Crise politique au Soudan : Les manifestants lèvent la moitié de leurs sit-in

Publié par DK NEWS le 11-07-2022, 15h14 | 5

Les organisateurs des sit-in lancés il y a dix jours à Khartoum pour forcer l'armée à rendre le pouvoir aux civils, ont annoncé, lundi, avoir démantelé deux de leurs quatre campements dans la capitale soudanaise.

Le 30 juin dernier, journée symbolique au Soudan puisqu'elle marque l'anniversaire en 1989 du coup de force de l'ancien président Omar el-Béchir renversé 30 ans plus tard, en avril 2019, sous la pression de la rue, neuf manifestants ont été tués par les forces de sécurité, selon des médecins.

Le lendemain, choqués par la violence de la répression, les militants ont décrété des sit-in "illimités". Et ils ont monté quatre campements: deux dans le centre de Khartoum, un dans la banlieue nord-ouest d'Omdourman et un dans la banlieue nord-est de Khartoum-Nord. Après quatre jours de mobilisation, le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du coup de force en octobre 2021 et qui a interrompu la transition, a annoncé vouloir laisser place à un gouvernement de civils.

Sans convaincre la rue, qui y a vu une "tactique" pour imposer des civils falots et acquis à l'armée et maintenir au côté du gouvernement un Conseil suprême des forces armées qui pourrait garder la haute main sur la politique et l'économie. Partis, syndicats et organisations de la société civile ont assuré alors s'organiser pour pousser les militaires hors de la scène. Et les manifestants ont affirmé qu'ils ne partiraient "pas avant l'annonce d'un gouvernement uniquement composé de civils". Mais lundi, alors que les Soudanais célébraient la fête de l'Aid Al-Adha, les "comités de résistance" d'Omdourman ont annoncé lever le camp dans leur zone.

Les deux autres sit-in sont maintenus même si le nombre de manifestants y a baissé à cause de la fête.