Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a indiqué dimanche que l'exercice footballistique 2014-2015 devrait permettre la mise en place du «vrai professionnalisme», à l'occasion de la cinquième année de son instauration.
«Cette année devrait nous permettre de mettre en place le vrai professionnalisme, notamment sur le plan organisationnel, où beaucoup reste à faire», a affirmé le premier responsable de l'instance dirigeante de la compétition lors du forum du quotidien DK News.
Le championnat professionnel dans ces deux ligues 1 et 2, a démarré respectivement les 15 et 16 août dernier. Mahfoud Kerbadj a appelé les clubs à respecter le cahier de charges régissant le professionnalisme, «sous peine d'être interdits de compétition à partir de la saison prochaine».
«Sur ce point, nous devons être intransigeants et respecter la réglementation telle qu'elle est.
Les clubs qui ne respecteront pas le cahier de charges, ne seront pas admis en championnat professionnel. Nous ne devons plus fermer les yeux, car il est temps d'agir», a-t-il ajouté.
Pour le président de la LFP, les clubs qui ne sont pas en mesure de garder leur statut de professionnel, pourront revenir à celui d'amateur «sans aucun problème».
«Le club qui n'est pas capable de se soumettre au cahier de charges, pourra reprendre son statut d'amateur, je cite le cas des équipes de Relizane, Tadjenant et Hadjout. En revenant à l'ancien statut, ils bénéficieront des subventions de l'Etat, mais en perdront d'autres bien évidemment en quittant le mode professionnel», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, évoquant le volet formation, le président de la LFP a «regretté» le comportement de certaines formations dans ce registre.«Aucun club, à l'exception de l'ES Sétif, ne possède encore son centre de formation. Le ministre des Sports avait indiqué récemment que l'Etat s'attellera avant la fin de cette année à construire ces centres».
Concernant l'intégration d'au moins sept joueurs formés au club dans l'effectif senior, Kerbadj a salué le respect de cette loi par certains clubs, tout en regrettant le non-respect de cette disposition par d'autres.«Pour encourager la formation au sein des clubs, la LFP a ordonné d'intégrer en moins sept joueurs du cru. Il y a eu des équipes qui ont respecté cette réglementation et qui sont à encourager, alors que d'autres ne l'ont pas appliquée, chose qui va pousser la Ligue à les sanctionner financièrement», a-t-il conclu.
Vers une domiciliation des derbies à Blida ?
Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a évoqué dimanche l'éventuelle possibilité de domicilier les derbies algérois de la Ligue 1 au stade de Mustapha-Tchaker de Blida.
«Avant le début de cet exercice, la LFP avait indiqué que les derbies se joueront sur les terrains des équipes hôtes. Or, il y a une possibilité de domicilier ces matchs au stade de Blida, qui offre toutes les commodités, à condition que cela se fasse à partir de la prochaine journée de championnat», a indiqué le premier responsable de l'instance dirigeante de la compétition lors du forum du quotidien DK News.
Lors de la 3e journée de la Ligue, programmée le week-end prochain, deux derbies seront au menu : NA Hussein Dey-MC Alger et USM Alger - CR Belouizdad.«Ce serait pénalisant pour certains clubs d'appliquer cette décision en cours de saison, alors l'idéal est de domicilier les derbies dès leur début, soit à partir de cette journée, sinon la décision initiale sera maintenue», a-t-il ajouté.Lors de la saison dernière, les derbies algérois avaient été disputés sur le terrain de l'équipe hôte.
Les compétitions ne seront pas relancées cette année
Mahfoud Kerbadj, a affirmé dimanche que les compétitions de l'Union nord africaine de football (UNAF), réservées aux clubs champions et vainqueurs de coupes des associations membres, ne seront pas relancées cette année.
«Contrairement à ce qui a été dit, les deux compétitions de l'Unaf ne sera pas relancées cette année, faute de sponsor», a indiqué le premier responsable de l'instance dirigeante de la compétition lors du forum du quotidien DK News.Les coupes de l'UNAF des clubs champions et des clubs détenteurs de coupes ont été gelées depuis deux saisons.
«Lors de la dernière réunion du bureau exécutif de l'Unaf, la partie tunisienne a exprimé son souhait de relancer les compétitions, mais faute de sponsor, c'est impossible», a expliqué Kerbadj.
Mahfoud Kerbadj a ajouté que ce cas de figure s'applique «également à la Coupe arabe, dont la relance est tributaire de la venue d'un sponsor».
L'Unaf a vu l'arrivée à sa tête du Tunisien Wadii Jerii, désigné président de cette instance, au terme de la réunion du comité exécutif tenue mardi à Tunis Jerii succède au Marocain Fahri et assumera sa nouvelle responsabilité jusqu'à la tenue de la prochaine assemblée générale élective de l'Unaf.
«Beaucoup reste à faire»
Le président Mahfoudh Kerbadj a été responsable de club de football, juriste de formation, il sait le poids de chaque mot dans un règlement, une loi, un dispositif.
En introduction à sa prestation au Forum de DK News, il a, d’abord demandé un moment de recueillement à la mémoire d’Albert Ebossé «le talent camerounais» qui a perdu la vie à la fin d’un match de football sur le terrain de la JSK, tué par un jet de pierre.
Le président est réellement touché par la disparition de cet élément et ce ne sont pas « les compensations financières » qui effaceront les dégâts à tous les niveaux de la pratique sportive de la violence.
Face aux Chaînes de TV et les journalistes de la presse écrite très nombreux, il s’est prêté sereinement au débat. Il a par ailleurs salué le résultat de l’EN à Addis Abeba qui «la rapproche de la qualification à la coupe d’Afrique qui aura lieu au Maroc en 2015».
Obligations des clubs professionnels
Assumant totalement ses responsabilités, le président Kerbadj note toutefois que «le cahier des charges qui a connu l’exécution de certains points mais beaucoup reste à faire». Rappelons que l’article 2 de l’arrêté signe le 1er juillet 2010 par le ministre de la Jeunesse et des sports stipule :
«La souscription au cahier des charges prévu à l’article 1er ci-dessus constitue un préalable à la participation des clubs professionnels aux systèmes des manifestations et compétitions sportives professionnelles organisées par la ligue sportive nationale professionnelle sous l’égide de la Fédération sportive nationale concernée, conformément aux règlements fixés par ladite fédération. Les relations entre la fédération sportive nationale et la Ligue Nationale sportive professionnelle sont fixées par voie conventionnelle. »
Le cahier des charges traite en 5 chapitres des obligations générales, dont » le statut-type des sociétés sportives professionnelles »«Les conditions et obligations en matière d’encadrement sportif et technique, de joueurs et dirigeants ».
Sont l’objet du chapitre 2, dont l’exigence de produire des titres et des diplômes pour l’entraîneur, l’homologation des contrats, le personnel médical et paramédical, la souscription d’assurances pour l’encadrement sportif, technique et médical, de disposer de psychologues le cas échéant et d’assurer la formation continue.
Le club professionnel est-il une entreprise ?
«Si l’on faisait application du code de commerce, aucun société n’aurait le droit d’exister !» cette affirmation du Président est lourde de sens…Le chapitre 3 développe les «conditions et obligations en matière d’installations sportives et de formation».
Sur ce point, le président Kerbadj rappelle que les installations sportives appartiennent aux APC et aux Opow «leur homologation par la LFP ne concerne que l’aspect sportif» précisera-t-il. Les clubs, ni la ligue ne sont responsables des malfaçons ou du comportement des supporters dans les tribunes.
Au chapitre 4 qui aborde les conditions et obligations en matière financière et comptable le Président signale que les clubs reçoivent de l’APC qui est responsable de la billetterie une somme d’argent qui n’est justifié par aucun document comptable, souches de billets vendus, etc.
Dans ce même chapitre figure au titre des conditions et obligations «le plan détaillé de financement du programme pluriannuel ainsi que le budget annuel ; le président a eu bien de la peine à clarifier la question de l’origine des ressources financières des clubs professionnels : «Nous avons quelques bilans et vous avez pu constater sur le site de la LFP que nous rappelons aux clubs l’obligation de produire ces bilans».
2015 verra «le professionnalisme exister réellement»
Le non-dit de ce forum est que le club professionnel qui doit souscrire des «contrats d’assurance obligatoires aux installations recevant du public» et «disposer d’une installation de vidéosurveillance selon des modalités à établir avec la Fédération sportive nationale concernée» dépend des décisions des autorités locales et de celles qui ont le pouvoir d’émettre des textes d’applications des règlements et autres arrêtés.
Reprise du championnat
«Le championnat reprend pour tous les clubs et sur tous les stades sauf celui de Tizi-Ouzou, jusqu’à la fin de l’enquête sur l’incident qui a coûté la vie à notre Albert Ebossé. Nous espérons, bien sûr, que de tels faits ne se reproduiront plus jamais en Algérie» lance le Président.
Il prend à témoins les journalistes présents pour décrire la sortie des joueurs algériens après leur victoire sur l’équipe nationale d’Ethiopie : «Ils ont été applaudis. Avez-vous vu le match Congo- Cameroun ? Les spectateurs étaient près du terrain et aucun incident n’est venu perturber le déroulement du match…»
Par O. Larbi
Une reprise du championnat pas comme les autres
La rentrée footballistique cette année ne ressemble à aucune autre. Elle a été parasitée par un acte de violence qui a abouti à la mort d’un joueur. Un acte de violence qu’il faudrait analyser par rapport à la pratique de la violence dans la société. El Hadj Mahfoudh Kerbadj, qui était hier l’invité du forum de DK News, a demandé de se recueillir à la mémoire du joueur de la JSK, Ebossé, touché par un projectile lancé à partir des gradins du stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou.
C’est un acte gratuit. La violence dans les stades s’est généralisée en Algérie. Selon le président de la LFP, c’est le Président de la République qui a ordonné le report du championnat. M. Kerbadj s’élève contre ceux qui affirment que des décisions de sanction sont prises contre la JSK à partir de l’étranger alors qu’en réalité il n’y a absolument aucune information de ce genre qui soit arrivée aux institutions algériennes.
Aucun journal étranger n’a écrit que des sanctions devraient être prises contre le club JSK. Le président de la CAF (Confédération africaine de football), lui-même a envoyé ses condoléances à la famille du défunt, à l’équipe de la JSK et aux dirigeants du football algérien.
Par contre, deux décisions sont prises au niveau national, à savoir la fermeture du stade de Tizi-Ouzou jusqu’à nouvel ordre et obligation de faire jouer les matches de la JSK à huis clos. Les milieux de la spéculation veulent impliquer la ligue. En quoi la ligue peut-elle être responsable ? On parle de l’homologation des stades, alors qu’un décret impute le contrôle des infrastructures aux commissions de wilaya et également à une commission centrale.
A l’ordre du jour de la conférence débat, «reprise du championnat et violence dans les stades ».
El Hadj Kerbadj ne manque pas de faire la comparaison entre le fair-play du public éthiopien dont l’équipe nationale a été pourtant battue par l’équipe nationale algérienne et celui constaté dans un match joué à Sétif où un joueur a failli provoquer une grande bagarre et qui mérite d’être suspendu à vie.
Le président Kerbadj a été interrogé sur l’identité de ceux qui sont chargés du contrôle de l’application du cahier des charges. La billetterie par exemple. La ligue ne contrôle pas du tout son usage qui normalement est de la responsabilité de la commune. La ligue reçoit environ 200 000 dinars et cela s’arrête là. Pas de remise de documents.
Concernant les sources de financement, le président dit que s’il faut appliquer le code de commerce, nombre d’entreprises vont déposer le bilan. Questionné sur le montant du capital décès, le président dément que celui-ci soit fixé à 200 000 dinars. Pour une assurance du joueur à 15 000 dinars, le capital décès est fixé à un million de dinars.
Il tient à répondre à une autre question en informant que la ligue n’a pas de pouvoir pour sanctionner les APC.Il revient sur le comportement des supporters pour affirmer que l’usage des fumigènes est interdit au stade et que ce sont ces habitudes illégales qui ramènent des sanctions contre l’Algérie.
Par Said Abjaoui
