Accès des femmes à la responsabilité : Des associations plaident pour l'application du quota

Publié par DK News le 21-03-2015, 17h09 | 42

Des associations et militantes pour les droits des femmes, ont plaidé, pour l'application du quota, pour l'accès des femmes aux postes de responsabilités dans plusieurs secteurs d'activités. La vice-présidente du Forum des chefs d’entreprises (FCE), experte en développement des PME, Nacira Haddad, a ainsi mis l'accent sur "la promotion des femmes diplômées leur permettant un meilleur accès aux postes de responsabilités et aux formations, notamment dans l’administration et la sphère économique".

A cet effet, Mme Haddad a recommandé la nécessité d'"élargir" le principe du quota qui a donné jusque-là "des résultats positifs ayant permis l’éligibilité de la femme en politique". Elle a appelé, dans ce sens, à ce que le principe du quota concerne d’autres aspects de la vie sociale, citant à titre d'exemple l'accès au logement.

"L’insertion socio-économique de la femme et son employabilité représentent un des gages de paix et de stabilité de la société", a-t-elle dit. Mme Haddad a, néanmoins, déploré que "malgré tous les mécanismes importants" d’insertion professionnelle et économique de la femme mis en place, la femme diplômée "reste fortement touchée" par le chômage, arguant que le taux des femmes actives reste "très faible".

Elle a rappelé que des lois et des mécanismes visant l'insertion des femmes dans la vie socioprofessionnelle "existent" et que le problème concerne "la connaissance et la pratique" de ces outils.

Une commission chargée de faire des propositions sur l'élaboration d'un projet de "charte de la femme travailleuse", a été mise en place, a-t-elle informé, notant que ses membres ont suggéré de préparer des textes facilitant l’insertion des femmes diplômées, en particulier dans les régions éloignées et enclavées.

Elle a, en outre, plaidé pour le renforcement des mesures de protection des femmes travailleuses en situation d’handicap et des femmes en poste de responsabilité pendant leurs congés de maternité ou de maladie. "Plusieurs travailleuses ont été rétrogradées de leurs postes de responsabilitéspendant ces congés", a-t-elle expliqué, à ce sujet. Par ailleurs, Mme Haddad a soulevé les questions liées à l’applicationdes lois, insistant sur l'élaboration de circulaires et arrêtés après chaque adoption, amendement ou abrogation des lois.

Pour sa part, la syndicaliste et militante des droits des femmes, Soumeya Salhi, a recommandé le principe du quota pour l'accès des femmes aux postesde responsabilités dans les domaines professionnel et syndical.

"La législation du travail est égalitaire, elle pénalise et sanctionne les discriminations dans la loi 90-11 et ses articles 17 et 142", a-t-elle noté, estimant toutefois que la discrimination dans les postes de responsabilités est due aux "constructions sociales". Dans le même contexte, elle a rappelé que "le taux des femmes représente 17,4 % des travailleurs et que près de 9% occupent des postes de responsabilité, et ce, bien que 65 % des diplômés soient des femmes".

Mme Salhi a également indiqué que la commission concernée par le projet de ladite charte, a suggéré "l'élargissement de la durée du congé de maternitéindemnisé par la sécurité sociale afin que cette durée passe de 14 à 18 semaines".

Pour sa part, la Présidente de l'Association nationale de la Promotion de la Formation professionnelle et de l'Emploi des famille productives, Zahra Abrous Zaghar, a recommandé de "consacrer des espaces permettant aux femmes productives de commercialiser leurs produits". Mme Abrous a expliqué, à ce propos, que "ces espaces doivent être à proximité des habitations, dans le but d'encourager la production locale et de rapprocher les services du citoyen".