M. Bouallag Abdelhamid, président de l’association sos hépatites, les professeurs Dabzi Nabil, chef du service hépatologie, Berkane Saâdi, chef de service gastrologie au CHU Mustapha-Pacha invités du forum de dk news - traitement de l’hépatite «c» :

Publié par Saïd Abjaoui le 02-08-2014, 19h39 | 2431

La maladie va devenir curable avec un traitement sanctionné à 95% de succès. La maladie n’intégrera plus la chirurgie, mais sera traitée avec des médicaments. 

Avant de commencer son exposé, le professeur a tenu d’abord à annoncer une bonne nouvelle pour l’année 2014, à partir de septembre. Une véritable révolution dans le traitement de l’hépatite C. La maladie va devenir curable avec un traitement sanctionné à 95% de succès. La maladie n’intégrera plus la chirurgie, mais sera traitée avec des médicaments. 

Pour le président SOS Hépatites, il faudrait recourir à un proverbe: «Se faire dépister, c’est se faire traiter»,   ceci pour rendre compte de la nécessité d’un dépistage. Dépister entre dans la politique d’évitement de la transmission. Il appartient autant à l’individu qu’aux pouvoirs publics et aux personnels de la santé d’œuvrer au dépistage et à l’arrêt des transmissions.

Il appartient d’abord à l’individu d’utiliser des moyens personnels à travers l’hygiène sanitaire, soit veiller à ce que la brosse à dents, le rasoir soient d’usage exclusivement personnel, veiller à ce que le coiffeur change de lame, que le chirurgien-dentiste stérilise les instruments de travail …
Le contrôle devrait s’effectuer sur les populations à risque, à savoir les professionnels de la santé, les insuffisants rénaux,   les transfusés sanguins…

La lutte contre la transmission du virus est une lutte internationale qui fait pression sur les laboratoires pour abaisser les coûts déjà très élevés. Le contrôle est d’autant important que la prise en charge est très coûteuse. L’association «SOS hépatites» dans ses relations avec les populations vulgarise les explications afin de faciliter la compréhension. L’hépatite est une inflammation du foie causée par un virus ommunément appelée jaunisse, bien que le jaunissement de la peau soit très rare. 
Trois sortes d’hépatite 

L’hépatite A est due à la consommation d’une eau non potable ou des aliments contaminés. La maladie, souvent sans gravité, guérit en quelques semaines et n’évolue jamais vers une hépatite chronique. 
L’hépatite « B » se transmet par les relations sexuelles et par le sang.    L e virus B peut entraîner dans de rares circonstances une hépatite aigue sévère. Chez 90% des cas, l’organisme peut éliminer naturellement le virus. Un vaccin contre l’hépatite B existe.

L’hépatite « C » se transmet par le sang. Deux personnes sur dix guérissent spontanément mais la maladie devient chronique pour les huit autres cas.Si l’hépatite n’est pas connue ou pas traitée, une cirrhose se développe dans 20% des cas, d’où l’importance de se faire dépister. Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. 

L’hépatite C est donc la plus grave pour l’individu qui ne se fait pas dépister

Pour en revenir aux modes de transmission, les deux conférenciers  ont mis l’accent essentiellement sur la voie sanguine à savoir hémodialyse, endoscopie digestive, soins dentaires, tatouage, acupuncture, réalisée sans les règles d’hygiène, le matériel devant être à usage unique, ou stérilisé à l’autoclave. 
Après avoir donc énuméré les modes de transmissions et constaté que l’hépatite «C» est la plus dangereuse,  les deux conférenciers ont mis l’accent sur le diagnostic de l’hépatite « C » en disant que seule une analyse de sang peut déterminer avec certitude si un individu est porteur du virus.

Quant aux pourcentages de la guérison, ils sont d’environ 55% dans le cas d’un traitement par la bithérapie. Par contre, le taux de succès passe à 95 et même 100% si dans le cas d’un traitement par la trithérapie. Il y a une problématique de coûts quand il s’agit de l’hépatite C.  

Dans le cadre de la bithérapie, le coût est de 250 millions de centimes par malade, mais le succès est à 55%.  Dans le cadre du traitement par la trithérapie, cela revient à 500 millions de centimes par malade, avec un taux de succès de 95% .  
Quel choix à faire et qui doit le faire? Pour l’hépatite C, il y a un traitement qui à 650 euros par comprimé pour un traitement de douze semaines.