Un litre d’eau potable sur 5 consommés proviendra, d’ici à 2018, de l’eau de mer dessalée

Publié par DK News le 23-03-2015, 19h05 | 32

Un litre d’eau potable sur 5 consommés par les citoyens algériens proviendra, d’ici à 2018, du dessalement d’eau de mer, a affirmé lundi à Constantine, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib.

Actuellement, 14 % du volume distribué provient de l’eau dessalée, a souligné le ministre au cours du forum de la chaîne 1 de la radio nationale retransmis depuis la station de Constantine, durant lequel il s’est attardé sur «l’impact de la diversification des ressources en eau pour (à) sécuriser la fourniture du précieux liquide aux populations».

Avec la réalisation des différentes opérations inscrites dans le cadre du développement du secteur, l’Algérie disposera de 13 stations de dessalement d’eau de mer, a indiqué le ministre après avoir mis l’accent sur l’importance du «choix stratégique de diversifier les ressources en eau, adopté par l’Etat depuis les années 2000».

M. Necib a également affirmé que son secteur a projeté, dans le cadre d’une vision prospective, «d’importants investissements» en mesure de répondre aux besoins des Algériens jusqu’à 2030. Le ministre a par ailleurs affirmé, au cours de ce forum, que les pouvoirs publics continueront de soutenir les tarifs de l’eau, avant de préciser, à ce propos, que le coût du mètre cube coûte à l’Etat entre 40 et 120 dinars selon la topographie et la nature des sites où la ressource est exploitée.

Evoquant la question de la rationalisation des dépenses, imposée par la chute des cours des hydrocarbures, M. Necib, affirmant qu’»aucun projet de son secteur n’a été touché», a rappelé l’engagement du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, quant au maintien de tous les investissements à dimension sociale ayant un rapport direct avec le quotidien des citoyens.

Revenant sur les investissements «colossaux» consentis pour le secteur de l’hydraulique depuis le début des années 2000, à un moment où le pays venait de sortir d’une «situation critique sur plusieurs plans», le ministre a indiqué que le projet initié par le chef de l’Etat, portant création d’ici à 2020 d’un million d’hectares supplémentaires de superficies irriguées, sera «bel et bien concrétisé grâce, notamment, aux grands transferts réalisés ou en cours de réalisation à travers l’Algérie».

M. Necib qui a rappelé la détermination de son département ministériel à accompagner le secteur de l’Agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, a indiqué que sur cette surface à irriguer, 450 000 hectares «existent déjà mais doivent être valorisées», tandis que les 550 000 hectares restants sont répartis dans le nord du pays (22 %), sur les Hauts Plateaux (45 %) et dans le sud du pays (35 %).

Pour accompagner cette dynamique liée à la création d’un million d’hectares de terres irriguées, une usine de réalisation d’un système d’irrigation économique sera lancée en construction «dans une année» à Relizane en partenariat avec une firme spécialisée espagnole, a annoncé le ministre.

D’autre part, la réalisation de retenues collinaires sera désormais soumise à des «critères rigoureux» pour éviter le dépôt de vase qui touche 50 % des 500 retenues collinaires que compte l’Algérie, a également affirmé le ministre qui a aussi rappelé que l’Algérie, qui dispose de 72 grands barrages, aura à son actif 14 autres ouvrages dont 12 sont en cours de réalisation et deux (2) inscrits dans le cadre de la loi de finance pour 2015.

M. Necib a conclu en insistant sur la professionnalisation du service public de l’eau, pour souligner l’urgence d’opter pour une meilleure gouvernance de l’eau et d’adopter une gestion intégrée afin d'assurer une sécurisation pérenne de la fourniture du précieux liquide. Au deuxième jour de visite dans la wilaya de Constantine, le ministre a inspecté, dans la matinée, les travaux de recalibrage de l’Oued Rhumel et de nettoyage des parois des gorges de ce cours d’eau en prévision de la manifestation Constantine capitale 2015 de la culture arabe.

Le ministre devait présider, dans l’après-midi, une séance de travail avec les gestionnaires et les cadres de la Société de l’eau et de l’assainissement de Constantine (Seaco).