Le rideau est tombé jeudi sur la 12ème édition du festival de la musique et de la chanson Kabyles après un gala de clôture prenant et enthousiaste auquel a pris part une foule nombreuse. La salle de feu Youcef Abdjaoui, qui a abrité l’évènement, s’est révélée on ne peut plus étroite, n’ayant pu accueillir l’immense public qui y a afflué.
Et beaucoup de mélomanes et de passionnés de ce genre musical ont dû suivre ses épisodes en campant dans les couloirs et les coulisses, voire à l’extérieur grâce aux amplificateurs installés aux abords de l’établissement spécialement pour eux. Et la posture valait la chandelle car le plateau, aussi riche qu’éclectique, a donné de réelles opportunités de plaisir et de réjouissance.
La soirée a débuté avec le jeune groupe «Sousta Groove», dirigé par Mamoo Benzaid, qui a littéralement mis le feu, en interprétant quelques unes de ses créations, mais surtout en déballant une dizaine de chansons fétiches du patrimoine Kabyle, notamment «Gatlatou» de Djamel Allam, «A moh a moh» de slimane Azem ou encore «La maison Blanche», de Cheikk El Hasnaoui, déclinées sur un rythme endiablé.
L’orchestre était bon, le chanteur tout autant et le public n’en demandait pas tant pour se réjouir d’autant que juste après, la place a été faite, aux jeunes talents qui ont brillé dans la compétition du festival, notamment les trois lauréats qui se sont distingués en montant sur le podium, qui, chacun a capella, a séduit à sa manière.
Le premier prix a été attribué à Si-Ali Zaidi qui, dans un genre «blues», a fait mouche, innovant ainsi dans un registre peu exploré encore et que d’aucuns qualifie déjà de professionnel et d’artiste complet.
Yasmine Cheikh, du conservatoire de musique andalouse de Bejaia, a laissé, quant à elle, une impression analogue et a pris la deuxième estrade, en interprétant une chanson en kabyle dans un style original qui a visiblement accroché le public, qu’elle a enchanté par ailleurs en reprenant une chanson à succès et a-capella de la chanteuse Karima qui a ému au-delà de toute attente.
La chanson est un hymne à toutes les mamans a fait vibrer jusqu’aux larmes toute la gente féminine présente.
Quant à la troisième place, elle a été décerner à Louisa Hammaz de Tizi-Ouzou qui, malgré son jeune âge, à peine 20 ans, s’est révélée d’une justesse et d’une maîtrise qui laissent coi. Sa voix chaude et aigue a emporté ses auditeurs, dont beaucoup n’ont pas manqué de la comparer à Nouara la diva de la chanson Kabyle.
La soirée s’est terminée en apothéose avec un défilé de jeunes chanteurs qui ont apporté un surcroit de chaleur et d’ambiance, faisant de ce rendez vous un succès quasi-total.
L’évènement en effet, outre l’animation musicale, a donné l’occasion de débattre en conférences de l’état de la chanson et des améliorations à lui insuffler, notamment au plan des textes, pour en faire de véritables pièces d’œuvre alliant musique et poésie.
