Libye en 2021: Progrès indéniables, en attendant des élections salvatrices

Publié par DK NEWS le 25-12-2021, 15h56 | 5

Le processus politique en Libye a connu, en dépit de certains manquements, des progrès indéniables en 2021, permettant d'envisager des élections générales le 24 janvier prochain, censées mettre un terme à une décennie de chaos et remettre le pays sur la voie du développement et de la stabilité. 

 

La mise en place du gouvernement d'unité nationale et d'un Conseil présidentiel dirigés respectivement par Abdelhamid Debeibah et Mohamed Al-Manfi, le 5 février dernier par le Forum de dialogue politique libyen(FDPL) à Genève en Suisse, sous l'égide de l'ONU, a été un véritable tournant dans le cours du processus visant le règlement de la crise libyenne, longtemps bloqué par les velléités contradictoires des belligérants.

Approuvé par le Parlement le 20 mars, le gouvernement d'unité nationale, composé de membres issus de toutes les régions du pays, s'était vite mis au travail, honorant une grande partie des 12 objectifs qu'il s'est fixés, à l'instar de la réunification des institutions libyennes, l'amélioration des conditions de vie des citoyens, l'amélioration des conditions sécuritaires et la relan ce économique. Faute de temps et à cause de certaines divergences, certains engagements à l'image de ceux de la réconciliation nationale, la réunification de l'armée libyenne, le démantèlement des milices, l'adoption d'une nouvelle Constitution et l'évacuation des mercenaires étrangers n'ont pas été menés à terme.

Les démarches du gouvernement de l'unité nationale concernant le retrait des mercenaires étrangers (20.000 combattants selon l'ONU) se sont heurtées en 2021 notamment à la position de la Turquie, premier pays concerné par la présence des forces étrangères en Libye, rejetant toute démarche allant dans ce sens.

Les autorités turques ont mis en avant la convention signée avec l'ancien gouvernement dirigé par Fayez al-Sarradj pour justifier la légalité de la présence de ses forces.

Les autres pays concernés par cette question, à savoir le Soudan, le Niger et le Tchad, n'ont donné, pour l'heure, qu'un accord de principe pour rapatrier les combattants issus de leurs pays.

Sur le plan diplomatique, l'année 2021 a vu le retour de la Libye sur la scène internationale à travers l'invitation du chef du gouvernement et du président du Conseil présidentiel par plusieurs capitales, et la réception de plusieurs chefs de gouvernements et de diplomaties étrangères en Libye.

Les am bassades et les chancelleries de beaucoup de pays ont, après près de dix ans de fermeture, rouvert leurs portes à Tripoli.

Par ailleurs, cette année a été marquée par les préparatifs colossaux de la Haute commission électorale nationale (HNEC) pour les élections générales.

L'instance que dirige Imad Al-Sayah a pu délivrer, en effet, quelque 2,83 millions de cartes de vote et traiter 73 dossiers de candidature pour la présidentielle et 5 385 autres pour les législatives. La Libye a vu, en outre, en 2021 l'intensification de la lutte contre la pandémie de Covid-19, la reprise des vols internationaux de et vers Tripoli et la poursuite de l'opération d'échange de prisonniers.

La migration clandestine a connu, toutefois, des proportions alarmantes.

La communauté internationale au chevet des Libyens

Les efforts de la communauté internationale en vue d'aider les Libyens à mettre fin à la crise frappant leur pays depuis 2011 se sont poursuivis en 2021 de manière distinguée, en ce sens que plusieurs initiatives de paix ont été organisées par plusieurs capitales, sous l'égide des Nations unies.

L'ONU a mis les bouchées doubles durant cette année, à travers ses représentants en Libye, à savoir l'infatigable Stéphanie Williams et son successeur Jan Kubis.

La Conférence de Berl in 2 tenue au mois de juin en Allemagne a eu un impact des plus positifs sur la trajectoire du règlement de la crise libyenne dans la mesure où elle a permis de mettre l'accent sur l'urgence d'évacuer tous les mercenaires étrangers et la nécessité de tenir les élections générales à la date prévue. La communauté internationale s'est réunie aussi au mois de novembre dernier à Paris en France pour apporter un nouveau soutien aux autorités libyennes et réitérer par la même occasion l'impératif de respecter le délai initial de la tenue des élections générales, le retrait des mercenaires étrangers et le bannissement de toute intervention étrangère.

Outre ces deux conférences, une autre réunion d'envergure des pays voisins de la Libye a eu lieu au début du mois de septembre à Alger à l'initiative de l'Algérie.

Cette dernière a mis l'accent, entres autres, sur l'implication des pays voisins dans la résolution des problèmes pendants, tels le retrait des mercenaires étrangers, l'organisation des élections et le lancement du chantier de la réconciliation nationale en Libye.

Les conclusions de la réunion d'Alger ont été largement saluées aussi bien par les Libyens que par Nations unies.

Le rôle de l'Algérie dans la résolution de la crise libyenne a été qualifié de pivot par le SG de l'ONU, Antonio Guterres.