Optimiser les acquis en matière de gestion des catastrophes naturelles

Publié par O.Larbi le 03-08-2014, 19h32 | 54

Le docteur Loth Bounatiro astronome et technologue spatial a tenu une conférence au Forum de DK News et son discours alerte les pouvoirs publics sur l’optimisation des capacités existantes : «L’Algérie dispose d’une législation en matière de gestion des risques liés aux catastrophes majeures (inondations, tremblements de terre, feux de forêts, etc.)». 

«Le CRAAG a été doté d’un matériel sophistiqué capable de donner toutes les informations sut un tremblement de terre de magnitude significative en très peu de temps… Ce réseau a coûté 1 milliard de dollars. L’Algérie a financé un satellite spécialisé dans la détection des catastrophes naturelles d’un milliard de dollars. Ces investissements en font un pays très avancé sur ce plan d’autant plus que c’est un indice de développement. »

Au plan des moyens qui ont fait leurs preuves, M. Bounatiro signale la Protection civile dont « l’expérience en matière de gestion des risques majeurs est reconnue si on considère que cette institution est souvent invitée dans les forums internationaux pour en faire état. »Il a également relevé que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales M. Bélaïz a eu le bon réflexe en se rendant sur les lieux dès que la magnitude a été évaluée au-dessus de 5 sur l’échelle de Richter. Au-dessus de 5,8, tous les ministres doivent se rendre sur site. »

Le docteur Bounatiro a donc mis en évidence l’encadrement global de la gestion des risques et des conduites à tenir collectivement et individuellement pour en réduire les conséquences dommageables.
Il a déploré que les informations les plus urgentes n’aient été produites qu’une demi-heure après le séisme et «  en plus avec des corrections ».
Son livre sur les prédictions des catastrophes naturelles n’a pas trouvé d’éditeurs en Algérie : «Alors que les prédictions antérieures ont été, malheureusement confirmé à Boumerdès, Hammam Mélouane, Mostaganem. Le livre a finalement été édité aux Emirats arabes unis. »
Le docteur Bounatiro s’interroge sur le silence de l’Association nationale de gestion des risques majeurs  depuis 3 jours.

Où construire ?

Le docteur géologue Djabba Rabeh a été directeur au niveau de Sonarem : «Nous savons que la ligne de failles qui va de Gabès en Tunisie jusqu’à Agadir au Maroc passe par Biskra, El-Bayadh, Laghouat », or «  on construit sur ces zones de fracture sans tenir compte de cette information. Plus grave, la ville nouvelle de Constantine est bâtie au croisement de plusieurs axes de failles ! De même la ville nouvelle proche de Zeralda (Sidi Abdallah).

Il préconise qu’avant tout permis de construire, une étude géologique des sols soit exigée, «  que la construction soit bien conçue si la décision est définitive, renforcer les parties de la construction qui assurent le plus haut niveau d’équilibre et de résistance. » 

Le docteur Bounatiro a quant à lui soutenu que la conception des constructions obéissent au principe de cohésion entre tous les éléments.M. Djabba a insisté sur le fait que «le sable des rivières est mal indiqué pour la construction, car contenant moins de 80% de quartz. Le ciment et le gravier doivent correspondre aux normes. Ne parlons pas du rond à béton qui reste plusieurs années  à la merci des vents et des pluies qui le rouillent le rendant peu résistant à l’épreuve du temps : une maison qui doit durer 50 ou 100 ans devient un danger pour ses occupants au bout de 20 ans. »

M. Djabba rappelle que lorsque survient un tremblement de terre la réaction naturelle « est de fuir le lieu où on se sent en danger. Si on ne le peut pas, chercher dans la maison l’endroit où se protéger des conséquences de la deuxième ou troisième réplique. En aucun cas se précipiter au dehors d’un immeuble». Le docteur Bounatiro ayant rappelé que les plans Orsec existent ; que les moyens d’intervention sont au fait des conduites à tenir au niveau national, wilayal et local ; il reste que l’éducation des citoyens à la prévention, aux gestes à faire avant pendant et après une catastrophe naturelle contribuent à réduire le nombre de victimes et les dégâts matériels.