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Le professeur, Mohamed Oukal, chef de service oncologie à la clinique Beau-Fraisier, invité, hier, du Forum de DK News : La chimiothérapie et la thérapie ciblée en nette amélioration en dépit de la pénurie de certains médicaments

Publié par DK News le 22-09-2014, 19h53 | 2459
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La prise en charge par la chimiothérapie et la thérapie ciblée est «en nette amélioration», en dépit d'une pénurie occasionnelle de certains médicaments,a affirmé lundi à Alger le chef de service à la clinique de chimiothérapie de Beau Fraisier relevant de l'Etablissement hospitalier (CHU) de Beni Messous.

La prise en charge par la chimiothérapie et la thérapie ciblée est en cette amélioration en général, a indiqué le professeur Oukal lors du forum du quotidien DK News, faisant état d'une pénurie de certains médicaments de temps à autre.

Les personnes atteintes de cancer nécessitant une radiothérapie attendaient 5 mois avant d'obtenir un rendez-vous au Centre de cancérologie Pierre et Marie-Curie (Cpmc), tandis qu'aujourd'hui, elles l'obtiennent en 15 jours seulement, a-t-il précisé, rappelant la disponibilité de tous les traitements, des médicaments et du suivi psychologique pour soulager les patients atteints de cette maladie.

Concernant le plan national anti-cancer, le professeur Oukal a dit qu’«il est applicable» sur le terrain, après finalisation de ses grandes lignes à court, moyen et long termes, rappelant quelques recommandations dont l'accès du citoyen au traitement, le renforcement de la prévention et la prise en charge pluridisciplinaire.

S'agissant du taux d'atteinte du cancer en Algérie, le spécialiste a fait part de plus de 40 000 nouveaux cas/an principalement des cancers du sein, de l'utérus, des poumons, de la prostate, du colon, du rectum, du tube digestif et de la thyroïde.

Le nombre d'atteinte est appelé à augmenter, en raison de l'amélioration de l'espérance de vie, a-t-il affirmé, soulignant que les hommes âgés de 80 ans et plus sont plus exposés au cancer de la prostate, avec un taux de 90%.

Quant à la présidente de l'association «El-Amal» de prise en charge des cancéreux, Mme Hamida Kettab a déploré le refus par certains centres anti-cancer des patients originaires des wilayas internes, citant à titre d'exemple le Cpmc qui exige un certificat de résidence pour fixer la date de la radiothérapie.

La majorité des centres de radiothérapie «sont soit à l'arrêt en raison de panne, ou en cours de montage des appareils, ou inachevés ou incapables de prendre en charge tous les patients», les obligeant à parcourir de longues distances à la recherche d'un centre opérationnel.

Au Cpmc, les dates des rendez-vous pour la radiothérapie vont jusqu'en juillet 2015, a-t-elle ajouté, citant également le centre de Batna qui ne prend pas en charge le cancer du sein, celui de Constantine qui ne prend pas en charge les cancers du cerveau et de l'utérus, celui d'Ouargla,  à l'arrêt en raison de panne, celui de Blida qui est en cours d'équipement et celui de Sétif qui ne prend en charge qu'une soixantaine de patients par jour.

Elle a relevé une pénurie de certains médicaments destinés au traitement du cancer, notamment les anti-douleur «qui sont essentiels pour les cancéreux».


La prévention comme traitement

Le plan national du cancer (ou alors plan national de la lutte contre le cancer est devenu une réalité en tant qu’ensemble d’actions soutenu par le Président de la République qui l’a élevé au rang de priorité nationale.

C’est ce qu’a déclaré hier l’invité du forum de DK News, professeur Mohamed Oukal chef du service oncologie à la clinique de Beau-Fraisiers (CHU d’Alger). Le ministre de la Santé s’était engagé que la mise en œuvre doit commencer avant la fin de septembre de cette année et nous y voilà.

Le professeur reconnait que la presse nationale a beaucoup contribué à l’intérêt que représente la nécessité de l’élaboration d’un tel plan et surtout de sa mise en œuvre en consacrant souvent des Unes à des sujets liés au cancer. La presse a joué le rôle d’une triple interface avec les professeurs, les populations et les autorités. DK News a été en tête dans cette contribution en organisant plusieurs conférences-débats liées au thème du cancer.

Le plan national est une feuille de route pas seulement pour les personnels médicaux des services d’oncologie, mais pour tous les personnels dont la mission est liée à ce thème.Le plan national démarre de la prévention par le dépistage jusqu’à la fin de la maladie par guérison ou  alors par la prise en charge de la phase terminale en ayant recours à la politique de la douleur dans le cadre des  soins palliatifs.

En ce qui concerne le nombre de cas nouveaux de cancer en France par exemple, il est supérieur à ce qui est enregistré en Algérie, mais l’augmentation de l’espérance de vie en Algérie va accroître le nombre de malades. Exemple : le vieillissement de la population en Algérie va accroître le nombre de malades atteins du cancer de la prostate.L’espérance de vie  qui est un résultat du progrès dans le développement est un facteur de risque au-délà de l’âge de 80 ans.

Un confrère qui s’intéresse aux chiffres s’interroge sur la réduction des délais des rendrez-vous pour la radiothérapie. Le professeur répond qu’il est difficile de donner un chiffre précis mais que de toute façon il ne sera jamais observé les délais de même ordre de grandeur. Il y a de nouveaux centres de radiothérapie qui vont entrer en fonction cette année, c'est-à-dire qu’il y aura 17 de même genre.
Le « paquet » va être mis sur ce qui a manqué ces années à savoir la chimiothérapie et la radiothérapie.

N’oublions pas que le plan cancer est une feuille de route, un ensemble de recommandations qui sont autant d’instructions qui seront exécutées compte tenu que le volonté existe, que les ressources humaines existent et qu’également existent les ressources financières.

Il est évident, répète-t-il suite à une question, que la prévention est au moindre coût par rapport au traitement et qu’elle permet de guérir. Nous sommes donc au début de la mise en œuvre.

Par Said Abjaoui


Un registre du cancer au niveau de chaque wilaya

 

Le thème du Forum était «Plan Cancer», justifié par les annonces de M. Boudiaf, ministre de la Santé qui fixe au début du mois d’octobre le lancement réel des services et la mise en route des accélérateurs de radiothérapie «qui ont été importés».

Le professeur Oukal, chef de service d’oncologie à la clinique Beau-Fraisier a plus répondu aux interrogations de l’assistance qu’exposé un plan d’action : « Le Plan cancer a bénéficié de la volonté politique du Président de la République pour voir le jour.

Le grand travail qui a été fait est d’avoir répertorié les cancers les plus fréquents dans tous les services de médecine et de chirurgie, de radiothérapie et d’avoir réuni les avis pour des protocoles de traitement et de prise en charge efficace. C’est un travail colossal qui a été fait. Dans le même temps, des centres anticancéreux ont vu le jour, des accélérateurs de radiothérapie acquis, la pénurie de médicaments est résorbée.»

Mais tout ne va pas bien puisque «des malades continuent de rechercher des soins sur tout le territoire» ; ce nomadisme existe, reconnaît le professeur Oukal.Interrogé sur le fait que l’âge des cancéreux est plus bas en Algérie, le professeur Oukal a expliqué que ce phénomène est marginal : «Dans les pays avancés, le cancer touche les personnes âgées parce que leur nombre est très important dans la population.

Avec le vieillissement de nos populations à la suite de meilleures qualités de vie et de soins, le cancer sera plus prédominant dans les pays en voie de développement d’ici 2025. Cela est dû également aux maladies liées au tabagisme, à la pollution atmosphérique, à la malbouffe...». Le cancérologue n’a pas commenté la déclaration du professeur Zitouni, chargé du «Plan Cancer» qui aurait affirmé : «Le problème majeur ne réside pas dans le manque d’infrastructures, mais dans l’organisation, la gestion et la formation du personnel soignant.»

Et qu’« il est d’abord urgent d’élaborer une étude pandémique, qui touche toutes les catégories d’âge, le renforcement de la prévention et le dépistage précoce de la maladie qui réduit le taux de mortalité.»
A ce sujet, le professeur a rappelé l’existence d’un registre du cancer au niveau de chaque wilaya.

A propos des entraves bureaucratiques  à l’exercice de sa mission, le professeur Oukal dit qu’il n’en a pas rencontré. Elles étaient pourtant bien signalées par le professeur Zitouni, l’an dernier. Est-ce à dire que  ces entraves ont disparu depuis ? Il semble que non, puisque le ministre de la Santé veut que les moyens mis en place dans le cadre du plan Cancer soient opérationnels avant 2015.

Par O. Larbi


4 nouveaux centres de radiothérapie en 2015

Quatre (4) nouveaux centres anti-cancer seront opérationnel à partir de 2015 dans les wilayas de Sétif, Tizi-Ouzou, Tlemcen et Batna afin de pallier au problème de la prise en charge des cancéreux et réduire les délais d’attente actuellement supérieur à une année et demie, a annoncé le Pr Oukal.

 Ces centres (celui de Sétif et déjà ouvert alors que celui de Draâ Ben Kheda le sera début janvier 2015) viendront s’ajouter aux 15 structures déjà en place afin d’améliorer la prise en charge thérapeutique des patients et réduire les délais d’attente à moins d’un mois (15 jours) d’ici la fin de l’année prochaine.

Imposer une taxe aux industriels du tabac

Parmi les recommandations retenues dans le nouveau Plan Cancer qui sera bientôt transmis au Président de la République ainsi qu’aux autorités sanitaires, la mise en place d’une taxe sur le tabac qui sera utilisé pour améliorer la prise en charge des malades victimes du tabagisme. Il est également souligné dans ce plan l’importance de lutter contre la pollution industrielle et la prise en charge de l’environnement pour réduire l’incidence des cancers en Algérie.

Associer le traitement spécifique et palliatif

Le traitement du cancer comprend deux volets. Le traitement spécifique qui cible la maladie et les soins de support (dits palliatifs) pour la prise en charge de la douleur et des effets secondaires et indésirables de la chimio et radiothérapie.

«Par le passé, les soins palliatifs étaient administrés aux patients lorsqu’ils atteignaient le stade terminal. Or, aujourd’hui on s’est rendu compte que les deux thérapies doivent être associées au même titre que la prise en charge psychologique afin d’améliorer l’état de santé du malade», a souligné le Pr Oukal.                                                   

R.R.

 

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