Le Pr Mourad Derguini, chef dU service gynécologie à l’hôpital de Kouba et président de la Société algérienne de l’étude et de la recherche sur la ménopause, invité hier du forum de dk news - la ménopause : Ce n'est pas une maladie, mais elle provoqu

Publié par DK News le 21-10-2014, 19h30 | 3305

Ménopause. Un terme qui est pratiquement évacué des débats et même des discours. On n'en parle jamais, ou alors pas souvent. Du moins, c'est la première fois que ce thème est traité en forum à DK News. Il n'y a pas d'université d'été consacrée aux maladies chroniques, comme il n'y en a pas du tout consacrées par des partis politiques aux programmes de santé.

La majorité des gens feignent d'ignorer ce concept. Pourquoi ? A une période donnée, la publicité pour la contraception était faite par l'affichage sur les bus de transport public urbain à Alger.
Qu'est ce qui en a fait un tabou alors qu'il y a une réalité sociale ? Ce n'est pas un tabou au vu des débats qui ont suivi l'exposé du professeur Mourad Derguini.

Celui-ci est professeur de gynécologie au CHU de Kouba. Il est également président de la Société algérienne de l'étude et de la  recherche sur la ménopause (SAERM). Il est en plus président du Comité médical national des gynécologues.  Il ne s'agit pas d'un débat entre experts, mais plutôt entre le professeur et les journalistes qui jouent le rôle d'interface entre les populations et les milieuxmédicaux.        

  Toute femme ne fabrique plus d'hormones à partir de 50 ans. Cet arrêt de la fabrication n'est pas le symptôme d'une maladie. C'est une entrée en mutation. Un congrès mondial de la méopause va bientôt avoir lieu.

Pour celle qui se présente à un examen bilanciel, elle devrait savoir que l'espérance de vie de la femme est de 80 ans. En bénéficiant d'un traitement hormonal qui compense le déficit enregistré, l'espérance de vie sera portée à 84 ans. Il serait dans l'intérêt de la femme de se soigner dès 50 ans pour d'une part améliorer son confort de vie et d'autre part, s'éviter d'autres maladies.  

Il faudrait donc que le médecin généraliste ne conseille pas à la femme qui se ménopause et qui présente des signes révélateurs telles les bouffées de chaleur de ne pas suivre de traitement.  Il n'y a aucune relation entre le traitement et l'apparition d'un cancer.La ménopause est l'arrêt brusque de toute menstruation. Elle peut survenir de façon précoce avant l'âge de 40 ans.

Par Saïd Abjaoui


L’oms à l’écoute

L’Organisation mondiale de la santé estime qu'en 2030, 1,2 milliard de femmes seront âgées de 50 ans ou plus et qu'un nombre croissant de ces femmes peut s'attendre à vivre plusieurs décennies après la ménopause.

Malheureusement, une durée de vie plus longue entraîne aussi une augmentation spectaculaire de l'incidence des maladies et des affections qui peuvent être associées à la perte d'œstrogènes au milieu de la vie.

La Journée mondiale de la ménopause a pour objectif d'honorer toutes les femmes. Elle vise les millions de femmes qui, partout dans le monde, arrivent chaque jour à ce stade vital de leur vie, même si bon nombre d'entre elles ne comprennent pas bien ce qu'est la ménopause et quels sont ses impacts sur leur santé.

C'est dans ce cadre que le Pr Derguini Mourad président de la Société algérienne d'étude et de la recherche sur la ménopause (SAERM) a animé hier une conférence de presse au cours de laquelle il a exhorté les responsables de la santé à prendre des mesures actives pour éduquer les femmes concernant les implications de la ménopause pour la santé .

Le conférencier a appelé aussi à donner à la santé après la ménopause une place primordiale dans la recherche et la santé publique, afin d'aider les femmes à éviter les symptômes désagréables susceptibles d'affecter la productivité et la qualité de vie, et afin de réduire les taux d'ostéoporose, de maladies cardiaques, de cancer du côlon et autres maladies du vieillissement liées aux œstrogènes.

Pendant cette période de la vie, le corps de la femme arrête de produire des œstrogènes, ce qui induit des symptômes tels que bouffées de chaleur, fatigue, sécheresse vaginale et insomnies. La perte des œstrogènes a également été associée à un certain nombre de maladies graves telles que l'ostéoporose, des maladies cardiaques, une dégénérescence maculaire (cécité), la perte des dents, le cancer du côlon et un déclin des fonctions cognitives.

Evoquant la ménopause le Pr Derguini dira que les bouffées de chaleur, parfois accompagnées de sudation et d'une rougeur du visage, sont la réponse du corps à la diminution des taux d'œstrogènes. Pendant une bouffée de chaleur, qui dure classiquement de 30 secondes à 5 minutes, le cœur bat plus rapidement et la température de la peau augmente. Des relations sexuelles douloureuses dues à une sécheresse ou à un resserrement des tissus vaginaux peuvent être dues à la réduction des taux d'œstrogènes.

La moitié des femmes âgées de plus de 50 ans présenteront à un certain moment une fracture due à l'ostéoporose. Des études récentes ont permis de constater que plus de la moitié des femmes ignorent que la ménopause augmente le risque de maladies cardiaques.

Pourtant, les maladies cardiovasculaires, particulièrement les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, constituent la principale cause de décès dans le monde actuel. Les femmes ménopausées sont trois fois plus susceptibles que les hommes d'avoir la maladie d'Alzheimer et des travaux de recherche donnent à penser que la perte des œstrogènes peut y jouer un rôle important.


Le THM prévient l’Alzheimer et réduit de 30% le cancer du côlon

En plus de supprimer les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes, le traitement hormonal de la ménopause, prévient l’apparition de la maladie d’Alzheimer et réduit de 30% l’incidence du cancer du côlon.

Il supprime également les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes, diminue les troubles urinaires et prévient l’ostéoporose. Toutefois, le traitement hormonal est contrindiqué lors d’un cancer hormonodépendant (sein, endomètre), lors d’un accident thromboembolique récent et lors d’une affection hépatique  grave.


67% des femmes ménopausées souffrent de bouffées de chaleur

Parmi les troubles suscités par la ménopause, les bouffées de chaleur. 67% des femmes en souffrent. 38% d’entre elles sont en état de dépression, 31% souffrent de sudation excessive, 26% d’insomnie, 20% de vaginité atrophique, 18% d’asthénie, 11% de céphalées et 6% de chute de cheveux.

Les conséquences à court terme de la ménopause non traitée se manifestent par des difficultés vasomotrices et des troubles psychologiques alors qu’à long terme elles se manifestent par des troubles génito-urinaires, des altérations de la peau et des fémurs mais surtout par l’augmentation des risques cardiovasculaires.


La ménopause augmente le risque d’accidents cardiovasculaires

Grace à son capital d’œstrogènes et à son architecture génétique, la femme possède un taux de cholestérol plus bas, une concentration plus basse en T6 et un HDL plus élevé que les hommes. Ainsi, les femmes non ménopausées bénéficient d’une protection hormonale qui réduit considérablement le risque d’accidents cardiovasculaires. Cependant après la ménopause, elles perdent cette précieuse protection et font autant d’accidents CV que les hommes, voire même plus.            
Par rachid rechedi