Le Pr Sid Ali Bensafar, chef de service de la clinique B du CHU Mustapha Pacha, invité, hier, du Forum de DK News : Les femmes touchées 4 fois plus que les hommes

Publié par DK News le 29-12-2014, 18h12 | 1084

Très souvent, nombre de malades du goitre ne se savent pas malades. Et pourtant, ils doutent lorsqu'ils découvrent qu'il y a une toute petite boule dans le cou. Une boule qui ne se laisse pas saisir  entre les doigts. Elle est trop petite encore, et puis elle n'est pas handicapante. Rien ne presse. Et la vie se déroule ainsi, sans inquiétude.

Pendant ce temps, la boule, quant à elle, augmente de volume. Et parfois, on attend encore que se produisent d'autres signes. Fièvre, forte sudation. La boule a encore augmenté en volume. Là, sans doute, commence une forte inquiétude, une angoisse permanente. Ai-je un cancer? Alors, c'est au médecin qu'on pense. Une visite d'urgence. Le médecin reçoit le malade.

D'abord c'est quoi un goitre? Mène-t-il vers l'acte chirurgical, vers le cancer ? Est-il médicalement traitable? Y a-t-il en permanence une disponibilité des médicaments ?

Hier, au Forum de DK News, l'invité était le professeur Sid Ali Bensafra, chef de service à la clinique de chirurgie B , CHU Mustapha-Pacha. D'emblée, il nous apprend qu'il s'agit là d'un problème de santé publique. Pour le diagnostiquer, malheureusement il n'est pas palpable. On fait le constat que le volume de la glande augmente. On peut l'évaluer par des données empiriques. Quelle est la quantité de volume ?

Acte chirurgical ? Ce ne sont pas tous les goitres qui sont opérables, ça, il faut bien en tenir compte car il y a une tendance à croire qu'il faudrait bien  passer par l'acte chirurgical comme moyen de réunion des éléments qui permettent de dire si on est réellement dans la nomenclature du cancer.

• Âge : inférieur à 16 ans ou >supérieur 65 ans
• Sexe masculin
• Hérédité de carcinome ou d'autres

Les femmes sont le plus sujettes à la mortalité qu'aux femmes mais les hommes sont plus sujets à être nombreux à la «chopper» que les femmes. Les hommes sont les plus nombreux à l'attraper et les femmes sont les plus nombreuses à en succomber.

Les jeunes dont il est connu que dans leur famille il y a des antécédents peuvent opter pour l'acte chirurgical au titre de la prévention. Le professeur a dit que dans son service, nombre de jeunes ont été opérés dans la perspective de ne pas contracter cette maladie et ils ont eu raison.

Ceux qui ont eu des antécédents d'irradiation cervicale sont plus susceptibles d'en succomber.
Ces recommandations apportent des précisions sur l'évaluation clinique, biologique, échographique et cytologique des nodules thyroïdiens, en vue d'une meilleure orientation diagnostique.

Elles donnent également des indications sur les stratégies thérapeutiques et de surveillance à mettre en œuvre pour traiter et prévenir les nodules thyroïdiens malins, qui représentent 5 % des cas de cancers..

Détection du cancer

Après opération chirurgicale, on procède à un prélèvement de tissu en vue d'une analyse anapathologie qui rendra compte de la présence ou de l'absence de rumeurs malignes ou bénignes. Bien sûr, les cas bénins ne donnent pas lieu à l'opération chirurgicale.  

Par Saïd Abjaoui


A retenir : 80% des goitres sont diagnostiqués chez la femme

Augmentation du volume de la glande thyroïde, le goitre qui en temps normal mesure 18 Ml chez la femme et 20 Ml chez l’homme, est 4 fois plus fréquent chez la femme que chez l’homme. «80% des goitres sont diagnostiqués chez la femme.

Cela est dû à la sécrétion hormonale chez la femme particulièrement  durant la grossesse mais aussi aux chocs émotionnels et affectifs.
Ces facteurs favorisent l’apparition du goitre chez la gent féminine».


Le sel iodé pour la prévention

A part la consommation du sel iodé, aucun moyen n’est disponible pour prévenir l’apparition du goitre. Dans ce cadre, un travail a été fait par le Pr Benmiloud pour généraliser la vente du sel iodé notamment dans les régions montagneuses à l’image de la Kabylie, Cherchell afin de diminuer la prévalence du goitre en Algérie. Malgré cela, la fréquence de la maladie reste relativement élevée.   Un apport quotidien de 150 microgrammes de sel iodé suffit néanmoins pour prévenir l’apparition du goitre.


95% des goitres sont bénins

Selon le Pr Bensafar, 90% à 95% des goitres diagnostiqués sont bénins. Toutefois, cela ne devrait pas empêcher pour autant les patients de se faire soigner afin d’éviter l’évolution de la maladie. «Il ne faut pas prendre le goitre à la légère.

Dès l’apparition des premiers symptômes, le malade doit se faire ausculter par un médecin qui se chargera de l’orienter vers un spécialiste afin de déterminer le traitement à suivre. Il faut savoir que même dans le cas d’un cancer, la chirurgie et le schéma thérapeutique permettent au patient de guérir définitivement».


300 opérations par an au CHU Mustapha

Avec une moyenne de 2 interventions par jour, le service de la clinique B du CHU Mustapha Pacha effectue plus de 300 opérations du goitre par an. «La prise en charge médicale et chirurgicale de ce genre d’interventions ne pose pas de problème, pourtant, de nombreux patients hésitent encore à consulter un médecin.

Dans certaines régions par exemple, les femmes se font tatouer le cou pour cacher le gonflement au niveau de la tyroïde et Il m’est arrivé une fois d’opéré un goitre de plus de 3 kg. Il faut que les malades sachent que tous les moyens sont disponibles pour leur prise en charge et que cette maladie est presque toujours guérissable» a indiqué le Pr Bensafar.        
Par Rachid Rachedi