Pour consolider sa présence sur le marché: GIPEC déroule sa stratégie

Publié par DK News le 03-02-2014, 16h35 | 108

Le groupe industriel du papier et de la cellulose (GIPEC) vise à renforcer sa présence sur le marché et diversifier sa gamme de produits à travers notamment le lancement de nouveaux projets comme la production de chlore et de papier pour emballage, a indiqué dimanche le premier responsable du groupe.

Détenu par la SGP-GEPHAC (Chimie-Pharmacie), ce groupe public projette de réaliser une usine de chlore, une matière utilisée dans l'hygiène et le traitement des eaux, d'une capacité de 20.000 tonnes extensible à 25.000 tonnes/an et ce au niveau de son unité de Djelfa, a confié à l'APS le PDG de GIPEC, Messaoud Zehar.

Des discussions ont été engagées entre la filiale Soachlore de Gipec et l'entreprise nationale du Sel (Enasel) pour la concrétisation de ce projet, a-t-il ajouté.
Le groupe va réaliser aussi une unité de fabrication de papier pour emballage d'une capacité annuelle de 100.000 tonnes à Saida, sur le site d'une usine actuellement à l'arrêt, spécialisée dans cette activité, a fait savoir M. Zehar. «Actuellement, on est en phase de lancement des études de faisabilité qui détermineront si ces projets sont rentables. Nous sommes convaincus que le marché est porteur», a-t-il avancé.

«Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) nous accordera l'enveloppe financière une fois que ces études seront terminées et démontreront la rentabilité de ces projets», a expliqué M. Zehar, soulignant que le partenariat est «souhaité» pour le transfert du savoir-faire.
Un programme d'investissement (2013-2016) a été élaboré par Gipec pour la réalisation des projets inscrits dans son plan de développement qui s'étale jusqu'en 2022, a indiqué M. Zehar, ajoutant que l'entrée en exploitation des investissements de rénovation est prévue pour 2016 et les nouveaux projets à partir de 2017.

Abordant les mesures prise par l'Etat pour soutenir financièrement le groupe, le même responsable a précisé que Gipec a bénéficié notamment de l'effacement de dettes d'un montant dépassant 6 milliards DA, de crédits à l'exploitation de 2,958 milliards DA accordés à des taux bonifiés et  2,414 milliards DA pour la mise à niveau et la modernisation.
M. Zehar a indiqué, par ailleurs, que des discussions sont en cours avec le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) pour une prise de participation de ce groupe dans le capital des filiales de Gipec.

Evoquant le partenariat public-privé, il a fait savoir que Gipec est également en discussion avec le privé Condor Electronics pour la réalisation d'un projet de transformation du carton ondulé.
Un marché porteur pour la récupération du papier La plus importante part de marché de Gipec est réalisée notamment dans la production de sacs de ciment et de produits agroalimentaires. Sur une demande nationale d'environ 300 millions de sacs, le groupe produit près de 150 millions sacs, soit un taux de près de 50%, selon M. Zehar.

Pour lui, le marché du papier est «un marché qui explose», les besoins de l'Algérie en cette matière tous types confondus sont de 2,5 millions tonnes, d'où la nécessité d'investir dans la production de papier emballage en valorisant la récupération du vieux papier.

Une étude a démontré que le papier d'emballage semble avoir le plus grand potentiel parce que sa production ne demande que l'utilisation de la matière première locale, a-t-il rappelé. 
Aujourd'hui, la production mondiale de papier est constituée de 49% des produits de récupération et de 51% de papier à base de patte vierge. «Même si Gipec et le groupe public du papier Tonic industrie produisent 100.000 à 200.000 tonnes, il reste encore un grand besoin exprimé en la matière sur le marché», a-t-il ajouté.

Selon les chiffres présentés par le PDG de Gipec, en Algérie, le gisement de déchets de papier est de 320.000 tonnes et pourrait passer, à environ 900.000 tonnes en 2022 estimant que le marché est « porteur».
M. Zehar a relevé toutefois «la complexité» de certains articles du code des marchés publics qui constituent, selon lui, «une entrave pour les entreprises», appelant à une «clarification et une modification» de ces articles.
Le même responsable a salué, en revanche, la mesure introduite dans la loi de finances 2014 portant sur l'attribution aux personnes physiques exerçant l'activité de collecte de papiers usagés, la qualité d'artisan.

En vertu de la LF 2014, leur chiffre d'affaires est soumis au taux de 5% ainsi que l'encadrement de l'octroi des avantages dans le cadre des régimes privilégiés (dispositifs d'aide à l'emploi) afin de limiter tous les risques de détournement et d'abus des aides consenties par l'Etat.
«Nous sommes prêts à encadrer les jeunes qui exercent cette activité comme on l'a déjà fait en partenariat avec le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) afin de contribuer à l'absorption du chômage», a indiqué M. Zehar.

Gipec, spécialisé dans la transformation et la récupération du papier produit surtout les sacs de grande contenance (50 kg), les boites pliantes, les caisses en carton ainsi que les sacs petite et moyenne contenance (PMC) pour les produits agroalimentaires.