2021 /Soudan: le pays peine à se remettre de ses tensions politiques

Publié par DK NEWS le 24-12-2021, 12h52 | 10

En proie déjà à une crise économique, le Soudan peine à se remettre des tensions politiques, liées notamment au dernier coup de force de l'armée ciblant le gouvernement en place depuis trois ans, ce qui a conduit à des mouvements de protestations.

Les développements dans ce pays de l'Afrique de l'Est se sont accélérés le 25 octobre dernier avec notamment l'arrestation, par l'armée, du Premier ministre Abdallah Hamdok, l'annonce de l'état d'urgence et la dissolution du gouvernement et du Conseil de souveraineté par le président du Conseil de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane.

Des manifestations s'opposant à ces mesures ont depuis eu lieu pour tenter de "remettre la transition démocratique sur les rails", alors que les appels à la retenue et à éviter les violences se multipliaient dans ce pays dirigé par un gouvernement de transition composé de militaires et de civils, créé après l'éviction d'Omar el-Bachir en avril 2019 sous la pression de la rue.

Début novembre, des efforts de "médiation" ont eu lieu au Soudan et à l'étranger pour une "possible sortie" de crise, et plusieurs pays ont lancé un appel commun à la "restauration immédiate" du gouvernement civil.

Face à ces appels et pour apaiser les tensions, al-Burhane a rétabli Hamdok à son poste, promettant une transition vers un Etat civil et des élections libres pour juillet 2023.

Ils ont signé un accord politique selon lequel ils allaient se partager le pouvoir et procéder à la libération de tous les ministres et dirigeants civils. Un deal qui a permis à Hamdok de retrouver son poste.  

Le pays menait depuis août 2019, une période de transition de 53 mois qui devait être couronnée par l'organisation d'élections en juillet 2023 afin d'avancer vers le rétablissement de la stabilité politique et le parachèvement des objectifs de la transition démocratique établis en vertu du document constitutionnel signé le 17 août 2019.

Si le retour de Hamdok a été largement salué par la communauté internationale, qui a insisté sur la retenue et le dialogue, les forces politiques soudanaises ont rejeté le pacte, y voyant une "tentative de légitimer le coup d'Etat".