Cheikh Hassan El Hassani, cheikh El Machaïkh de la zaouia El Kadiria : L’Emir a anticipé d’un siècle sur les droits de l’homme

Publié par DK News le 18-11-2014, 19h15 | 562

L'Algérie de ces  deux derniers  siècles n'a jamais été que des provinces. En rentrant en Algérie avec ses forces armées, la France croyait  qu'elle ne trouverait pas de résistance car pensait-elle, il n'y a que des provinces non organisées, sans aucune stratégie de défense. Mal lui en  prit.

Elle s'était heurtée à de fortes résistances constituée par l'armée de l'Emir Abdelkader qui avait créé tous les instruments d'un Etat.

Des milliers d'ouvrages ont été consacrés à l'émir, lequel avait très tôt tenté d'organiser la vie politique, la vie institutionnelle en créant à partir de Mascara l'Etat algérien. Aujourd'hui encore, ce qu'il avait construit comme institutions et esprit de Constitution, est toujours validé selon les idées qui étaient les siennes. Nous pouvons dire qu'il est le précurseur de l'Etat algérien, ses idées sur l'Etat ayant traversé des dizaines d'années pour insuffler sa dynamique.    

Ce n'est pas la première fois que le forum de DK News  a consacré une  session  de débat à la fondation de l'Emir Abdelkader. C'est avec honneur que le forum a consacré le débat d'hier à la vie de l'émir Abdelkader et c'est avec honneur que le forum a accueilli des membres de la fondation « Emir Abdelkader ». L'Emir Abdelkader est un personnage sur lequel sont écrits un grand nombre d'ouvrages par un  nombre important d’écrivains, d’historiens.

Plus le thème portant sur la vie et l'œuvre de l'émir Abdelkader    apparaît avoir été déjà approché à de nouvelles reprises,  plus en réalité il paraît rajeuni  en terme d'idées nouvelles, en termes de construction d'institutions de la recherche et de l'adhésion de la jeunesse. Sa vision de l'Etat a traversé les décennies pour parvenir à 1962, date de l'indépendance nationale. La recherche n'avait  jamais été suspendue, avec en permanence sa posture de réflexion.  

Ce n'est pas possible d'écrire sur l'émir en un seul article ni d'ailleurs d'être suffisant pour expliquer l'Emir. En portant les droits de l'homme, l'émir a anticipé d’un siècle sur la Convention de Genève de 1929.

Nous en sommes surpris. Surpris, car à l'époque, de par le monde, la tendance n'était pas au respect des droits de l'homme.Plusieurs thèmes lui sont consacrés, à savoir  l'humaniste, le protecteur des droits de l'homme, le chef militaire, le spirituel chef religieux.

Le Forum a vu la participation de cheikh Mohamed Lamine Boutaleb, président de la fondation, du  cheikh Zaouïa El Kadiria, Sidi  Hassan El Hassani, Boudjemaâ Haïchour, ancien ministre, chercheur et écrivain, Zhor Boutaleb, SG de la fondation de l'émir Abdelkader. Les intervenants sont tour à tour, intervenus sur les thèmes liés à l'humanisme de l'émir, le respect des droits de l'homme.

L’émir  ne peut pas être cerné dans un seul forum. Il est d'une   grande dimension.  Tentons de synthétiser les différentes interventions. Au moment où l'Algérie aborde la révision de la  Constitution, au moment où des populations musulmanes se signalent qu'il est bon de se rappeler que l' émir a été chef d'Etat , un grand chef d'un Etat qu'il a lui-même construit.

 En reprenant ce qui a été dit, il est apparu que la notion des droits de l'homme n'est pas exclusivement d'appartenance  occidentale. Les droits de l'homme dans la perception de l'émir, sont à placer dans une perspective religieuse car, est-il dit, l'émir tire l'essentiel de sa conduite de celle du prophète et de ses compagnons. L'émir s'élève  contre toutes les formes d'oppression, d'injustice, et de dégradation de l'humanité.

Les humiliations exercées par le colonialisme n'ont fait que renforcer la conviction de l'émir que les droits de l'homme sont inaltérables. C'est cette conduite du respect des droits de l'homme qui l'a amené en Syrie et au Moyen-Orient à sauver la vie des chrétiens. Homme politique, chef militaire, chef spirituel, chef d'Etat.

Il démontre que la France n'a pas trouvé que des tributs éparses. Elle a trouvé un Etat et  c'est l'Etat qui a déclenché l'insurrection, ou plutôt la guerre contre les forces coloniales.L'universalisme de l'émir a amené celui-ci à s'élever contre toutes les formes d'oppression, d'injustice, et de dégradation de l'humanité.

Lui-même a connu les humiliations des forces coloniales qui considèrent que tout leur appartient, tant les biens que les personnes. « Un siècle avant la Convention de Genève  de 1929, il a mis en œuvre, de son propre chef, des dispositions relatives aux prisonniers de guerre » que l'on peut qualifier de novatrices.

Après avoir exprimé sa lecture sur les principales qualités de l'émir, le cheikh de la zaouïa Kadiria en Algérie, cheikh Hassan Al Hassani a appelé la jeunesse à aller vers la connaissance et la promotion des valeurs . Son ancien appel à la reconnaissance légale des confréries soufies dans la prochaine Constitution consensuelle demeure toujours validé.

Il a souligné « le rôle exceptionnel des zaouïas dans la vie sociale, l'unité nationale, et la préservation de l'identité nationale. Les confréries soufies, selon sa déclaration, ont toujours milité en faveur de la tolérance et contre la violence.   

Un journaliste de la chaîne nationale de TV  Ennahar a soulevé la question d'un livre exposé à  la foire du livre (Sila) qui porte atteinte au patriotisme de l'émir Abdelkader. Pourquoi un tel livre avec un tel contenu est il passé par les frontières internationales de l'Algérie? Mme la secrétaire générale de la fondation  a répondu qu'effectivement un tel livre a échappé à la vigilance des autorités du Sila.

Le titre a été retiré par le commissaire du  Sila et son auteur expulsé de la foire. La question se pose de savoir pourquoi un tel livre avec un tel contenu ?  

Par Saïd Abjaoui


Les 27 et 28 novembre à El Oued et Ouargla : Colloque international sur la moubayaâ de l’Emir et l’influence de la zaouia El Kadiria durant la Révolution nationale

Sous le patronage du président de la République, la Fondation Emir Abdelkader, organise en collaboration avec la zaouia El Kadiria, un colloque international sur la moubayaâ de l’Emir et l’influence de la zaouia El Kadiria durant la Révolution nationale.

L’évènement qui se déroulera sous forme de journée d’étude le 27 novembre à l’université d’El Oued et une journée spirituelle le 28 du mois à Ouargla, se déroulera en présence d’invités de plusieurs pays, dont notamment la Turquie, la Tunisie, la Libye et l’Indonésie.        
Par Rachid Rachedi


SILA 2014 :Un ouvrage qui porte atteinte à l’image de l’Emir retiré du Salon

Un ouvrage qui porte atteinte à l’image de l’Emir Abdelkader, édité par une maison d’édition libanaise, a été retiré récemment lors du Salon international du livre d’Alger (SILA 2014). «Un livre accusant l’Emir Abdelkader de faire partie de la franc-maçonnerie a été retiré du Salon international du livre d’Alger.

On ignore encore comment ce livre a bien pu échapper à la vigilance du comité d’organisation (peut-être par méconnaissance de l’histoire) mais le fait est qu’il a été immédiatement retiré des étals par le commissaire du salon dès son signalement.

Dans tous les cas, le conseil scientifique de la Fondation se réunira prochainement pour étudier le contenu de ce livre et éventuellement prendre une décision au sujet de sa publication» a indiqué hier Mme Zhor Boutaleb, secrétaire générale de la fondation de l’Emir Abdelkader.

Apportant plus de précision, l’ancien ministre, M. Boudjemaâ Haichour, a souligné qu’après avoir sauvé plus de 13000 chrétiens en Syrie, l’Emir Abdelkader a reçu l’éloge du Pape qui lui a dressé à l’occasion des correspondances pour le remercier suite à son geste humanitaire à l’encontre des chrétiens.

Voulant profiter de l’occasion, la franc-maçonnerie a fait de même en adressant à l’Emir des lettres de remerciement. «C’est sur la base de ces correspondances que certains individus ont voulu ternir l’image de l’Emir Abdelakder et créer un lien imaginaire entre sa personne et la franc-maçonnerie», a indiqué l’ancien ministre.              
Par Rachid Rachedi


182e anniversaire de la Moubay’a à l’Emir Abdelkader

Le 27 novembre 1832 eut lieu l’investiture du jeune Abd el Kader ibn Mahieddine en tant qu’Emir après que son père eut décliné l’offre qui lui avait été faite par les tribus arabes qui refusaient la présence étrangère sur leur sol.

Cette moubay’a « privée» eut lieu sous une tente, mais celle qui en fut la confirmation  se tint sous un frêne, en présence de la population réunie pour le serment d’obéir en tout point aux décisions de l’Emir dans tous les domaines.

Le cheikh Hassani de la zaouïa Kadiria dont l’Emir était membre,  intervint pour situer l’apport de cette confrérie tout au long de l’histoire de l’Algérie : «  Les chefs de la zaouïa se sont toujours placés comme défenseurs des territoires et des croyances religieuses des algériens. Tous les biens et patrimoines de la Kadiria ont servi à maintenir la flamme de la lutte pour la liberté sous tous ses aspects.

Commémoration internationale

Le cheikh Hassani a annoncé que le 27 novembre de cette année sera célébré l’anniversaire de la moubay’a par l’organisation d’une rencontre internationale sur cet événement et la place de l’Emir Abdelkader dans l’histoire de l’Algérie. »

 Il a précisé que cette rencontre internationale était placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.La participation de chercheurs algériens et de Turquie, de Syrie, de Tunisie et de Libye augure du haut niveau des interventions.

Poursuivant son propos, le Cheikh Hassani a établi que la Kadiria a contribué, en étant fidèle à l’Emir Abdel Kader, au mouvement de la réforme, l’islahisme en  relation avec l’Association des Oulémas.
Un autre volet a été esquissé, celui de l’aide apportée au FLN/ALN, au GPRA, la Kadiria mettant à leur disposition les biens immeubles qu’elle possédait en Tunisie dont le Palais du Bey où fut connu la naissance du premier GPRA.

L’intervention du docteur Boudjemâa Haïchour a surtout insisté sur l’opinion des étrangers et de ses ennemis sur l’Emir. Il tenta de faire un parallèle entre le style de l’Emir et la bonne gouvernance, notion moderne.

Le génie de l’Emir

L’Emir Abd el Kader arrive au pouvoir, à l’âge de 24 ans, mais il avait déjà combattu aux côtés de son père les Espagnols à Oran et ensuite les Français.Il a retenu de ses pèlerinages à la Mecque les enseignements des maîtres théologiens de son temps ; en Egypte, il est curieux des efforts de M’Hemed Ali pour organiser une armée moderne.

Dès ses premiers combats avec les troupes de la conquête française, il se rend compte de la puissance de l’infanterie ennemie soutenue par l’artillerie ; comme il n’avait pas de troupes de marche, ni de canons en nombre suffisant, il développa la cavalerie et en fit une force redoutable, capable d’attaquer  en grand nombre, de tenir pendant des heures le combat et de se replier vivement en cas de sort contraire.

Comme il n’était pas le dernier au contact de l’ennemi, il acquit une réputation de courage et de détermination qui portèrent encore plus haut sa maîtrise du jeu diplomatique et de la négociation avec ses ennemis, gardant en toute circonstance, la vision de l’Etat et de la nation algérienne, de l’unité physique et spirituelle du peuple.

Le génie urbanistique de l’Emir Abd el Kader

L’invention qui pourrait être la quintessence de la vision totalisante de l’Emir est la fondation de la seule capitale mobile de l’Histoire : la fameuse smala ! Elle avait deux objectifs : «  Montrer sa puissance par sa présence massive aux tribus sur leur propre terrain et les habituer ainsi à la migration, renouant ainsi avec  leur ancienne tradition.

Un ordre implacable règne dans l’organisation spatiale de cette ville nomade, ce qui garantit la vitesse de son installation et de son déménagement. Elle est conçue comme une série de cercles emboîtés selon une agencement à la fois militaire et cosmogonique, d’inspiration soufie.

Elle permet de mettre à l’abri les familles des combattants et les blessés pendant que les cavaliers vont très loin combattre les Français, mais les membres et les biens des tribus se placent sous la protection de l’Emir. » Cette ville comptait ordinairement 20 à 30 000 personnes, mais l’Emir a dit qu’elle pouvait atteindre 60 000 citadins.

La modernité de l’Emir

La première proclamation de l’Emir Abd El Kader, intronisé «  Prince et Protecteur de la foi », le 4 février 1833 lors de la deuxième moubay’a publique  qui fonda «  une nation résolue à recouvrer son honneur et à imposer sa souveraineté sur son territoire. »
 L’Emir décide la mise en place :

• D’une administration hiérarchisée
• La création d’une armée régulière
• La frappe d’une monnaie nationale
• La conception d’armoiries, de sceaux et de drapeau
• D’une chancellerie consultative
• L’accréditation des consuls
• La nomination des ministres

Les réformes :

• De la fetwa
• La refonte de la justice
• De l’économie
• De l’éducation et de la santé
On doit à l’Emir la fondation de l’Etat de droit.
Autant que des commémorations, ce héros
national mérite une place plus importante et obligatoire dans tous les cycles de l’enseignement.

Par O.Larbi


Annaba : Hommage au chahid Badji Mokhtar à l’occasion de la Semaine de la mémoire

La famille du chahid Badji Mokhtar, membre du groupe des 22 à l’origine du déclenchement de la Révolution, a été honorée, hier à Annaba, lors de l’ouverture de la Semaine de la mémoire organisée dans le cadre de la commémoration du 60e anniversaire de la mort de ce martyr.

Au cours de la cérémonie, organisée en présence des autorités civiles et militaires des wilayas d’Annaba, de Guelma, de Skikda, de Khenchela et d’El Tarf, la sœur du chahid, Fatima-Zohra, a apporté un témoignage poignant sur le combat de Badji Mokhtar.

"Il s’est engagé très jeune pour la libération de son pays, et il ne croyait qu’à la lutte armée pour arracher l’indépendance", a-t-elle témoigné, soulignant que son frère s’était toujours tenu "prêt pour le sacrifice suprême pour sa patrie".

Au cours de cette cérémonie à laquelle ont assisté de nombreux élèves des établissements scolaires d’Annaba, des compagnons d’armes du chahid ont également apporté leurs témoignages sur Badjid Mokhtar, mort au combat à M’djez Sfa, dans la wilaya de Guelma, le 19 novembre 1954.

A l’occasion de cette Semaine de la mémoire, organisée par la direction des moudjahidine de la wilaya d’Annaba, l’université Badji Mokhtar et les associations "protection du patrimoine de la Révolution" et "20-Août 1955", le public a pu visiter une exposition de livres, de CD, de photographies et documents consacrés à la lutte armée, ainsi que des armes et équipements de transmission utilisés durant la Révolution et des effets ayant appartenu à des chouhada.

L’exposition qui s’est tenue dans le hall du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, a été initiée avec le concours des musées régionaux des wilayas de Skikda, de Khenchela, d’El Tarf et d’Annaba. La Semaine de la mémoire donnera également lieu à la projection de films documentaires dédiés à la Révolution, ainsi qu’à des conférences consacrées aux préparatifs de son déclenchement.


Evocation du parcours de Dzayer Chaïb, première martyre de la guerre de libération

Le parcours de Dzayer Chaïb, première martyre de la guerre de Libération nationale a été évoqué hier par les participants au forum «Mémoire», qui ont proposé de baptiser une rue de la capitale de son nom.

A cette occasion, Kahla, sœur de la martyre, a porté des témoignages sur la bravoure de Dzayer qui, en suivant les pas de son père, s'est chargée de transporter des armes au profit des combattants.
Elle a évoqué également les circonstances de la mort de Dzayer, tombée au champ d'honneur aux côtés de Badji Mokhtar à Bouchgouf , Guelma.

De son côté, la romancière Zoubida Maâmeri qui a rendu hommage à cette héroïne dans l'une de ces œuvres, a appelé à lutter contre la culture de l'oubli et a suggéré de baptiser un quartier ou un établissement scolaire de son nom.

Née le 6 février 1938 à Bouchegouf (Guelma), Dzayer Chaïb adhère au combat politique à l'âge de 16 ans à travers l'organisation civile du Front de libération nationale (FLN). Elle tombe au champ d'honneur le 18 novembre 1954.
APS