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Deux éminents professeurs invités au Forum de DK News Tahar Rayane et Mohamed Benabadji invités hier du forum de dk News :1,5 million d’Algériens souffrent d’insuffisance rénale dont le quart est en attente d’une greffe

Publié par DK News le 15-10-2014, 19h53 | 357
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Environ 1,5 million d’Algériens souffrent d’insuffisance rénale dont le quart est en attente d’une greffe, a indiqué hier le chef de service néphrologie au CHU Nafissa-Hamoud, Pr Tahar Rayane"L’insuffisance rénale est une maladie chronique qui affecte de plus en plus d’algériens car pas moins de 1,5 million d’entre eux est victime de cette pathologie.

Le quart de ces patients est au stade terminal de l’affection et est donc en attente d’une greffe", a précisé le Pr Rayane, lors d’une conférence-débat, organisée au Forum du quotidien DK-News.

Le Pr Rayane, qui est aussi directeur de l’Institut national du rein, a fait également savoir que sur les 1,5 million de malades, 18.500 sont traités dans 300 centres de dialyse à travers le pays.

Il a en outre imputé l’augmentation du nombre de malades à la fréquence du diabète et de l’hypertension artérielle, rappelant que ces pathologies sont les premières causes de l’insuffisance rénale en Algérie.

Dans les stades graves de la pathologie rénale, le specialiste a noté que le malade pouvait se rétablir s’il bénéficie d’une greffe, déplorant à cet effet la réalisation d’uniquement 1000 greffes en Algérie depuis 1986.

Il a donc à ce titre incité les citoyens à faire don de leurs organes après leur mort car la loi algérienne et les préceptes religieux l’autorisent.Au sujet de l’Institut national du rein, l’intervenant a fait savoir qu’il est finalisé à 90 % et sera prochainement fonctionnel.

L’ouverture de l’institut du rein vise à assurer des soins de "haut niveau" aux patients et à prodiguer une formation continue aux médecins et infirmiers, a ajouté le Pr Rayane.S’agissant de la prévention, le chef du service néphrologie au CHU Beni Messous, Pr Mohamed Benabadji, a insisté sur l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie pour éviter de développer un diabète et une hypertension artérielle, responsables de la maladie rénale.

Le même spécialiste a aussi relevé que les patients traités consultent souvent au stade avancé de la maladie, appelant à ce sujet les citoyens à faire régulièrement des bilans pour déceler une éventuelle anomalie organique.

Dans ce sens, le spécialiste a estimé que le recours à la dialyse dénote d’un échec du suivi du malade d’où l’intérêt d’une prise en charge précoce de l’infection pour éviter que l’insuffisance aiguë évolue en insuffisance chronique.


L’Institut national du rein prochainement opérationnel

L’institut national du rein, implanté à Blida, sera prochainement opérationnel  avec pour mission la prise en charge des maladies uro-néphrologiques, a annoncé le Pr Tahar Rayane, chef du service néphrologie au CHU de Parnet.

Le rôle de cet établissement est d’autant plus important que le nombre de personnes atteintes de maladies rénales est estimé actuellement à 1,5 million en Algérie, a souligné le Pr Rayane, qui a été désigné à la tête de cet institut.

L’Institut national du rein qui aura pour fonctions principales d’encadrer et d’encourager le don d’organes en Algérie, sera opérationnel à partir de janvier 2014", a déclaré le spécialiste.
Il a aussi signifié que la prise en charge médicale d’un patient souffrant de cette maladie nécessite une dialyse régulière, a-t-il indiqué, ajoutant que la thérapeutique revient à 13 millions de centimes par malade annuellement.

Une équipe pluridisciplinaire composée de néphrologues, d'urologues et de chirurgiens a été déjà mise en place pour entamer les recherches, les soins et encadrer l'opération de la greffe d'organes en Algérie, a-t-il fait savoir.

Il a à ce titre mentionné que l’Institut du rein s’occupera, dans un premier temps, de la mise en  place d’un registre national des insuffisants rénaux nécessitant une greffe  de rein.Cet institut sera appelé à travailler en collaboration avec l’Agence  nationale du don d’organes, en vue d’élaborer les registres nationaux des favorables  et des réticents aux dons d’organes, a-t-il dit.

 Dans le même contexte, il a estimé à 16.000 le nombre d’insuffisants  rénaux qui ont été recensés en Algérie dont 9.000 nécessitant une greffe de rein.Il a déploré le fait que 100 greffes de rein uniquement s’effectuent  annuellement en Algérie, alors que les besoins sont de l’ordre de 500 greffes par an.          
De son côté, le Pr Mohamed Benabadji, chef du service néphrologie au CHU Beni Messous, a indiqué que les catégories de personnes à risque sont les individus de sexe masculin, âgés de plus de 60 ans, présentant une surcharge pondérale, des calculs rénaux et des infections génitales à répétition.

Il a aussi insisté sur l’importance de la prévention notamment chez les diabétiques et les personnes souffrant d’hypertension artérielle qui sont les principales causes de la maladie.

Par Sonia Belaidi


Absence de communication ?

Insuffisance rénale et dons d’organes. Deux concepts qui sont faits pour s’accompagner. Insuffisance rénale implique l’attitude à bénéficier d’une greffe de reins. Dons d’organes implique une disponibilité de reins à prélever sur des volontaires donneurs ou sur des cadavres ou morts encéphaliques. Mais à ce niveau il y a un problème. Zéro donneur implique zéro greffe.

C’est ce que nous disent les professeurs Tahar Rayan et Mohamed Benabadji. Le premier est chef du service néphrologie au CHU Parnet et en même temps, directeur de l’Institut national du rein. Le second est professeur chef du service de néphrologie au CHU Beni Messous. Tous les deux ont été hier les invités du Forum de DK News.

Régulièrement, les deux professeurs rencontrent la presse pour sensibiliser sur les dons d’organes, de reins pour ce qui les concerne. Il n’y a pas de problème de reins, mais problèmes de dons d’organes en général. Pourquoi n’arrivons-nous pas à faire bouger les choses, c’est-à-dire les populations ?
Dons d’organes sur cadavres Les familles ne sont pas disponibles en raison de l’ambiance de deuil. Question très difficile car il y a la perte d’un être cher. A 90%,  les membres des familles disent non. Il y a l’impression d’un vol d’organes.

La sensibilisation dure depuis 20 ans, et pas de résultats. Rien à faire, les Algériens veulent prendre et ne rien donner. La société algérienne, a-t-elle changé ? En Europe, les populations sont plus disponibles à faire ce geste. Message non parvenu? Depuis 2 ans, aucune greffe d’organes sur cadavres. Zéro greffe par conséquent.

Les objectifs de 200 greffes à réaliser  pour l’année 2014 ne seront nullement atteints. 32 greffes ont été réalisées à Parnet au premier semestre 2014, ce qui est loin d’atteindre les objectifs. 20 greffes ont été réalisées au CHU Beni Messous. 9 000 sont sur une liste d’attente et toujours pas de donneurs. 1 000 patients sont pris en charge en hémodialyse. Car pas de reins. Le diabète et l’hyper- tension sont les causes principales de la maladie du rein.

La maladie du rein peut permettre une survie jusqu’à 30 ans, alors que compte tenu des moyens, pas des moyens techniques car la volonté politique existe, mais de disponibilités de donneurs chaque patient devrait attendre 60 ans, ce qui est biologiquement impossible.Pour ce qui des donneurs vivants (parents), il y a un retard dans le bilan à faire.

L’institut du rein a connu des problèmes de retard. Retard pour l’ouverture, équipements en retard, imagerie médicale en retard, prélèvement sur cadavres :zéro, d’où l’intérêt de faire des campagnes de sensibilisation. Tous les efforts portaient sur le cancer (survie) et moins sur les greffes de reins (retour à la vie normale). Don du foie, zéro, du pancréas zéro. Il y a une agence nationale de dons, mais impossible à remplir la mission de récolte.

Il y a des pays comme l’Iran qui ont pratiquement bien avanvacé en matière de de recueil de dons. Méthode? Donnant-donnant. Logement contre don. En Grande-Bretagne, le donneur est priorisé, et chacun des membres de sa famille est priorisé quand un membre a besoin d’un organe. Pourquoi ne pas s’en inspirer en Algérie en facilitant au donneur ou à sa famille l’accès à un bien.      

Ce ne sont pas les morts subites qui ont manqué. Séisme d’El Asnam : 3000morts. Chaque année, on enregistre environ 4500 morts sur les routes. Il faut trouver une solution.
S’agit il d’un échec de la communication ?

L’ancien chef de service de l’institut a tout pris (volé) à la fois les dossiers des patients (30) et même des équipements. Un écrit a été fait au ministère il y a quelques jours.Pour la communication, personne n’a aidé pour faire un spot à la TV. On demande 500 000DA pour un spot de 30 secondes.
Nous disposons actuellement d’environ 300 centres d’hémodialyse, relevant des deux secteurs, public et privé.

par Saïd Abjaoui


A retenir ...

Les 8 et 9 novembre au Palais de la Culture: Journées nationales de néphrologie

La société algérienne de néphrologie organisera les 8 et 9 novembre au Palais de la culture (Moufdi-Zakaria) des journées de formation en néphrologie.

26 octobre au CHU de Beni Messous: Journée de sensibilisation sur le don d’organes

Le service de néphrologie du centre hospitalo-universitaire de Ben Messous organisera dimanche 26 octobre une journée de sensibilisation sur le don d’organes.

10% de rejets

Afin de réduire le risque de rejet qui avoisine les 10% du nombre total d’opérations, les donneurs potentiels doivent faire l’objet d’une sélection immunologique très stricte afin qu’il ne soit choisi que les sujets les plus compatibles. «Les transfusions sanguines avant la greffe sont également à bannir car elles développent des anticorps qui augmentent le risque de rejet» a indiqué le Pr Benabadji.

200 patients en attente de greffe à Beni Messous

Faute d’un programme de rémunération bien ficelé et d’un budget pour le service de greffe bien définit, plus de 200 patients attendent actuellement d’être greffé alors qu’ils ont trouvé des donneurs apparentés.

«Le potentiel médical actuelle nous permet d’effectuer 2 à 3 par semaine, soit une centaine de greffe par an, cependant, afin d’encourager et motiver les équipes médicales à pratiquer davantage de greffes, elles doivent être rémunéré en fonction du nombre d’opérations. Le ministère de la Santé doit trouver une solution et allouer un budget supplémentaire au service de greffe» a suggéré le Pr Ben Abadji.  

Il vole les dossiers de ses patients!

Le Pr Rayane actuellement chef de service néphrologie au CHU Nafissa-Hamoud (Parnet), a révélé que son prédécesseur, relevé de ses fonctions, a accaparé les dossiers médicaux d’une trentaine de ses patients.

Ce geste, inexplicable et contraire à l’éthique médicale, nuit gravement aux malades qui ont déboursé pour certains des sommes importante allant jusqu’à 3 millions de centimes pour un bilan sanguin. «Les dossiers médicaux ne sont pas la propriété du médecin. Ils appartiennent au patient et à l’hôpital. On a pas besoin de ce genre de geste qui freine davantage la greffe rénale» a-t-il indiqué.

Un logement contre un rein, pourquoi pas ?

Abordant la problématique de la greffe d’organes en Algérie, le Pr Tahar Rayane a estimé qu’il fallait trouver des mécanismes qui permettent de motiver davantage les populations à faire don de leurs organes.

«Cela se fait dans plusieurs pays développés. En Iran par exemple, l’Etat prend en charge les préoccupations financières ou sociales du donneur contre son organe. Cette procédure a permis de régler cette problématique dans ce pays. On pourrait copier ce concept et offrir certains avantages aux donneurs potentiels comme les placer dur des listes prioritaire pour bénéficier de logements ou bien leur accorder des prêts bancaires».        

Par Rachid Rachedi

 

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