Palestine Agressions contre Ghaza : l’accès aux soins de santé «totalement inadéquat» (OMS)

Publié par DK NEWS le 12-04-2024, 15h45 | 7

L’accès aux soins de santé à Ghaza est désormais  «totalement inadéquat», a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS)  à l’issue d’une mission conjointe d’évaluation à l’hôpital Al-Shifa, devenu  une «coquille vide avec des tombes humaines après le dernier siège»  sioniste.   

La mission multi-agence, menée par l’OMS le 5 avril, en collaboration avec  le directeur intérimaire de l’hôpital Al-Shifa, a examiné l’étendue des  destructions suite à des agressions des forces d’occupation contre  l’enclave palestinienne.

Comme la plus grande partie du nord de Ghaza, l’hôpital Al-Shifa «n’est  plus qu’une coquille vide après le dernier siège», a déclaré l’OMS, et il  ne reste plus aucun patient dans l’établissement où la plupart des  bâtiments sont gravement endommagés ou détruits et la majorité des  équipements inutilisables ou réduits en cendres.

«Dans la même zone, de nombreux cadavres étaient partiellement enterrés  avec leurs membres visibles. Au cours de la visite, le personnel de l’OMS a  vu au moins cinq corps partiellement recouverts sur le sol, exposés à la  chaleur», avec «une odeur âcre de corps en décomposition qui envahissait  l’enceinte de l’hôpital», a ajouté l’OMS, rappelant que «la sauvegarde de  la dignité, même dans la mort, est un acte d’humanité indispensable».

Selon le directeur intérimaire de l’hôpital, les patients ont été détenus  dans des conditions épouvantables pendant le siège sioniste. Au moins 20  d’entre eux sont tombés en martyrs, en raison du manque d’accès aux soins  et des déplacements limités autorisés pour le personnel de santé.

Alors que l’OMS a célébré dimanche la Journée mondiale de la santé sur le  thème «Ma santé, mon droit», ce droit fondamental est totalement hors de  portée pour les Palestiniens à Ghaza, a déclaré l’agence, rappelant que les  hôpitaux «ne doivent pas être militarisés, utilisés à mauvais escient ou  attaqués».

Entre la mi-octobre et la fin mars, plus de la moitié des missions de  l’OMS ont été refusées, retardées, entravées ou reportées. «Alors que les  besoins en matière de santé augmentent, l’absence d’un système de  déconfliction fonctionnel constitue un obstacle majeur à l’acheminement de  l’aide humanitaire à l’échelle nécessaire», a déclaré l’agence sanitaire  des Nations unies.

La destruction de l’hôpital Al-Shifa et du complexe médical Nasser dans la  ville de Khan Younis, «a brisé la colonne vertébrale d’un système de santé  déjà mal en point».

Sur les 36 hôpitaux qui desservaient plus de deux millions de  Palestiniens de Ghaza, seuls 10 restent à peu près fonctionnels, et les  types de services qu’ils peuvent fournir sont très limités, a encore  signalé l’OMS, redoutant à l’occasion, toute incursion militaire sioniste à  Rafah, où près de 1,5 million de personnes sont réfugiées, et qui «ne  pourrait qu’entraîner une perte supplémentaire de soins de santé et aurait  des conséquences sanitaires inimaginables».

La mission de vendredi a subi des retards importants au point de contrôle  militaire sionistes menant vers Al-Shifa. Le même jour, une autre mission à  destination des hôpitaux Al-Awda et Kamal Adwan, pour déployer des aides en  équipes médicales, du carburant, et l’orientation des patients en situation  critique, a subi des retards inutiles, y compris la détention d’un  chauffeur de camion de ravitaillement qui faisait partie du convoi.