Maroc : un militant des droits de l'Homme entame une grève de la faim

Publié par DK NEWS le 14-04-2022, 22h18 | 5

Le militant détenu des droits de l'Homme marocain, Jaouad Amghar, a entamé une grève ouverte de la faim pour protester contre les "traitements inhumains" à l'intérieur de sa prison, ont rapporté des médias locaux.

Jaouad Amghar, incarcéré à la prison de Selloun dans la province de Nador, a décidé d'entamer une grève de la faim ouverte après avoir été soumis à ce qu'il a qualifié de "traitements inhumains" à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire.

Dans un communiqué, le Comité du mouvement populaire "Hirak Tamassinte" a annoncé avoir appris de la famille du détenu, que Jaouad Amghar a "entamé vendredi dernier une grève de la faim ouverte, suite aux traitements inhumains, harcèlement  et privation de ses droits garantis par la loi".

En février de l'année dernière, le tribunal de première instance d'al-Hoceima avait condamné Jaouad Amghar, l'activiste du "mouvement Tamassinte" à deux ans de prison ferme, après avoir été poursuivi pour des accusations d'"insultes à l'égard de la force publique et de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, injure aux organismes, incitation contre l'intégrité territoriale par voie électronique, incitation à la désobéissance et incitation à manifester sans autorisation préalable et attroupement sur la voie publique".

Il a également été accusé de "contribuer à l'organisation de manifestations non autorisées, incitation à commettre des crimes et délits, entrave à la liberté du travail par la menace, incitation à violer les décisions rendues par l'autorité publique dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire,  non-port du masque, d'équipements de protection et non-respect de la distanciation sociale".

Plusieurs organisations marocaines des droits de l'Homme avaient réclamé sa libération immédiate et celle de tous les détenus politiques et ceux d'opinion, ainsi que la levée de toute poursuite judiciaire contre les activistes.

Ces mêmes organisations marocaines estiment que la longue liste de charges retenues contre le militant a une liaison directe avec son activité au sein du mouvement de protestation dans la ville de Tamassinte, qui réclame depuis plusieurs années des droits économiques et sociaux et la levée de la marginalisation de la ville.

Les services de sécurité marocains mènent depuis longtemps des campagnes de restrictions et de répressions contre les activistes des droits de l'Homme ainsi que contre les journalistes qui font l'objet de tortures systématiques, selon le témoignage du détenu politique et leader du Hirak du Rif marocain, Nasser Zefzafi, condamné à 20 ans de prison.

D'ailleurs le journal britannique "The Economist" a rapporté que le Maroc utilisait la diffamation et les fausses rumeurs pour nuire aux activistes.