La répression de la révolte d'El Amiri par le colonisateur "un crime contre l’humanité"

Publié par DKNEWS le 16-04-2022, 14h49 | 9

Les participants à une conférence sur "la révolte de l'oasis El Amiri en 1876" dans la wilaya d’Ouled Djellal ont affirmé que la répression par le colonisateur français de ce soulèvement populaire constitue "un crime contre l’humanité".

"Les autorités françaises ont fait preuve à l’égard des habitants et des chefs de la révolte d’une sauvagerie sans précédent et d’une politique systématique d’extermination dont les conséquences persistent à ce jour", a indiqué, à ce propos, Arafi Brahimi, chercheur en histoire des révoltes populaires, dans son intervention au cours de cette rencontre tenue à la maison de jeunes de Doucen.

"Outre les assassinats, l’incendie de l’oasis et la spoliation des biens de la population, l’occupant français a déporté les survivants de l’oasis vers des endroits reculés du globe, dont la nouvelle Calédonie et la Corse, où ils ont souffert des pires exactions et même leurs descendants continuent d’en souffrir", a-t-il ajouté.

 L'universitaire Brahimi a affirmé que les autorités françaises d'alors "ne se sont pas contentées de réprimer cette révolte, dirigée par M’hamed Benyahia, mais ont commis de multiples autres crimes pour briser toute velléité de résistance à l’occupation".

De son côté, Laid Kidad, a indiqué, dans sa communication sur "Les causes et les conséquences du soulèvement d’El Amiri de 1876", que la France a tenté de "réprimer toute forme de coopération et de solidarité entre les populations des Ziban en confisquant les biens de tous ceux qui y ont participé, en leur imposant de lourdes amendes, en encourageant les collaborateurs et en créant un climat de haine entre les chefs de tribus de la région".

Pour sa part, le président de l’association culturelle locale "Besma", Tarek Rezkallah, a rappelé que la France coloniale "a montré une sauvagerie extrême en régnant par la terreur et en œuvrant à disloquer les rapports sociaux par la déportation des résistants et le déplacement des populations", ajoutant que les descendants des déportés recherchent, à ce jour, leurs racines dans la région.

Des expositions de manuscrits, des visites à des sites archéologiques et des exhibitions équestres ont été organisées en marge de cette conférence, initiée par la commune de Doucen en coordination avec des associations locales et la Direction de la culture et des arts.