Une action immédiate est nécessaire pour prévenir "une mortalité généralisée" et un effondrement total des moyens de subsistance et éviter une crise alimentaire catastrophique au Soudan", a prévenu vendredi une autorité mondiale en matière de sécurité alimentaire soutenue par les Nations Unies.
La Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) devait publier une mise à jour de son analyse de décembre, selon laquelle près de "5 millions de personnes étaient au bord d'une famine catastrophique. Mais cela n’a pas été possible à cause de la guerre".
Au lieu de cela, l'IPC a déclaré avoir examiné les dernières preuves disponibles et publié l'alerte vendredi "pour exprimer sa préoccupation majeure" face à la détérioration de la situation et pour inciter à une action immédiate "pour prévenir la famine". "Sans une cessation immédiate des hostilités et un déploiement important d'aide humanitaire, la population des Etats de Khartoum et de Gezira, du Grand Darfour et du Grand Kordofan, risque d'atteindre les pires niveaux d'insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition au cours de la prochaine période de soudure qui commence. d'avril à mai 2024", a indiqué vendredi l'IPC. L'IPC estime que près de 5 millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë, dont 3,6 millions d'enfants de moins de cinq ans et 1,2 million de femmes enceintes ou allaitantes.
Selon la même source, "la production céréalière était inférieure de 46 % à celle de l'année précédente en raison des combats dans les zones de production de cultures primaires au plus fort de la saison des récoltes, les prix des denrées alimentaires sur les marchés étant 73 % plus élevés qu'à la même période de l'année dernière". Selon l'ONU, près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d'aide et que quelque 8 millions ont fui leurs foyers depuis le début du conflit toujours en cours entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapides (FSR).