Dialogue inter-libyen : Ban Ki-moon relève à Tripoli l'importance de l'initiative algérienne

Publié par DKnews le 11-10-2014, 20h23 | 25

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a relevé hier à Tripoli l'importance de l'initiative algérienne dans le règlement de la crise libyenneà travers un dialogue inter-libyen inclusif.

"Je suis même sûr que vous trouverez le même soutien (au dialogue) dans les initiatives de vos voisins, notamment celle proposée par l'Algérie", a déclaré le SG de l'ONU lors de son intervention devant des responsables libyens et des envoyés spéciaux de l'Italie, du Royaume-Uni,  de la France et de Malte.

Pour Ban, qui est arrivé hier après-midi à Tripoli, il n'y a pas d'alternative au dialogue, qui doit inclure sans exception toutes les parties libyennes, notant que le "chemin sera long et difficile".

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Bernardino Léon, avait souligné, mercredi dernier à Alger, que l'Algérie a une vision, une connaissance et une initiative qui sont "les meilleures pour une solution en Libye".

A l'issue d'une rencontre avec le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le chef de la MANUL s'est dit "convaincu" que l'Algérie a un rôle "très important" à jouer dans le règlement de la crise libyenne, "tellement complexe", exigeant une contribution de "tous les grands acteurs internationaux".

La visite de Ban, la première du genre en Libye, vise notamment à donner un "coup de pouce" au dialogue initié par l'ONU fin septembre. M. Ban doit "inciter les parties libyennes à aller de l'avant dans le dialogue politique pour rétablir la stabilité dans le pays", a indiqué son porte-parole sur son compte Twitter.

L'émissaire spécial de l'ONU Bernardino Leon était en effet parvenu le 29 septembre à réunir pour la première fois des représentants des différents camps au parlement libyen, une initiative qualifiée par l'ONU de "pas important" vers la paix.

Le Parlement, issu des élections du 25 juin, est reconnu par la communauté internationale mais contesté par une coalition de milices, "Fajr Libya", qui contrôle Tripoli et des groupes armés islamistes qui ont pris Benghazi (Est).

Des élus, dont certains soutiennent ces milices, boycottent les travaux du Parlement qui se voit contraint de siéger à Tobrouk, à 1.600 km à l'est de Tripoli, pour échapper à la pression des milices.

La Libye continue à vivre un conflit armé dans plusieurs de ses villes notamment à Tripoli (Ouest) et Benghazi (Est) entre des milices armées qui visent le pouvoir ainsi qu'une profonde crise politique entre le courant libéral et celui d'obédience islamique.

En visite vendredi à Tunis, Ban Ki-moon s'était déclaré "inquiet" de la situation sécuritaire en Libye.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de son entretien avec le président tunisien Mohamed Moncef Marzouki, le SG de l'ONU a souligné l"'inquiétude partagée à propos de la dégradation de la situation sécuritaire" en Libye, et a déclaré avoir discuté avec le président tunisien "des moyens à envisager pour améliorer cette situation".