Ventes improvisées de confiseries: une activité lucrative qui rythme le Ramadhan à Alger

Publié par DKNEWS le 06-04-2022, 15h30 | 29

Les commerces improvisés durant le Ramadhan  pullulent partout à Alger, rythmée par une activité commerciale éphémère  mais lucrative pour nombre de commerçants qui se convertissent en vendeurs  notamment de zlabiya et autres confiseries.

Rouge, jaune ou orange, la zlabiya, cédée entre 250 à 300 DA le  kilogramme, demeure une des sucreries les plus consommées durant le  ramadhan, battant les records de vente tout comme Kalbellouz ou encore le  Makrout, autre gâteau traditionnel très consommé en pareille occasion.

Dans les ruelles de Place des Martyrs, ces préparations traditionnelles à  base de sucre et de farine notamment, se vendent bien malgré les conditions  d'hygiène, souvent non respectées, a-t-on constaté.

Si cette confiserie traditionnelle continue d'attirer nombreux clients  surtout durant le ramadhan, les commerçants, eux, plus motivés par le gain  facile, vont jusqu'à changer de créneau pour opter pour ce commerce  lucratif, dont la demande augmente durant ce mois sacré.

"La zlabiya est très sollicitée par les clients durant le ramadhan.

C'est  un excellent investissement", dit Ahmed, un  pizzaïolo de métier, reconverti  en confiseur et vendeur occasionnel de zlabiya.

A Bab El Oued, quartier populaire de la capitale où il tient un local  étroit, un propriétaire d'une pizzeria, obligé de baisser rideau durant le  ramadhan, a décidé de reconvertir son commerce en point de vente de zlabiya etcherbet, une boisson à base de citron très présente sur les tables  durant ce mois de jeûne.

"J'ai décidé de continuer à exercer durant le ramadhan en changeant  seulement d'activité.

L'investissement dans la préparation et la vente de  zlabiya et kalbellouz est vraiment rentable", dit-t-il.

Habitué des lieux, Mourad constate qu'à chaque ramadhan, le nombre de  vendeurs de zlabiya augmente.

"Ceux qui ne possèdent pas de locaux  improvisent des tables de fortune, installées à même le trottoir jouxtant  les marchés", dit-il.

Pour el hadja Dehbia, rencontrée dans un magasin de vente de ce gâteau  phare du mois sacré, "passer une soirée ramadanesque avec la famille sans  une bonne assiette de zlabiya n'a aucun charme".

Et d'ajouter: "Zlabiya a  toujours été la reine des sucreries les plus présentes sur nos tables de  ramadhan que ce soit pour la rupture de jeûne ou pour la sahra (soirée)".

Pas loin, aux marchés des Trois horloges, des commerces tels que les  fast-food et cafétérias sont convertis en espace s de vente de charbet,  zlabiya et autres gâteaux traditionnels parmi les plus demandés en pareille  occasion, "kalbellouz", "Ktayef", tartes aux fruits de saison, garnissent  les présentoirs de ces commerçants occasionnels.

Samir, propriétaire d'un fast-food, estime que le changement d'activité  durant le ramadhan, pour préparer et vendre zlabiya, est un bon créneau et  surtout "rentable".

"J'ai les moyens nécessaires pour se lancer dans ce métier à condition de  respecter les consignes d'hygiène et de salubrité", a-t-il souligné.

"La  satisfaction de la clientèle est son souci principal" ,a-t-il encore dit.

 

Pas de changement d'activité sans passer par le CNRC

Le représentant de la direction du Commerce et de la promotion des  exportations de la wilaya d'Alger, DaharAyachi a affirmé à l'APS qu'il n'y  a pas d'autorisation permettant aux commerçants de changer leurs activités  sans procéder à une modification du code d'activité du registre du commerce  auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC).

Le commerçant, a-t-il expliqué, peut modifier ou changer son activité, à  condition qu'il procède à une modification du code d'activité auprès du  CNRC, rappelant que les commerçants contrevenants seront exposés à des  sanctions allant jusqu'à la fermeture du commerce.

Pour contrecarrer ce s pratiques, très courantes durant le ramadhan, il a  affirmé que les brigades de contrôle et de la répression de la fraude sont  déjà mobilisées sur le terrain pour traquer tout commerçant qui enfreint à  la réglementation en vigueur.

Contacté par l'APS, le président de l'Association algérienne de protection  et d'orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha  Zebdi a indiqué que seuls les pâtissiers et les boulangers qui peuvent  élargir leurs activités en préparant durant le Ramadhan du kalbellouz,  baklawa, Mhancha, Ktayef et autres confiseries traditionnelles.

"Ces commerces sont déjà équipés de moyens et outils nécessaires, en plus  des pâtissiers qualifiés pour la préparation de ces gâteaux", explique M.  Zebdi.

Il a fait remarquer que le consommateur algérien a désormais inculqué une  "culture de vigilance" en veillant à ne s'approvisionner qu'auprès des  commerces respectueux des normes d'hygiène et de salubrité.

De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et  artisans algériens (UGCAA), HazabBenchohra, a estimé que le consommateur  algérien a atteint une certaine maturité lui permettant de s'approvisionner  dans des espaces commerciaux respectueux des normes de propreté.

Il a saisi l'occasion afin d'appeler les commerçants illégaux à intégrer

  le circuit formel pour une bonne organisation du secteur.