Différentes forces tentent d’investir les profondeurs du net dans des réseaux sécurisés, garantissant l’anonymat, où se mêlent commerces illicites en tous genres et réseaux de journalistes, militants et opposants à des systèmes politiques verrouillant le réseau internet.
En donnant un bon coup dans la fourmilière des réseaux circulant dans le dark net, avec notamment la fermeture en novembre dernier du fameux Silk Road 2 et l’arrestation de son principal initiateur, les autorités américaines pensaient avoir atteint un objectif important dans la lutte contre les réseaux anonymes et sécurisés popularisés par le fameux TOR (The Onion Road).
La police fédérale américaine, le FBI ainsi, que la, redoutable agence du renseignement NSA la National Security Agency n’ont pas tardé à se mettre en alerte pour suivre ce monde des profondeurs du net et voir ce qui s’y passe et surtout qui fait quoi. Ainsi les services de la police fédérale ont-ils pris pour cible le site Silk Road 2 et ses activités de trafics en tous genres orchestrées par un anonyme se faisant passer pour Dread Pirate Robert. Ces activités de marché informel seront arrêtées et se remettront en marche plusieurs fois de suite.
Mis en ligne pour la première fois en février 2011, sa première version survivra pendant un trimestre, avant de se muer en une seconde version qui tiendra de novembre 2013 jusqu’à novembre dernier. Le procès de l’instigateur principal de ce site, arrêté en octobre 2013 vient juste de s’ouvrir, avec accusations « de trafic de drogues, de faux documents, de blanchiment d’argent et de piratage », selon le site www.lesinrocks.com qui ajoute que son administrateurs principal a été arrêté en novembre dernier.
Le succès de la lutte des services de sécurité américains aura été de courte durée. Un nouveau site vient de naître des cendres de Silk Road 2, avec quelques innovations majeures qui le rendent un peu moins vulnérable aux intrusions et attaques extérieures. Presque deux mois après la fermeture en grande pompe de Silk Road 2, un nouveau site baptisé« Silk Road Reloaded » (SRR), est lancé sur le darknet, d’après le site Motherboard cité par www.01net.com qui précise que son but est « de proposer une place de marché pour des drogues, de la contrefaçon, des outils de piratage, des faux billets de banque, etc », précisant au passage que pour le moment « les armes et les numéros de carte bancaire volés, en revanche, ne devraient pas faire partie du catalogue qui, pour l’instant, est de toute façon assez vide. »
Les spécialistes qui se sont intéressés à ce nouveau service du dark net évoquent comme première grande nouveauté introduite, les modalités de paiement des transactions ; comme le mentionne 01net.com, « les paiements sur cette nouvelle route de la soie ne limiteront pas au Bitcoin, mais pourront être faits dans huit autres « devises », dont Anoncoin, Litecoin, Dogecoin ou Darkcoin » Cette palette enrichie des modes de paiement a pour ambition de « fournir un meilleur niveau d’anonymat que le traditionnel Bitcoin », ajoute ce site qui prévoit qu’ une telle « ouverture monétaire devrait attirer davantage de ‘’clients’’ potentiels. ».
La seconde grande innovation réside dans une architecture technique basée non plus sur le fameux réseau TOR, mais sur un autre réseau d’anonymisation baptisé I2P (Invisible Internet Project). Ce dernier a été crée en 2003, selon 01net.com qui croit savoir que ce système « revendique un meilleur degré de répartition, et donc à priori une plus faible surface d’attaques ».
Ce nouveau système d’anonymisation ne semble pas bénéficier d’une grande notoriété au sein de la communauté des experts et observateurs qui cherchent à trouver une explication à son choix par les initiateurs du nouveau projet. Certains évoquent un probable ‘’choc psychologique’’ à l’égard du fameux réseau TOR, suite notamment au coup de filet réussi par le FBI qui laisse penser à une possible ‘’désanonymisation des flux’’.
Le site 01net.com qui évoque en effet « un certain malaise au sein de la communauté Tor », a donné la parole à des responsables de ce réseau qui démentent catégoriquement toute atteinte, tout en admettant l’effet d’un coup d’annonce opéré par le FBI. Roger Dingledine, responsable du projet Tor, explique sur ce site que la prise du site Silk Road 2 par le FBI est à imputer au fait, dit-il que « l’auteur de Silk Road 2.0 avait écrit son nom quelque part. Les policiers l’ont coincé et lui ont posé des questions.
Après quoi il a donné les noms de 16 personnes. Le FBI les a arrêtés, saisi leur matériel, puis publié un communiqué de presse qui faisait croire à une incroyable attaque sur Tor. »
Un autre responsable du réseau TOR contacté par 01net.com parle de la volonté du FBI de faire croire que le réseau TOR est fini alors que d’après lui c’est bien le contraire.
