Climat des affaires au Maroc : Longueur persistante des délais de paiement des entreprises

Publié par DK NEWS le 24-01-2022, 15h27 | 9

Les délais de paiement des entreprises au Maroc restent longs, un indice témoignant d'une détérioration du climat des affaires en raison de l'impact de la Covid-19, accompagné de mesures drastiques du Makhzen, relève une enquête publiée récemment par la compagnie d'assurance française Coface.

Selon les résultats de la cinquième enquête sur les comportements des paiements dans le royaume, la longueur des délais de paiement (délai existant entre la date d'émission de la facture et la date effective de règlement par le client) persistent toujours, atteignant en moyenne 79 jours.

«Un peu moins d'un tiers des entreprises interrogées estime que le délai de paiement légal maximal de 60 jours n'est pas respecté et près d'un tiers des entreprises a constaté des délais de paiement maximaux supérieurs à 180 jours», lit-on dans le même document. Cette longueur «suggère que, faute de textes d'application les indemnités pour retard, la loi sur les délais de paiement peine à être mise en oeuvre», soulignent les chercheurs de la Coface. Le secteur de la chimie se démarque par des dé lais de paiement bien plus longs que la moyenne, atteignant 134 jours , selon cette enquête réalisée au cours du deuxième trimestre de 2021 auprès de 380 entreprises. En outre, les retards de paiement (période entre la date d'échéance du paiement et la date à laquelle le paiement est effectué par le client) restent, eux aussi, très répandus dans le royaume, puisque près de la moitié des entreprises indiquent avoir connu un retard de paiement excédant trois mois au cours du dernier semestre.

Concernant le positionnement des entreprises vis-à-vis de l'avenir, l'enquête a indiqué que presque la moitié des interviewées anticipe une dégradation du climat des affaires et de la conjoncture économique, ajoutant qu'un cinquième seulement voit une amélioration à l'avenir.

Un taux de 21 % des entreprises déclarent s'attendre à une baisse de leur chiffre d'affaires au cours du prochain semestre. 39 % estiment que ce dernier augmentera et 41 % qu'il restera stable, relève-t-on dans le même document. La détérioration des entreprises au Maroc résulte, selon l'étude, de l'impact majeur de la crise liée à la pandémie de Covid-19, qui s'est accompagnée de mesures gouvernementales drastiques ayant entravé l'activité économique (confinement, couvre-feu, fermetures des frontières aux touristes étrangers, fermet ures des écoles, de lieux de travail, interdiction de voyager). La crise économique aux Maroc «a été ressentie par les entreprises. Il l'a été d'autant plus par les petites et très petites entreprises (TPE)», indique la même étude, précisant que « seul un quart des répondants déclarent avoir bénéficié des aides» de l'Etat, précise la même étude.

L'enquête menée par Coface a pour objectif de suivre l'évolution des délais et des retards de paiement, deux indices qui reflètent «à la fois l'évolution de la conjoncture économique et de l'environnement des affaires».