République démocratique du Congo : Trois Casques bleus et 12 manifestants contre la mission de l'ONU tués

Publié par DK NEWS le 27-07-2022, 14h41 | 17

Trois Casques bleus et au moins douze manifestants ont été tués mardi dans deux villes de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), au deuxième jour de manifestations contre les Nations unies, accusées d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.

A Butembo, troisième ville de la province du Nord-Kivu, "trois morts parmi les membres de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC), deux Indiens et un Marocain, et un blessé" ont été recensés et du "côté manifestants, sept morts et plusieurs blessés", a déclaré à l'AFP le colonel Paul Ngoma, chef de la police urbaine.

Dans l'après-midi, la situation était toujours très tendue à Butembo, important carrefour commercial régional où les activités ont été paralysées.

Devant une base de la Monusco, des manifestants ont été dispersés par les forces de sécurité, selon plusieurs témoins.

"Parmi ces jeunes gens, on trouve des armes", a déploré le colonel Ngoma.

A Goma, la capitale provinciale, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a fait état d'"au moins cinq morts" parmi les manifestants, promettant de revenir, dans un e conférence de presse conjointe avec le chef adjoint de la Mission de l'ONU, "sur le bilan humain, matériel, ainsi que les conséquences à tirer" de ces manifestations. Un manifestant a été tué, atteint à la tête par une balle apparemment tirée de l'intérieur de la base logistique de la Monusco vers 11H00 (09H00 GMT).

Une ambulance de l'armée congolaise est ensuite passée prendre le corps, selon des médias.

Tôt le matin, des centaines de manifestants avaient envahi les abords de la base logistique de la Monusco à Goma et attaqué le camp de transit de la mission situé hors du centre ville.

Les forces de sécurité congolaises contenaient difficilement la foule aux abords de la base logistique.

Les manifestants reprochent notamment à la Monusco son impuissance à enrayer les violences et les attaques de la centaine de groupes armés actifs dans l'est du pays.

A Beni, ville située à 350 km de la capitale provinciale dans le Nord-Kivu (est), les activités étaient paralysées par des manifestants anti-Monusco. Dans plusieurs quartiers, les protestataires ont brulé des pneus. Des stations-services sont restées fermées ainsi que les boutiques et les marchés.

Des militaires sont déployés sur la route nationale N 4 qui conduit vers la base locale de la Monusco.

Lundi à Goma, des centaines de manife stants étaient déjà descendus dans la rue à l'appel des organisations de la société civile et du parti du président Félix Tshisekedi, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).