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M. Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, invité, hier, du Forum de DK News : Les pénuries d’eau, c’est fini !

Publié par Dknews le 20-08-2014, 21h16 | 171
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Les investissements consentis dans le domaine des ressources en eau depuis le début des années 2000 mettent les Algériens à l’abri d’une crise de disponibilité de ce produit comme c’était le cas depuis les années 1980, a indiqué hier à Alger le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib."Les Algériens sont éloignés définitivement du spectre de la rareté de l’eau grâce aux investissements consentis depuis le début des années 2000", a indiqué le ministre lors d’une conférence débat animée au forum deDK News.

Selon lui, il n’y a pas de risque que les Algériens subissent à nouveau une crise de l’eau compte tenu des programmes visant à un développement économique et social du pays au titre desquels le secteur de l’eau a été classé prioritaire. "On n’a pas achevé le développement en Algérie et il y a un rattrapage à faire et des besoins à satisfaire mais de grands pas ont déjà été franchis", a-t-il indiqué ajoutant qu’il faut améliorer davantage la gestion du service public de l'eau afin de parvenir à des standards internationaux.

Le ministre a indiqué que les efforts déployés lors des plans quinquennaux précédents seront poursuivis lors de la période 2015-2019. "Le programme 2015-2019 continuera à être axé sur l’extension et la réalisation du réseau afin d’atteindre les endroits reculés, et ce à côté de la mobilisation de la ressource et de et l’assainissement", a-t-il ajouté.

M. Necib explique que pour le secteur agricole, le plan d’action du gouvernement a inscrit comme  objectif de doubler les surfaces irriguées "ce qui implique de nombreux moyens pour atteindre l’objectif de sécurité alimentaire et de réduction des importations et celui de s’éloigner progressivement de la dépendance aux hydrocarbures".Pour l’irrigation des domaines agricoles, le ministre a fait état de nombreux projet qui permettent de parvenir à 360.000 hectares irrigués à la fin de l’année.

En plus de l’approvisionnement en eau potable, le ministre a aussi indiqué que 156 stations d’assainissement d’eau sont réalisées et que la plupart d’entre elles sont gérées par l’Office national d’assainissement (ONA) et qui sont certifiées aux normes ISO.

Le ministre a par ailleurs indiqué que 700.000 compteurs d’eau sont acquis pour mettre fin au forfait qui a atteint des taux importants à hauteur de 17% des abonnés même si l’Algérienne des eaux (ADE) ne peut pas les installer seule ce qui conduit à des contrats avec des entreprises de jeunes formés préalablement dans les centres de l’ADE.

M. Necib a rassuré aussi sur la disponibilité de la ressource en Algérie qui dispose de 72 nappes aquifères au Nord avec des  réservoirs de 2,5 milliards m3. Au Sahara, l'immense nappe de l’albien renferme quelque 40.000 milliards de m3. "Donc, l’eau est disponible au Sud mais sa qualité n’est pas assurée à cause de la salinité et d’autres minéraux et sa température atteignant 65 degrés", selon le ministre.

M. Necib a noté que durant cet été, il y a eu les effets de la sécheresse dans certaines wilayas dans les Hauts-Plateaux comme Tébessa, Oum El- Bouaghi, Djelfa et M’sila et le sud de Guelma.


Barrage à la sécheresse : Une experience de leader, une stratégie audacieuse 

L’eau. Enjeu de guerre   entre Etats. Au Proche-Orient plus particulièrement. Enjeu de paix également. Enjeu de conflits internes. Entre villages au sein d’un même Etat. L’eau étanche la soif, alimente la terre, indispensable pour le développement. Pour en cerner les implications, le ministre des ressources en eau, M. Hocine Necib, a répondu à l’invitation que lui a faite le quotidien  DK News d’animer une conférence débat en son forum.

Le ministre connaît bien son sujet. Sans hésitations, dans la transparence la plus parfaite, il a donné le fond de ses idées, de ses convictions, de son engagement à réussir la mise en œuvre du programme du président dans les attributions de son département.Répondant à une question formulée sur la crainte que les populations ne retournent à la période d’avant 2000 caractérisée par la chanson populaire « Djalma noudh taâmer », le ministre a tenu à rassurer les populations que jamais une telle situation ne se reproduira.

La volonté politique existe et le président ne lésine sur aucun effort pour que toutes les avancées soient irréversibles. Rappelez-vous, dit- il,  que durant la décennie tragique, les pouvoirs publics allaient être contraints d’importer des bateaux d’eau. A partir de l’année 2000, l’Algérie avait commencé progressivement à mettre en place des mesures qui devaient compenser cet énorme déficit. Une stratégie globale avait été établie portant sur la construction de barrages, des stations d’épurement des eaux usées et des usines de dessalement d’eau de mer. N’est ce pas qu’aujourd’hui ne ressemble nullement à  hier ? Aujourd’hui, l’Algérie dispose d’une grande expérience en matière de dessalement de l’eau de mer.   

Le ministre devait préciser que l’eau dans le monde est en abondance mais elle recouvre 97% du globe à travers la mer qui est une eau salée. C’est une stratégie audacieuse que met en place l’Algérie, souffrant de ce que durant la décennie 90, elle a été dans une situation de fort désinvestissement. La sécheresse a provoqué le stress hydrique. L’eau, quelqu’en soit le volume, ne suffisait pas. Depuis 2000, les efforts avaient porté sur l’élaboration,  la prise de décisions portant sur la mobilisation des stocks d’eau de pluie. Il fallait construire 40 barrages et des stations d’épuration pour irriguer l’agriculture. 40 milliards de $. L’expérience algérienne était citée en exemple par le président du Fonds mondial de l’eau. 

A la fin 90, 45 stations n’étaient pas utilisées dans les communes. Il fallait assainir l’environnement avec 165 stations d’épuration des eaux usées mises en place depuis. En réponse à une question sur le nombre de populations qui n’accèdent pas à l’eau potable, le ministre précise que 75% des Algériens ont l’eau quotidienne, dont 45% ont l’eau 24/24, 16% l’ont 1jour/2, 9% l’ont 1jour/plus. L’avenir est à venir, avec un accès sans rupture. Le ministre tient à préciser que le développement avance et qu’il y a encore à faire pour y parvenir, ce qui est justement en cours. Il faut retenir que l’eau est à un bon prix pour le citoyen qui paie 6dinars trente centimes le m3 avec un prix qui augmente pour les grands consommateurs et les industries.

Dans les communes, il y a un manque de cadres. Concernant  la formation par l’expérience  et le transfert de savoir-faire, il est convenu que dans cette deuxième phase de gestion par la coopération, après la première phase qui avait été caractérisée par un contrat de gestion déléguée, un Algérien à côté de chaque Français, on passe maintenant à un autre contrat d’assistance technique où un Français assiste un Algérien.

Concernant les emplois créés, 1500  ont été recrutés dans le secteur, et 5000 dans la société économique et organisation sous tutelle. Par contre, le ministre a innové dans les emplois jeunes qui ont bénéficié de crédits Ansej et obtenu  des crédits, par un accompagnement de ces jeunes et par leur mise en formation (en stage) dans les structures des entreprises liées à l’eau. Ces jeunes obtiennent des marchés au gré à gré puis bénéficient d’un accompagnement.

Concernant le gaz de schiste, le ministre répondit sans aucune hésitation. Il ne faudrait pas comparer les pays car les cas sont propres à chaque pays. En France par exemple, le gaz de schiste en grande partie se trouve à Paris. Il est difficile de voir un chantier s’étendant de 3km de rayon en plein Paris. D’autre part, la France a investi dans le nucléaire pour la production d’énergie. 

Pour ce qui nous concerne le président de la République, selon le ministre, a donné des directives claires sur la protection de l’environnement. Rappelons, dit il, que pour l’Algérie, les champs se trouvent dans le Sud, que l’exploitation n’aura lieu que dans le long terme, que d’ici là, il faudrait espérer que la technologie d’extraction  évolue, et de toute façon, l’eau utilisée est récupérée et assainie.    

Par Saïd Abjaoui


«Une dynamique de professionnalisation pour une dynamique de développement»

M. Necib est ministre des Ressources en eau et sa mission est de garantir pour le présent et le futur la qualité et la quantité d’eau suffisantes pour l’usage domestique, l’agriculture et l’industrie. 

Dans un pays qui a des programmes pour satisfaire les demandes induites par l’urbanisation, la création d’activités dans toutes les branches économiques, l’objectif d’autosuffisance alimentaire, le ministère des Ressources en eau apparaît comme un département essentiel dans la satisfaction des besoins, la mise en œuvre de synergies avec les autres ministères et les institutions étatiques, autant qu’avec les bénéficiaires de cette ressource épuisable qu’est l’eau.

4000 milliards de dinars !

Avec sobriété et une volonté pédagogique de rendre palpables aux citoyens l’utilisation des 40 milliards de dollars investis depuis 2002 dans la bataille de l’eau «  afin que plus jamais le spectre de la sécheresse et de la pénurie ne hante l’esprit des citoyens, des opérateurs économiques, ne rende illusoire les volontés d’autosuffisance alimentaire », le ministre a appelé à une prise de conscience de cet effort d’investissement en 10 ans.

«Aujourd’hui, la réalisation du programme du président de la République, initiateur de cette stratégie est reconnue mondialement comme un exemple et donc un modèle par les institutions internationales», soutient sans forfanterie, M. Necib.

L’investissement a repris, en Algérie, dès lors que les prix des hydrocarbures ont évolué pendant une longue période sans variations spectaculaires à la baisse. La volonté politique a autorisé le reste, c’est-à-dire les mesures de progrès et de développement, «  un développement qui est encore en cours et se déclinera encore pendant plusieurs années » de façon harmonieuse u profit des citoyens, des industries, de l’agriculture, de l’environnement

Eau pure et soutien des prix

Le ministre n’aura de cesse pour convaincre son auditoire que ce qui a été fait « est très important en supportant des contraintes énormes : la construction de 40 barrages pour retenir les eaux de pluies et des cours d’eaux a coûté plusieurs centaines de milliards depuis 2002 ».Le relief très accidenté du nord du pays met pour l’adduction d’eau potable coulant des robinets dans chaque foyer nécessite la construction de centrales électriques pour la distribuer. A titre d’exemple les perturbations connues à Alger à la suite des coupures d’électricité sont explicables par le fait qu’une panne de 5 minutes se répercute sur la distribution d’eau en termes d’heures, sachant que la ville est approvisionnée par paliers. 

La solution serait de construire des réservoirs qui suppléeraient les pannes d’électricité.  La wilaya d’Alger a été saisie à cet effet…A Oran, l’ADE dispose de très grands réservoirs qui permettent une alimentation de trois jours en cas de panne ont déclaré des responsables à la presse.
Le ministre n’a pas manqué de répondre à la question de la tarification : «  Il faut savoir que toute la chaîne de production et de distribution de l’eau est d’un coût de revient très élevé : l’ADE facture le mètre cube à 6,30 dinar pour le consommateur domestique alors que le coût réel est de plus de 45 DA ! »

Les consommateurs le sauraient-ils qu’ils feraient plus attention à ne pas gaspiller l’eau et à payer en temps voulu les redevances.L’ADE a des créances à recouvrer qui s’élèvent à 35 milliards de dinars : les débiteurs sont les ménages mais aussi les opérateurs économiques et les administrations publiques.

Mettre fin au stress des pénuries et sécuriser

En plus des 40 barrages, 9 stations de dessalement dont la majorité est implantée à l’ouest du pays : 7 stations de alimentent les wilayas de Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Aïn Temouchent, Oran et Mostaganem. 
Oran sera  alimentée à cette ville à 100% en eau dessalée : «  A Chlef, outre la station de dessalement de Ténès, de 200.000 m3 par jour, un mégaprojet est en cours de réalisation pour alimenter les deux villes en eau dessalée et suspendre l’alimentation à partir du barrage. »L’ADE travaille avec Sonelgaz pour autonomiser l’alimentation en énergie électrique des stations de pompage. 

A  propos de l’implication des autorités locales, le ministre met en relief le fait que les moyens insuffisants et surtout le manque de cadres retardent la professionnalisation de leurs services.

Professionnalisation

Cette notion est revenue à plusieurs reprises dans les propos du ministre. Elle passe par la formation des cadres techniques et de gestion car «  le circuit de l’eau est une véritable industrie. Elle demande une ressource humaine de très haut niveau à chaque maillon de la chaîne de récupération des eaux dans les barrages, à son traitement, à son adduction, sa distribution, à sa gestion. »

La professionnalisation produit de la valeur ajoutée. En ce sens qu’elle réduit les coûts à tous les niveaux. Le ministre en réponse à une question sur la création d’emplois et le soutien aux dispositifs de création d’activités pour les jeunes et es chômeurs a déclaré : «L’administration du secteur a créé 150 emplois et l’ADE a intégré 5000 nouveaux agents. Ce dont nous sommes fiers, c’est la signature de la convention entre le ministère des Ressources en eau et celui du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. 

Ceci afin de permettre localement aux artisans admis aux dispositifs aidés ayant opté pour ce créneau de participer à l’installation des 700 000 compteurs d’eau sur tous le territoire national, de bénéficier d’une formation spéciale dans les centres de l’ADE et de grossir les rangs de la sous-traitance nationale. » 

La garantie étant que le jeune engagé avec l’ADE est en passe de devenir un professionnel fiable, compétent. «Pour nous, cela représente un gain de productivité donc de création de valeur ajoutée»  dira le ministre.La professionnalisation est encore plus exigée pour l’épuration des eaux usées. C’est aussi, une des orientations création de valeur ajoutée, puisque l’eau récupérée est rééutilisée. 

Demandes

M. Necib a développé des points relatifs à la satisfaction de la demande par tous les moyens : « Des forages sont entrepris pour alimenter certaines régions touchées par un début de sécheresse comme à l’est du pays » cette année : 3 forages d’une capacité de 20 litres par seconde ont été réalisés du côté de Chréa, dans la wilaya de Tébessa. Le ministère a décidé de transférer l’eau du barrage d’Aïn Dalia vers Souk Ahras (30.000 m3 par jour), Oum El Bouaghi (20.000 m3), Ouenza et ElAouinet (18.000 m3 jour). 

Le citernage par camions permet de répondre à la demande, à la satisfaction des attentes : « Chaque camion-citerne produit par la SNVI est prioritairement  attribué à l’ADE », assure M. Necib.
A ce jour, 85 camions citernes ont commencé la distribution dans toutes les wilayas qui en ont exprimé le besoin. 

Au Sud, 10 stations de déminéralisation sont en cours de réalisation dans la wilaya de Ouargla. Celle de Touggourt a été mise en service à 50% en attendant l’achèvement des travaux. Les 9 autres stations de  Ouargla seront mises en service en septembre. A Illizi, l’étude du projet de fédéralisation a été achevée mais le lancement des travaux a enregistré des retards en raison de la modification de l’étude et du rajout de nouveaux équipements. A Tindouf, les travaux sont en cours pour que la station soit prête l’été prochain.

Réseau

Les études de rénovation du réseau ont été lancées pour 20 wilayas. Les travaux sont en cours dans 11 villes, dont Tamanrasset, El Oued, Batna et Sétif, alors qu’ils sont achevés à Oran, Constantine et Mascara. Un avis d’appel d’offres sera lancé prochainement pour réhabiliter le réseau d’assainissement de Chlef.

Hocine Necib a donné tous les éléments pour une évaluation objective de l’œuvre de son département ministériel, et «  nous travaillons avec tous les départements ministériels, les institutions pour améliorer le quotidien des algériens. » Autre fleuron de l’action du ministère, la mise en valeur d’un «  Grand périmètre irrigué de 360 000 hectares. »

Par O. Larbi 

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