M. Belahi Sayed, ministre sahraoui de la Reconstruction des territoires libérés, hier, au forum de DK News :«Le royaume marocain est impliqué avec des mouvements terroristes dans la région»

Publié par Dknews le 18-08-2014, 19h19 | 104

Le ministre sahraoui de la Reconstruction des territoires libérés, Belahi Sayed, a souligné hier à Alger "l'implication" de l'Etat marocain avec des mouvements terroristes dans la région sahelo-saharienne et dans la déstabilisation de la région de l'Afrique du Nord.

Invité du forum du quotidien "DK News", le ministre sahraoui a précisé que "les centres américains et européens spécialisés soulignent dans leurs rapports l'implication de l'Etat marocain dans la déstabilisation de la région et avec des mouvements terroristes dans la région sahelo-saharienne".

"Le Makhzen figure parmi les instigateurs de certaines organisations (terroristes) et sa drogue constitue une source de financement de leurs activités", a-il ajouté. Le régime marocain se trouve dans une situation "peu enviable".

Il n'est plus membre de l'Union africaine et il est isolé au niveau des Etats de la région et du Sahel, ajoutant que "le Maroc adopte la politique de diversion pour couvrir son échec diplomatique". Il a cité à ce propos les obstacles dressés par le royaume marocain devant l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross qui devait effectuer des visites au cours des derniers mois mais s'est heurté au refus du Maroc qui a commencé à imposer ses conditions.

Le même responsable a ajouté que le peuple sahraoui attend ce qu’apportera Ross dans les semaines à venir d'autant qu'il soumettra son rapport en octobre, tout en appelant l'ONU à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la décolonisation du Sahara occidental. 


«Agir pour protéger les intérêts nationaux 

et économiques de la RASD»

M. Belai Sayed, ministre de la Construction et du développement urbain de la RASD et recteur de l’université d’été qui a réuni 500 cadres de l’Etat et du parti sahraoui a, en compagnie d’un cadre, fait le point des travaux de cette session.

« Les 500 cadres ont participé activement aux débats et à la réflexion qui ont suivi plus de 50 conférences de haut niveau. Ils en sortiront d’autant plus renforcés dans leurs convictions indépendantistes, de résistance à l’occupation étrangère d’une partie importante de leur territoire par le royaume du Maroc qui y mène une répression continue et féroce contre les populations sahraouies dont les droits les plus élémentaires sont bafoués quotidiennement. »

Le ministre a insisté sur le contexte actuel caractérisant la question du Sahara occidental qui se pose depuis le début des années 60 lorsque le comité de décolonisation des Nations unies a exigé de l’Espagne qu’elle reconnaisse le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de ce territoire. »
La création du Polisario en 1973 change complètement le rapport de forces sur le territoire, du seul fait que dans son programme il inscrit : la réalisation de l’unité nationale, la récupération des ressources minières, une politique d’industrialisation, le développement de l’agriculture et de l’élevage et la protection des ressources maritimes.

L’occupation du territoire à la suite «de la marche verte» organisée par Hassan II le 6 novembre 1975 a été une réplique à la décision du Polisario de se constituer en gouvernement en « exil de la RASD».
La lutte armée a duré jusqu’au cessez-le-feu de 1991. Le Maroc supportait chaque jour une dépense de 2 millions de dollars pour son effort de guerre.

Malgré ces engagements en faveur de la paix et de la reconnaissance des droits du peuple sahraoui, les efforts de l’ONU, de l’Union africaine, des Non Alignés en plus de l’établissement de relations d’Etat à Etat avec plus de 80 nations, les droits de la RASD, de ses populations en territoire occupé  sont suspendus à l’application des résolutions des institutions internationales et le respect des intérêts économiques de ce gouvernement et de ce peuple.

Les responsables sahraouis ont tenu à mettre l’accent sur cet aspect en signalant que 50% du PIB marocain proviennent de l’exploitation des richesses sahraouies qui ne profitent nullement à ce peuple mais à ses occupants.M. Amar Boubakar, membre de la direction des organismes étatiques chargés du contrôle de l’exploitation des ressources naturelles (dont les 2 millions de tonnes de poisson pêchés chaque année dans les eaux territoriales de la RASD) a longuement développé ce point.

La situation politique actuelle caractérisée par le refus du Maroc de négocier, l’impuissance des institutions internationales à faire respecter leurs décisions ou à travailler à la solution sur une base de principes de la question sont dommageables pour les populations sahraouies dont la jeunesse montre des signes d’impatience…

Le gouvernement de la RASD, par la voix de son ministre, déciderait du lancement d’une campagne d’information et de communication de grande ampleur en direction des opinions publiques, des décideurs et des gouvernements et institutions internationales pour que les intérêts  nationaux du peuple sahraouis soient reconnus et protégés dans le cadre du droit international.
« Agir pour protéger les intérêts nationaux et économiques du peuple sahraoui» est le credo de la RASD et du Polisario .

Par O. Larbi


Le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies constate la pratique "ancrée" de la torture au Maroc 

Le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies a constaté dans son rapport une pratique "ancrée" de la torture et des "mauvais" traitements au Maroc au moment de l'arrestation et pendant la détention de la part des policiers. 

"Le groupe de travail a constaté qu’il y a une pratique ancrée de la torture et des mauvais traitements au moment de l’arrestation et pendant la détention, de la part de policiers, notamment d’agents de la direction de la surveillance du territoire (DST)", a relevé le groupe de travail sur la détention arbitraire, qui a effectué une visite au Maroc du 9 au 18 décembre 2013. 

S'agissant de la ville de Laâyoune, au Sahara occidental occupé, le groupe de travail a reçu de nombreuses plaintes, lors de ses déplacements les 15 et 16 décembre 2013, indiquant que "la torture et les mauvais traitements avaient été utilisés pour obtenir des aveux" ainsi que les plaintes indiquant "l’usage d’un recours excessif" à la force dans la répression des manifestations en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui. 

Le groupe a regretté, par ailleurs, que ses rencontres avec la société civile à Laâyoune aient été surveillées La délégation, signale-t-on, était composée notamment du président-rapporteur du groupe de travail, Mads Andenas (Norvège) et de son ancien président El Hadji Malick Sow (Sénégal) . 
Ils étaient accompagnés par des membres du secrétariat du groupe de travail du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, et par des interprètes de l’Office des Nations unies à Genève. 

Le document note que de "nombreuses personnes ont été contraintes à faire des aveux et condamnées à des peines d’emprisonnement sur la foi de ces aveux". En dépit des dispositions légales garantissant l’accès à un avocat dans les vingt-quatre heures qui suivent l’arrestation dans les affaires pénales de droit commun, "cette règle ne semble pas être pleinement respectée dans la pratique", car l’autorisation doit être obtenue du procureur général du roi. 

Le même rapport a constaté avec "préoccupation" que la loi relative à la lutte contre le terrorisme prévoit que la durée de la garde à vue est fixée à quatre-vingt-seize heures renouvelables deux fois sans droit à un avocat, à l’exception d’un entretien d’une demi-heure surveillé qui peut se produire à la moitié de ces douze jours. 

Les plaintes reçues par le groupe de travail indiquent l’utilisation de la torture par des agents de l’Etat pour obtenir des preuves ou des aveux pendant la phase initiale des interrogatoires.  Le groupe de travail a tenu à rappeler que les aveux faits en l’absence d’un avocat ne sont pas "admissibles" comme preuve dans une procédure pénale, et cela s’applique en particulier aux aveux faits pendant la garde à vue.  

Il a été également constaté l’utilisation "excessive" de la détention préventive, soulignant qu'au niveau général, la détention comme "mesure de punition semble toujours être la règle plutôt que l’exception" et il y a un "manque d’alternatives à la détention".  Le rapport a relevé que le surpeuplement carcéral est une des conséquences de cette situation et fait figure de problème "grave qui doit être traité", ajoutant qu'un nombre considérable d’enfants, dès l’âge de 14 ans, sont détenus dans des prisons ordinaires. 

Il a indiqué que le parquet général demandait "rarement" d’autres formes de détention, comme prévu par les articles 501 à 504 du Code de procédure pénale marocain. En outre, les mineurs restent "souvent" en détention pendant une longue période avant d’être admis dans un centre de protection de l’enfance. 
 

Publié dans : M. Belahi Sayed