Antibiotiques : Une commission nationale pluridisciplinaire sur l'utilisation optimale des antibiotiques

Publié par DK NEWS le 23-11-2021, 15h23 | 73

Le ministère de la Santé s'attèle à l'élaboration de textes de loi pour la création d'une commission nationale pluridisciplinaire sur l'exploitation optimale des antibiotiques dans le secteur, a fait savoir lundi à Alger une responsable au ministère.

 S'exprimant lors de la célébration de la journée nationale et la semaine mondiale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, coïncidant avec l'avant-dernière semaine du mois de novembre, la directrice générale de la pharmacie et des équipements de santé, Pr Ouahiba Hadjoudj a indiqué que le ministère était en en passe d'élaborer les textes de loi relatifs à la création de la commission nationale pluridisciplinaire sur l'utilisation optimale des antibiotiques, où le pharmacien sera le maillon essentiel dans chaque établissement hospitalier.

Elle a annoncé, à cette occasion, que la consommation et la prescription des antibiotiques seront soumises à une nouvelle organisation dans le cadre de cette commission qui devra œuvrer à mettre fin à la consommation excessive des antibiotiques, à travers notamment la déterm ination des types d'antibiotiques qui ne pourront être remis au patient sans ordonnance, Les médecins des différentes spécialités qui ont participé à cette rencontre ont mis en garde contre la consommation excessive des antibiotiques, un phénomène à l'origine d'une résistance aux antimicrobiens chez de nombreux malades.

Lors de cette rencontre organisée chaque année par le ministère, les participants ont appelé, dans leurs recommandations, à la mise en place d'un dispositif national de contrôle devant suivre et organiser la consommation des antibiotiques, l'élaboration d'un guide et l'approbation des données spécifiques à cette pratique.

Ils ont plaidé, en outre, pour la publication d'un rapport sur la consommation de ce type de médicaments dans les différents établissements hospitaliers, et ce, dans l'objectif de fournir des données exhaustives au niveau national permettant aux autorités publiques une meilleure organisation, insistant, à cet égard, sur la formation des pharmaciens et l'utilisation des systèmes informatiques pour conférer à ces données une certaine crédibilité.

Le Chef du service Médecine interne de l'Etablissement hospitalier de Birtraria, Pr.

Ammar Tbaibia a présenté l'expérience de l'hôpital dans la prise en charge des malades Covid-19 en leur prescrivant 8 types d'a ntibiotiques, ce qui explique la consommation excessive de ces médicaments dans cet établissement, passant de 3.300 unités en 2019 à 29.000 unités en 2020 ensuite 31.000 unités en 2021 qui s'ajoutent à ceux acquis dans le cadre de l'automédication.

Il a en outre fait état d'un taux d'utilisation des antibiotiques de 18,4% durant la première vague, 78% pour la deuxième pour atteindre les 100% lors de la 3e vague , mettant en garde contre cette utilisation "excessive" qui présente un danger sur la santé du patient.

 Le même constat a été relevé, a-t-il poursuivi, auprès des médecins généralistes et spécialistes à travers la formation qu'ils ont suivie lors de la propagation du coronavirus où l'antibiothérapie a enregistré un taux de 100%, précisant que ces médicaments sont, cependant, destinés à des cas spécifiques notamment pour les personnes âgées et celles en réanimation.

Dr Houria Khelifi, du Bureau de l'OMS en Algérie, a évoqué les recommandations de l'organisation en ce qui concerne la stratégie mondiale pour la maitrise de la résistance aux antimicrobiens, établie en 2016 et appliquée par plusieurs pays à travers l'élaboration de programmes nationaux et la mis en place de lois leur permettant de s'intégrer au réseau mondial , saluant, dans ce sens, les efforts des pouvoirs publics algé riens dans l'application de ces recommandations.

Pour sa part, le président de la société algérienne d’infectiologie, Mohamed Yousfi a insisté sur l'approbation par les ministres du Plan stratégique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, soulignant l'impérative mise en place de lois rigoureuses et de mécanismes de contrôle de l'antibiothérapie au niveau des établissements hospitaliers et des officines.