Casbah d'Alger : Les principales recommandations de la rencontre de l'Unesco de 2018

Publié par DK NEWS le 21-02-2022, 17h40 | 15

Des experts de l'Unesco, réunis en 2018 lors d'une rencontre internationale sur la conservation et la revitalisation de la Casbah d'Alger, ont préconisé la création d'une agence unique chargée de la gestion du dossier de la Casbah d'Alger en vue d'améliorer ses performances à travers une vision basée sur le développement durable.

La chef d'unité des Etats Arabes au Centre patrimoine mondial de l'Unesco, Nada El Hassan, a présenté, les recommandations issues de ce forum, notamment la création d'une instance unique destinée à la gestion de la vielle cité en plus de réduire la bureaucratie et d'accélérer sa réhabilitation.

Aux yeux des experts de l'Unesco, l'agence préconisée devrait être dotée d'un "pouvoir de décision rapide" et regrouper toutes les disciplines en une "structure unique" afin que les opérations de réhabilitation ne soient plus "fragmentaires", mais inscrites dans un plan d'ensemble cohérent.

La gestion du dossier de la restauration et de réhabilitation de la Casbah d'Alger était sous la tutelle du ministère de la Culture avant son transfert en 2016 à la wilaya d'Alger qui assure depuis la gestion de ce dossier du patrimoine matériel.

Le ministère continuait, cependant, d'assurer l'appui et le suivi techniques technique.

Fin 2020, un conseil interministériel a été consacré à l’examen du dossier relatif à la sauvegarde de la Casbah d’Alger en présence de plusieurs ministres notamment ceux de la Culture, de l’Habitat et du Tourisme ainsi que du wali d’Alger.

L'ancien Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, avait insisté sur l’importance à accorder au volet institutionnel dédié à la gestion du programme de réhabilitation et de sauvegarde de la Casbah d’Alger dont l’organisation doit être en ''capacité à répondre aux exigences de la coordination permanente des différents intervenants'' dans ce programme. La participation des associations de la société civile dans l’approche des objectifs des programmes d’investissements et de l’évaluation de leur réalisation a été également souligné lors de cette réunion interministérielle.

                                         Ce que prévoit le plan de sauvegarde

La Casbah d'Alger avait bénéficié d'un plan permanent de sauvegarde et de valorisation (Ppsmv) approuvé par le gouvernement en février 2012, en vue de réaménager le site historique de la ville, classé en 1992, patrimoine universel de l'humanité par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco). 
Ce plan considéré comme modèle aux autres secteurs sauvegardés en Algérie, avait bénéficié d'une première enveloppe de 26 milliards de dinars, sur un budget global de 90 milliards de dinars. 
Il vise à restituer à la Casbah d'Alger son visage authentique et à proposer des solutions définitives pour la protection de ce centre historique et culturelle et pour le maintien d'une partie de ses habitants dans leurs demeures. Ce même plan prévoit, conformément aux normes, de reconstruire quelque 400 vielles maisons détruites, en vue de consolider la totalité du tissu architectural, avant de passer à l'étape de la restauration des maisons, des mosquées ou encore des constructionsdatant de l'époque coloniale. 
"Toute modification non-autorisée par le ministère de la Cult ure et des Arts et les services sous tutelle est interdite", sous peine de voir "toutes nouvelles constructions illicites soumises à démolition". 
L'Etat a proposé dans ce cadre aux "véritables propriétaires des habitations", d'acheter leurs maisons ou de les reloger provisoirement, durant les travaux. 
La Casbah d'Alger compte plus de 1800 constructions, dont celles de l'époque "coloniales" et plus de 550 douiret. 
Près de 80% de la globalité de ce tissu architectural a été classé en zone rouge, selon un rapport du Contrôle technique de constructions (CTC), repris par le président de l'Assemblée populaire communale de la Casbah, Amar Zetili en 2021. Le dossier de la restauration et de la réhabilitation de la Casbah d'Alger était sous la tutelle du ministère de la Culture qui a continué d'assurer le soutien et le suivi technique de ce dossier après son transfert en 2016 aux services de la Wilaya d'Alger. Depuis l'approbation du plan permanent de sauvegarde et de valorisation de la Casbah d'Alger, quelques sites historiques ont été restaurés dont "La citadelle d'Alger" ou "Dar Es'Soltane", ouverte partiellement aux visiteurs depuis novembre 2020, la mosquée de Ketchaoua inaugurée en avril 2018 et un ilot de quatre douiret, dont la maison historique de la famille Bouhired. 
S'étalant sur une superficie de 105 hectares, occupés par plus de 60.000 habitants, la Casbah d'Alger, continue de se détériorer, du fait de phénomènes naturels et de facteurs humains, malgré les travaux de restauration d'urgence ordonnés depuis 2006.