Afrique du Sud : Le gouvernement préoccupé par les violences xénophobes

Publié par DK NEWS le 09-04-2022, 15h01 | 16

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est dit vendredi préoccupé par les violences meurtrières dans le township de Diepsloot, dans la province de Gauteng. Dans une déclaration à la presse en marge de la Conférence des chefs de mission 2022, M. Ramahosa a indiqué que le gouvernement surveille de près la situation tendue à Diepsloot (33 km de Pretoria) à la suite de heurts entre des citoyens sud-africains et des immigrés.

«Nous ne tolérerons aucune forme de criminalité entraînant la mort de quiconque. Ce n'est pas acceptable et nous prendrons des mesures pour y faire face», a-t-il martelé, assurant que le gouvernement continuera à dialoguer avec divers membres de la communauté pour que la situation ne dégénère pas.

Depuis le week-end dernier, environ sept personnes ont été assassinées à Diepsloot. En l'absence de progrès dans l'arrestation des tueurs, la population du township composé de plus de 350.000 habitants ont juré de boucler la zone, forçant ainsi plusieurs commerces appartenant à des étrangers à fermer.

Pour apaiser la situation, de hauts responsables, dont le ministre de la Police Bheki Cele, s'étaient rendus dans la région et ont promis, notamment, de renforcer la sécurité et le maintien de l'ordre et de lutter contre la corruption parmi les agents de la police.

Mais ces promesses n'ont pas suffi à ramener le calme, car les choses ont pris une mauvaise tournure plus tard quand Elvis Nyathi, un ressortissant zimbabwéen de 43 ans, a été lapidé et brûlé vif à Diepsloot par une foule dans un incident apparent de justice populaire.

Le vice-président sud-africain, David Mabuza, a lui aussi appelé au calme et à la retenue suite aux récentes flambées de violences et de protestations contre les ressortissants étrangers. «Le ministère de l'Intérieur a un mandat légal pour traiter les préoccupations relatives aux ressortissants étrangers sans papiers. C'est pourquoi nous décourageons tout sentiment de xénophobie et la destruction de biens», a déclaré M. Mabusa. Appelant au respect de l'Etat de droit, il a précisé que cela inclut les manifestations et les marches qui engendrent des violences dirigées contre les entreprises étrangères et les travailleurs étrangers sans papiers.