Le Pr Zoubir Kara, chef de service orthopédie au CHU Mustapha Pacha et le Dr Amine Hamza, chirurgien orthopédiste à l’EPH d’Illizi , invités, hier, du forum de dk news : «Intervenir le plus tôt possible»

Publié par Saïd Abjaoui le 26-07-2014, 19h08 | 983

Hier, on a beaucoup parlé d’accidents de la route. Oui beaucoup, et ça en valait la peine. C’était au forum de  dk News. Trop d’accidents de voiture en cette période de grandes vacances. Les invités du Forum en savent quelque chose. Le premier est le professeur Zoubir Kara, chef du service orthopédie au CHU Mustapha. Le second est le docteur Amine Hamza, chirurgien orthopédique à l’EPH d’Illizi.

Les accidents sont toujours à conjurer mais ils surviennent quand même. Il y a beaucoup de voitures et chacun aspire à en avoir. Il y a beaucoup de voitures et il y a beaucoup de jeunes au volant, car le niveau de vie a augmenté. 

La vitesse sur les routes et autoroutes, la course entre des fourgons de transport pour faire le plus de rotations possible, prendre le plus de voyageurs possible. C’est l’inévitable drame. Inévitable dans ces conditions de comportement. 4 000 décès chaque année.

La fréquence d’âge est de 25 ans. La classe d’âge est de 20 à 30 ans. 12 000 blessés chaque année. 8 à 12% de handicapés à vie. Le coût social en est énorme. Pour la société, pour l’Etat pour la victime et pour sa famille. Une véritable bombe. Oui, le véhicule est une bombe. Pour soi-même et pour les autres. Peu de civisme sur les routes.  Plutôt pas de civisme du tout. Il faut conduire pour les autres. 

Aux urgences, les accidentés sont prioritaires. Mais, parfois, il y a trop d’accidents, les lits sont occupés par ceux qui sont mis à la respiration artificielle. Alors, il faudrait les amener ailleurs. Vers d’autres établissements.
Et puis, lors d’un accident important, il faudrait que l’accidenté soit pris en charge dans les six premières heures. Sinon, il n’y aura presque rien à récupérer. 
Parfois, l’accident intervient sur des routes et autoroutes éloignées des villes qui possèdent des centres d’intervention.

Comment transporter les accidentés et où faut-il les amener ?  D’abord, il faudrait en tant qu’automobiliste connaître le geste qui sauve. Il faudrait enseigner dans toutes les écoles les notions de secourisme. Comment alerter ? La Gendarmerie nationale et la police nationale ont affiché partout sur les routes des numéros verts. 4 chiffres à connaître. 

Dans un maximum de 30 minutes, le corps de sécurité ainsi que les pompiers arrivent sur place. L’ambulance est médicalisée. Les premiers soins sont donnés sur place là où il y a eu l’accident. Puis dans l’ambulance.

Pour ce qui concerne les accidents de la route dans le grand Sud, la cause première est le sommeil.  Les grands transporteurs ne se reposent pas tellement alors qu’ils devraient s’y astreindre. 2 200 km séparent Alger de Tamanrasset. Autant qu’entre Alger et Stockholm.  

Les camionneurs surestiment leurs capacités à résister au sommeil et à la fatigue. Ils sont pressés de faire des rotations pour gagner plus d’argent. La wilaya d’Illizi est la troisième en superficie, soit 75 000 km2. Un habitant au km2. Ceci pour expliquer l’éloignement des centres de santé. 

L’Algérie est le seul pays à pratiquer la gratuité de la médecine. Il y a des soins qui reviennent extrêmement chers. Des accidentés du bassin sont généralement dans un état comateux et occupent des lits au détriment de nouveaux accidentés.

La récolte de l’huile d’olive cette année n’a pas été bonne en petite Kabylie. Un insecte en est la cause. Les femmes surtout n’ont donc pas fait de cueillette. Il leur a fallu monter sur les arbres ou des échelles pour cueillir des olives au sommet des arbres. D’où les inévitables chutes. 56 personnes sont tombées du haut des arbres et  dirigées vers les services d’urgence orthopédique de la wilaya de Béjaïa.