Hormones : qu'est-ce qui change à la ménopause ?

Publié par DK NEWS le 20-04-2024, 16h34 | 2

Que nous le redoutions ou non, nous devons passer un jour le cap de la ménopause. Ce grand chamboulement hormonal a des effets sur tout le corps. On vous dit lesquels.  

Elles sont plus de cinquante à circuler dans notre corps : insuline, adrénaline, ACTH, ocytocine, cortisone, DHEA, vasopressine… Ces hormones remplissent de multiples fonctions indispensables à notre organisme. "Les hormones, c'est la vie", résume le Dr Christian Jamin, gynécologue et endocrinologue. Mais chez la femme, deux d'entre elles cessent d'être secrétées au moment de la ménopause, les œstrogènes et la progestérone.

 

Ce qui se passe quand les hormones viennent à manquer

Ces hormones, si elles agissent prioritairement sur les comportements sexuels et les organes dédiés à la reproduction, ont en réalité bien d'autres actions. Ainsi les œstrogènes augmentent la masse musculaire, protègent nos artères, interagissent avec le métabolisme des lipides sanguins, stimulent la fabrication osseuse, favorisent le renouvellement des cellules de la peau et de nos muqueuses, interfèrent avec nos différents microbiotes (intestinal, vésical, vaginal… ) et, bien sûr, avec notre humeur !

Quand elles viennent à manquer ou simplement à être sécrétées de façon erratique comme c'est le cas dans les années qui précèdent la ménopause (la périménopause, appelée aussi préménopause), de nombreux organes sensibles se mettent à dysfonctionner, entraînant des "troubles climatériques" : bouffées de chaleur, suées nocturnes, irritabilité, insomnies, palpitations, troubles de la concentration… À plus long terme, cette carence impacte la santé des os et du cœur.

 

Un virage à négocier

Longtemps présenté comme la "solution miracle" qui protégeait les femmes, le traitement hormonal de la ménopause (THM) a été remis en cause par une grande étude en 2002, puis réhabilité, et de nouveau remis en cause. Au point que les femmes en perdent leur latin : faut-il ou non se faire traiter ? Que faire pour minimiser l'impact de la ménopause ? Les experts se veulent rassurants :"La ménopause est un virage compliqué dans la vie, mais un virage qui peut très bien se négocier si on l'a anticipé et préparé", explique le Dr Jamin.

 

1/9 - Qu'est-ce-qui se passe quand on n'a plus d'oestrogènes ?

Quand la sécrétion d'oestrogènes s'arrête, tous ces organes souffrent ! C'est le cas des os, des artères, des muscles, de la vessie et du vagin, mais aussi des cartilages, de la peau, du cerveau… et même du côlon ou du pancréas.

 

2/9 - Des effets sur les seins

Les seins sont très sensibles aux hormones sexuelles. La majorité des femmes le savent, qui ressentent des tensions, voire des douleurs lors de certaines phases du cycle. Après la ménopause, la chute des œstrogènes entraîne une diminution de la densité mammaire.

 

3/9 - Des effets sur les vaisseaux sanguins

Les œstrogènes permettent à nos artères de rester souples. En outre, grâce à eux, l'endothélium (tunique interne de l'artère) joue son rôle de barrière entre les artères et le sang, évitant la formation de caillots. Après l'arrêt des règles, les vaisseaux tendent à devenir plus rigides et un syndrome métabolique et vasculaire de la ménopause s'installe : obésité abdominale, augmentation du cholestérol LDL (le "mauvais cholestérol"), insulinorésistance, hypertension, plaques d'athérome…

 

4/9 - Des effets sur les os

La chute des œstrogènes, qu'elle soit naturelle à la ménopause ou due à une intervention médicale ou chirurgicale, provoque une perte rapide de la masse osseuse et une fragilisation du squelette.

 

5/9 - Des effets sur la silhouette

Privés d'œstrogènes, les muscles tendent à fondre tandis que la graisse viscérale se développe. Attention : cette graisse viscérale est très pro-inflammatoire et délétère pour les artères.

 

6/9 - Des effets sur le cerveau

Le comportement sexuel, mais également l'humeur et la cognition sont sous l'influence des œstrogènes. Ces derniers accroissent notamment dans le cerveau certains récepteurs de la sérotonine. Des études suggèrent que la supplémentation en œstrogènes retarderait la dégénérescence cérébrale. Elles auraient aussi un effet bénéfique indirect en favorisant la vascularisation cérébrale.

 

7/9 - Des effets sur les articulations

Le développement des anti-aromatases, médicaments prescrits pour soigner certains cancers du sein, a mis en évidence un des effets de la carence en œstrogènes : les douleurs articulaires. Les chondrocytes (cellules de nos cartilages) comportent des récepteurs aux œstrogènes. Les œstrogènes jouent aussi un rôle dans la transmission du signal douloureux au cerveau.

 

8/9 - Des effets sur la sphère génito-urinaire

Vessie, vagin, vulve, cette zone est truffée de récepteurs aux œstrogènes. C'est donc l'une des régions du corps les plus sensibles à la carence hormonale de la ménopause.

 

9/9 - Et la progestérone ?

La progestérone joue un rôle important dans la fertilité de la femme, la survenue des cycles mensuels et le bon déroulement d'une grossesse. Hors l'utérus, elle a un impact sur les muscles lisses (qu'elle détend) et sur le cerveau (elle apaise et aide à dormir).