifique sur les rails". Depuis l'annonce qu'une tentative de coup d'Etat avait été déjouée le 21 septembre, les désaccords entre les partenaires militaires et civils du gouvernement de transition au Soudan n'avaient cessé de s'intensifier.