Culture

Patrimoine : Bijoux traditionnels à Batna : un patrimoine qui a préservé son éclat

Publié par DK NEWS le 17-05-2022, 15h11 | 9
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Les régions de Oued Abdi et Oued Labiod, dans la wilaya de Batna, sont réputées depuis des lustres pour la spécialisation de leurs habitants dans la fabrication de bijoux traditionnels, un métier plusieurs fois séculaires dont les arcanes se transmettent de père en fils.  

Cette profession ancestrale dont les principaux traits de conception et de décoration de ses produits sont intrinsèquement liés à la nature de la région des Aurès, conserve à ce jour, son éclat et son attrait perpétués par une corporation qui s’affirme en gardienne jalouse du patrimoine culturel de la région.

Artisan bijoutier, Mohamed Ameghchouche affirme avoir appris les secrets de ce métier de son grand-père, son père et de ses deux sœurs Hamama et Kouka qui ont été les premières femmes à exercer cette profession.

Selon la tradition de la famille, la confection de bijoux traditionnels est une activité ancestrale aux origines immémoriales exercée de M’chouneche (wilaya de Biskra) à Oued Taga (Batna) en passant par Bouzina, Menaâ, Nara, Chir, Theniet El Abed et Arris.

Le bijou traditionnel chaoui authentique est simpl e et sans coloration avec des motifs en formes géométriques, végétales et animales et, rarement, ce bijou est orné d’une pierre rouge ou verte à l’instar de l’Imesseken ou tibzimen qui sert à épingler El Melehfa (tenue des femmes des Aurès) au niveau des épaules, assure cet artisan.

Les artisans de la région qui ont acquis une grande expérience dans le moulage, ont excellé dans la fabrication de bijoux pour orner presque chaque partie du corps de la femme de la tête au pied avec notamment Timcherfen (boucles d’oreille), ley (collier), les bracelets dont le nombre peut atteindre jusqu’à 12 dans chaque poignet et El Khelkhel (anneau de cheville).

Selon le président de l’association Azeta Nelhaf (tissage d’El Melehfa), Kamel Radjeî, la plupart des artisans tirent les motifs décoratifs de leurs bijoux des motifs avec lesquels les femmes tisserandes décorent leurs tapis dans la région. Le bijou traditionnel a toujours la côte chez les femmes de la région dont beaucoup tiennent à le porter non pas seulement lors des fêtes, mais aussi au cours de leur vie de tous les jours, exprimant ainsi leur attachement à ce patrimoine ancestral, a relevé Kamel.

De leur côté, de nombreux artisans tiennent à reproduire à l’authentique les vieux bijoux chaouis en tant que patrimoine culturel de la région et sup port de promotion du tourisme local, a-t-il encore noté.

 La bijouterie, le métier le plus répandu

Les statistiques de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de Batna montrent que la bijouterie constitue le métier le plus répandu dans la wilaya, aussi bien dans un cadre légal qu’informel.

Le nombre d’artisans bijoutiers traditionnels dépasse 483 et celui des bijoutiers est de 1.312, selon le directeur du secteur, El Ayeche Keraba, qui souligne que la plus grande concentration d’artisans se trouve dans la ville de Batna, suivie d’Oued Taga, Menaâ, Chir, Theniet El Abed, Bouzina et Arris.

Au regard de l’importance de cette activité, une association des artisans bijoutiers a vu le jour en 2006 devenant en 2020 une association nationale qui a signé un accord de partenariat dans le cadre du programme d’appui aux associations professionnelles de la coopération technique algéro-allemande, selon la même source.

L’année 2015 a connu, a ajouté M. Keraba, le lancement du cluster de bijoux à Batna dans le cadre du projet de développement des clusters dans les industries culturelles créatives dans le Sud de la Méditerranée, financé par l’Union européenne avec la contribution de la coopération italienne et mis en œuvre par l’Organisation des nations unies pour l e développement industriel (ONUDI).

Selon la même source, l’un des objectifs du projet a été le développement des compétences des artisans par l’acquisition des techniques modernes et le développement de la qualité du produit pour le rendre exportable en le conformant aux normes internationales à travers les stages et les ateliers créatifs.

Toutes ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de la valorisation de cette profession dans ses deux volets de bijoux traditionnels et bijoux, a indiqué le chef de département de développement au sein de la CAM de Batna.

S’agissant des bijoux traditionnels, les artisans locaux ont développé leurs compétences en maitrisant des techniques nouvelles de coupe au laser et d’impression 3D, ainsi que la technique en filigrane et de moulage, est-il indiqué.

Sans renoncer au métier des aïeuls, les artisans locaux confectionnent aujourd’hui des bijoux en or, en plus de ceux traditionnels en argent qui conservent leur attrait et leur place en tant que patrimoine antique, révélateur de la créativité des anciens artisans de la région.

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